​Fausse alerte à la bombe à Huahine


Terrorisme - Folle journée à Huahine. Ce jeudi matin, peu avant 9 heures, une alerte à la bombe a été émise à l’aérodrome de Huahine. L’alerte a été levée à 16h20 après de nombreuses recherches infructueuses. La mauvaise blague est désormais entre les mains de la justice.
 
Ce jeudi matin, l’aérodrome de Huahine a vécu ce que de nombreux aéroports dans l’Hexagone vivent depuis une semaine maintenant. Un mail suspect aurait été envoyé à la compagnie Air Tahiti évoquant la présence d’une bombe dans une voiture banalisée sur le parking de l’aérodrome de “l’île de la femme”. Il a été immédiatement fermé par précaution.
 
En application des mesures de sécurité, les passagers présents à l’aérodrome, ainsi que le personnel, ont été placés à l’abris. Cinquante-et-une personnes, dont quatre Allemands et deux Belges, qui demeurent sur place, étaient concernées par cette mise en sécurité afin que deux démineurs et un médecin du Nedex (neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs) puissent évoluer sur le terrain et fouiller l’intégralité des bagages, les avions et l’aérodrome afin de lever le doute et d’écarter la menace.

Réouverture à 16h20

C’est à 16h20 que le haut-commissariat pouvait lever l’alerte et faire délivrer le Notam (messages aux naviguant aériens) indiquant que la piste et l’aérodrome était réouverts et que le trafic pouvait reprendre.
 
Jeudi soir, les autorités ont tenu à rester volontairement floues sur la teneur du message reçu par Air Tahiti alors que dans l’Hexagone et en Europe, plusieurs aéroports et musées ont été fermés de manière préventive après des menaces similaires dans un climat de reprise du terrorisme et de la remise en place du plan Vigipirate en “urgence attentats”.
 
Tout s’est cependant très bien passé à Huahine, pour les passagers comme pour les personnels au sol qui ont été pris en charge pendant les longues heures d’attente. Le haut-commissariat, le parquet et les forces de l’ordre du territoire restent cependant mobilisés en cas de nouvelle alerte.

Une mauvaise blague qui peut coûter cher

Concernant la suite de cette fausse alerte, une enquête a été ouverte à la demande de la procureure de la République Solène Belaouar et confiée à la gendarmerie. “Le fait de diffuser de fausses alertes de cette nature est un délit pénal qui va jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende”, rappelait hier la procureure.
 
“Toutes ces fausses alertes de ce type sont prises immédiatement au sérieux”, a-t-elle poursuivi. “Derrière, cela crée un préjudice pour les personnes concernées, mais aussi pour toute la société. Tout est mis en œuvre pour retrouver le ou les auteurs de cette fausse alerte et tout sera mis en œuvre pour qu’il puisse être puni.”
 
Les auteurs de cette fausse alerte pourront aussi être condamnés à rembourser les frais engagés par les autorités pour gérer cette crise.
 
Étant donnée la situation en Europe et au Proche-Orient, la justice va aussi regarder s’il y a lieu de recouper avec d’autres affaires de ce type. “Il peut arriver que des alertes soient coordonnées sur plusieurs endroits et commises par les mêmes personnes”, rappelle Solène Belaouar.

Fausses alertes à la bombe : les auteurs “seront retrouvés” et “punis”, avertit Dupond-Moretti

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a averti mercredi que “les petits guignols” auteurs de fausses alertes, notamment à la bombe, qui se sont multipliées ces derniers jours, seraient “retrouvés” et “punis”.
 
“Les petits guignols qui s'amusent avec ces menaces, fausses en l'occurrence, seront retrouvés, ils seront punis”, a déclaré le garde des Sceaux à l'issue d'une visite d'inauguration d'un centre de détention rénové à Fleury-Mérogis (Essonne).
 
“Ils seront retrouvés, ils seront punis et leurs parents seront tenus de rembourser les dommages et intérêts qu'ils ont causés” s'ils sont mineurs, a-t-il ajouté.
 
Le ministre a fustigé des “plaisanteries qui font naître la psychose”, cinq jours après l'assassinat d'un professeur dans un collège-lycée d'Arras (Pas-de-Calais), poignardé par un ancien élève qui s'est revendiqué de l'organisation État islamique (EI).
 
Ces alertes se sont multipliées depuis, visant des monuments historiques (Louvre, château de Versailles), des établissements scolaires, mais aussi de nombreux aéroports régionaux.
 
“On ne laissera rien passer”, a répété le ministre, dans un triple message de fermeté, alors que de nombreux messages en ligne et déclarations ont été signalés à la justice dans le contexte de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur Israël et de la riposte armée de l'État hébreu sur Gaza.
 
Un total de 194 enquêtes ont été ouvertes pour ces faits dont 42 pour apologie du terrorisme depuis le 7 octobre, a indiqué le ministre. Et “33 personnes ont déjà fait l'objet de condamnations et certaines à de l'emprisonnement ferme” pour ces deux types de faits, a-t-il précisé.
 
AFP


Rédigé par Bertrand PREVOST le Jeudi 19 Octobre 2023 à 20:32 | Lu 3047 fois