​Grève évitée aux Affaires sociales


PAPEETE, le 26 octobre 2019 – Le préavis de grève est levé à la Direction des Solidarité, de la famille et de l’égalité (DSFE), après la signature d’un accord de sortie de crise samedi matin. 
 
Il aura fallu une réunion de concertation avortée jeudi en raison de l’absence de la ministre à la table des négociations, et deux rencontres de négociation avec le ministère de tutelle vendredi et samedi, pour parvenir au protocole d’accord qui permet d’éviter le mouvement de grève que menaçait d’initier l’intersyndicale CSTP-FO et A Ti’a I Mua dès lundi matin aux Affaires sociales.

Sans accord, les débrayages auraient touché le siège de la DSFE et toutes les antennes de Tahiti, des Raromatai et de Rangiroa, Hiva Oa et Nuku Hiva, avec une mobilisation que l’on pouvait redouter importante. 

L’accord conclu samedi matin prévoit de parer, avant la fin de l’année, les demandes de moyens matériels formulées. À ce titre, la dotation est acceptée d’un téléphone et d’un ordinateur portable pour chaque antenne des Affaires sociales. Douze véhicules neufs doivent en outre être affectés courant 2020 dans le cadre du programme de renouvellement du parc automobile de la DSFE.

L’intersyndicale obtient aussi la "garantie de recrutement d’agents en CDD sur les postes vacants et le renouvellement des contrats en cours ou à venir", comme demandé dans le préavis. Le recrutement pour cinq postes de CDD est promis, en plus de celui déjà en cours.

Isabelle Sachet, la ministre de la solidarité, "s’engage" en outre dans cet accord "à défendre" auprès du président Fritch le principe d’un recrutement urgent de 12 agents de terrain nouveaux pour la DSFE. Ces créations de postes concernent des personnels administratifs et d’assistants socio-éducatifs. Et sur ce point, capital dans le préavis de grève, les syndicats promettent de rester vigilants : "Si d’ici un mois rien n’avance on déposera un nouveau préavis de grève", prévient Claudine Laugrost, la responsable de la subdivision des archipels et déléguée A Tia i Mua à la commission administrative paritaire de la DSFE.

Des réunions de travail tripartites Ministère-direction-syndicats sont programmées tous les 15 jours à la DSFE, avec une première dès ce mercredi, pour le suivi de l’accord signé samedi et l’ébauche d’un plan pluriannuel pour que les moyens affectés au service des Affaires sociales soient en phase avec ses missions.

Pour rappel, le préavis de grève co-signé par la CSTP-FO et A Ti’a I Mua soulignait que "la DSFE est confrontée à une charge de missions supplémentaires et en hausse depuis 2018", alors que "a contrario, les moyens et les outils de travail sont en forte diminution". En conséquence, rappelaient les syndicats, le service ne peut "plus assumer pleinement ses missions" et "se trouve dans l’obligation d’agir dans l’urgence au détriment de la population en souffrance", avec un surcroit de travail dû à la mise en place du nouveau dispositif des Aidants feti’i et au transfert de missions auparavant dévolues à la CPS.

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Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Samedi 26 Octobre 2019 à 12:48 | Lu 3170 fois