Tahiti, le 4 juillet 2024 - Le Rassemblement national est aux portes du pouvoir en métropole où les élections législatives anticipées de ce dimanche seront décisives quant à la possibilité de voir le parti de l’exclusion arriver à la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Tour d’horizon des propositions faites pour le Fenua si l’extrême droite arrive au pouvoir.
Alors que dans l’Hexagone, la vague bleu marine déferle plus forte à chaque élection, bien aidée par les médias du groupe de Vincent Bolloré, la Polynésie française reste éloignée des idées de l’extrême droite.
Il y a bien ces scrutins où, poussés un jour par Gaston Flosse, le lendemain par A here ia Porinetia, le parti de Marine Le Pen a fait quelques scores, mais ces derniers n’étaient jamais à mettre au crédit d’un attachement des Polynésiens aux idées du Rassemblement national (RN).
Même le scrutin de 2022 avec l’élection d’Emmanuel Macron ne peut pas être vu comme une adhésion du Fenua. Les 48,19% réalisés par Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle il y a deux ans sont autant reliés à un ras-le-bol de la politique d’Emmanuel Macron qu’à un ras-le-bol du Tapura huiraatira. Le Tapura qui perdra d’ailleurs dans la foulée les trois circonscriptions aux élections législatives alors que les candidats locaux du Rassemblement national réaliseront des scores faméliques.
Depuis que ce parti poursuit son ascension à grand renfort de dédiabolisation, de nombreuses propositions ont été faites pour l’outre-mer et la Polynésie française. Petit retour en arrière sur ces dernières qui seront peut-être appliquées si Jordan Bardella devient Premier ministre et qu’un gouvernement RN devait se mettre en place.
Alors que dans l’Hexagone, la vague bleu marine déferle plus forte à chaque élection, bien aidée par les médias du groupe de Vincent Bolloré, la Polynésie française reste éloignée des idées de l’extrême droite.
Il y a bien ces scrutins où, poussés un jour par Gaston Flosse, le lendemain par A here ia Porinetia, le parti de Marine Le Pen a fait quelques scores, mais ces derniers n’étaient jamais à mettre au crédit d’un attachement des Polynésiens aux idées du Rassemblement national (RN).
Même le scrutin de 2022 avec l’élection d’Emmanuel Macron ne peut pas être vu comme une adhésion du Fenua. Les 48,19% réalisés par Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle il y a deux ans sont autant reliés à un ras-le-bol de la politique d’Emmanuel Macron qu’à un ras-le-bol du Tapura huiraatira. Le Tapura qui perdra d’ailleurs dans la foulée les trois circonscriptions aux élections législatives alors que les candidats locaux du Rassemblement national réaliseront des scores faméliques.
Depuis que ce parti poursuit son ascension à grand renfort de dédiabolisation, de nombreuses propositions ont été faites pour l’outre-mer et la Polynésie française. Petit retour en arrière sur ces dernières qui seront peut-être appliquées si Jordan Bardella devient Premier ministre et qu’un gouvernement RN devait se mettre en place.
Des tergiversations sur le statut
Un jour non, un jour peut-être. L’avis de Marine Le Pen sur la question du statut de la Polynésie a toujours été à géométrie variable en fonction des soutiens locaux qui se manifestaient en sa faveur. Ouverte au statut de Pays associé quand Gaston Flosse lui donnait l’illusion d’une adhésion à ses idées en 2017, Marine Le Pen a ensuite placé le referendum comme préalable à la décision statutaire de la Polynésie française.
Cinq ans plus tôt, lors de sa première campagne en 2012, pourtant, elle était bien plus tranchée sur la question. “Les indépendantistes se trompent”, assurait-elle. “Il faut réparer les carences de l’État français, mais ne pas s’en séparer. Je crois à la nation, au peuple indivisible. Je ne veux pas que l’on détache la Polynésie de la France et je suis opposée à ce qu’on affaiblisse le lien qui lie la métropole au Pays.”
Dès les présidentielles de 2012, Marine Le Pen avait déjà monté un programme spécifique pour la Polynésie française, avec le soutien de son référent local, Éric Minardi. Au menu, parmi les mesures proposées, l’instauration du Revenu de solidarité active (RSA). “C’est à développer”, expliquait-elle. “Même si ce n’est pas la panacée. J’aimerais en débloquer 5 000, à hauteur de 80 000 francs par mois, ce qui fait une dépense pour l’État de 3,2 millions d’euros (384 millions de francs, NDLR) par mois. Ce n’est pas énorme.”
D’autres sujets étaient évoqués comme la réforme de la défiscalisation pour orienter l’aide sur des dossiers créateurs d’emploi ou encore la favorisation de l’émergence de projets susceptibles de donner de l’emploi aux jeunes, la mise en place de microcrédits à l’attention des artisans et petits entrepreneurs, la prise en charge des frais engagés par la CPS pour le traitement des malades victimes des essais nucléaires et la mise en place d’une université du Pacifique sur la base d’un renforcement des partenariats avec l’université de Nouvelle-Calédonie et du recrutement de professeurs de haut niveau.
En 2012 toujours, la candidate Le Pen voulait aussi développer “l’or bleu”, l’océan qui nous entoure, qu’elle voulait “exploiter mieux” alors qu’elle est “une richesse majeure” du Pays.
Cinq ans plus tôt, lors de sa première campagne en 2012, pourtant, elle était bien plus tranchée sur la question. “Les indépendantistes se trompent”, assurait-elle. “Il faut réparer les carences de l’État français, mais ne pas s’en séparer. Je crois à la nation, au peuple indivisible. Je ne veux pas que l’on détache la Polynésie de la France et je suis opposée à ce qu’on affaiblisse le lien qui lie la métropole au Pays.”
Dès les présidentielles de 2012, Marine Le Pen avait déjà monté un programme spécifique pour la Polynésie française, avec le soutien de son référent local, Éric Minardi. Au menu, parmi les mesures proposées, l’instauration du Revenu de solidarité active (RSA). “C’est à développer”, expliquait-elle. “Même si ce n’est pas la panacée. J’aimerais en débloquer 5 000, à hauteur de 80 000 francs par mois, ce qui fait une dépense pour l’État de 3,2 millions d’euros (384 millions de francs, NDLR) par mois. Ce n’est pas énorme.”
D’autres sujets étaient évoqués comme la réforme de la défiscalisation pour orienter l’aide sur des dossiers créateurs d’emploi ou encore la favorisation de l’émergence de projets susceptibles de donner de l’emploi aux jeunes, la mise en place de microcrédits à l’attention des artisans et petits entrepreneurs, la prise en charge des frais engagés par la CPS pour le traitement des malades victimes des essais nucléaires et la mise en place d’une université du Pacifique sur la base d’un renforcement des partenariats avec l’université de Nouvelle-Calédonie et du recrutement de professeurs de haut niveau.
En 2012 toujours, la candidate Le Pen voulait aussi développer “l’or bleu”, l’océan qui nous entoure, qu’elle voulait “exploiter mieux” alors qu’elle est “une richesse majeure” du Pays.
Plus près de nous
Il y a deux ans, Marine Le Pen était candidate à la présidentielle. Tout un programme accompagnait sa candidature, et deux ans plus tard, sauf promesses en l’air la première fois, ce programme devrait sensiblement être le même.
Création d'un “grand ministère de l'Outre-mer” et “d'universités internationales de la mer”, respect du statut, donc plus question de pays associé, mais surtout une promesse sur le nucléaire qu’il sera difficile pour l’État de supporter financièrement. “Reconnaissance par l'État du fait nucléaire et ses retombées radioactives”, “indemnisation des victimes des essais nucléaires” et “remboursement des dépenses engagées par la CPS” pour les maladies radio-induites. Une proposition similaire à celle formulée cinq ans plus tôt. Si le RN obtient la majorité, le Tavini va pouvoir aller toquer à sa porte le cœur empli d’espoir.
Le parti anti-Europe proposait aussi “la transition écologique” avec l’implantation de “champs solaires” et même la mise en place de “l’énergie thermique des mers”, aujourd’hui pourtant encore plus chère à produire qu’à récolter.
Côté armée enfin, Marine Le Pen proposait le “réarmement de la marine nationale”, “la surveillance des bateaux étrangers” et “la coopération avec les autres puissances maritimes du Pacifique”.
Création d'un “grand ministère de l'Outre-mer” et “d'universités internationales de la mer”, respect du statut, donc plus question de pays associé, mais surtout une promesse sur le nucléaire qu’il sera difficile pour l’État de supporter financièrement. “Reconnaissance par l'État du fait nucléaire et ses retombées radioactives”, “indemnisation des victimes des essais nucléaires” et “remboursement des dépenses engagées par la CPS” pour les maladies radio-induites. Une proposition similaire à celle formulée cinq ans plus tôt. Si le RN obtient la majorité, le Tavini va pouvoir aller toquer à sa porte le cœur empli d’espoir.
Le parti anti-Europe proposait aussi “la transition écologique” avec l’implantation de “champs solaires” et même la mise en place de “l’énergie thermique des mers”, aujourd’hui pourtant encore plus chère à produire qu’à récolter.
Côté armée enfin, Marine Le Pen proposait le “réarmement de la marine nationale”, “la surveillance des bateaux étrangers” et “la coopération avec les autres puissances maritimes du Pacifique”.