​Géophysique héliportée pour améliorer la gestion des eaux


Tahiti, le 2 mars 2022 - Pour pouvoir augmenter la production d'eau potable, une meilleure appréhension de la structure du sous-sol est nécessaire. Pour ce faire, un relevé géophysique héliporté va être initié par le Bureau de recherches géologiques et minières dans le ciel de Taha'a, Moorea, Maiao et Bora Bora. Une technique mieux adaptée à des milieux insulaires qui permettra une meilleure gestion générale des ressources en eau.
 
Dans le cadre d'une stratégie d'amélioration de la qualité du service public de l'eau, la commune de Moorea-Maiao a sollicité le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) afin de réaliser un relevé géophysique par hélicoptère au-dessus des îles de Moorea, Tahaa, Maiao et Bora Bora. Particulièrement adaptée aux milieux insulaires volcaniques et montagneux car évitant la plupart des contraintes foncières et d'accès, cette technique est également moins onéreuse, avec un coût au kilomètre 10 à 20 fois inférieur que si le travail était effectué au sol.
“Auparavant, la commune de Moorea procédait à des travaux de forage pour trouver des nouvelles ressources en eau. On pouvait dépenser plusieurs millions pour finalement ne rien trouver du tout”, explique un référant communal à Moorea. “Avec ce nouveau système, grâce à cet anneau de 25 mètres de diamètre, on sera sûr à 90% de trouver de l'eau”.
 
Un traitement propre à chaque île

Pour Maiao, le problème est qu'à ce jour, l’alimentation en eau est uniquement individuelle tandis qu’à Moorea, le service de l’eau fait face à de lourdes contraintes liées tantôt à la forte affluence touristique, tantôt aux variations saisonnières des ressources. Du côté de Tahaa, l'urgence est de régler le problème de pénurie en eau douce que connaît principalement le sud de l'île. L'opération servira donc à identifier de nouvelles ressources en eaux souterraines. Bora Bora, quant à elle, vise l'objectif est de dépasser la barre des 50% concernant la part de l'eau potable distribuée. Les relevées serviront aussi à mieux définir les périmètres de protection des nappes d'eau douce. 
 
Un scanner des sous-sols
 
C'est une technologie bien spécifique qui consistera à fournir, d'abord par la technique de l'électromagnétisme, une imagerie 3D de résistivité électrique pénétrant jusqu'à 400 mètres le sous-sol. Les contrastes qui seront révélés par ce procédé donneront des informations sur la nature des sols et sur l'état d'altération des roches. Il s'agit là d'une manière de restituer à distance ce que l'on appelle des contrastes de résistivité. Ces contrastes, qui varient en fonction de la nature des roches, de la présence d'argiles ou de fluides plus ou moins salés, sont un moyen très efficace pour générer des images très précises des espaces souterrains.
Une cartographie du champ magnétique allant jusqu'à plus d'un kilomètre sous la surface du sol fournira ensuite des informations concernant les structures volcaniques et tectoniques des îles qui peuvent parfois modifier la circulation des eaux souterraines.
“C'est la commune de Moorea qui est à l'initiative de cette opération innovante”, ajoute le référant. “C'est un projet complexe qui permettra, au-delà d'une meilleure connaissance du sous-sol, d'aider à la prise de décision en matière de gestion des ressources en eau”.
Le dispositif permettra de scanner le sous-sol au moyen d'ondes électro-magnétiques.

Rédigé par Simon Saada le Mercredi 2 Mars 2022 à 18:02 | Lu 961 fois