​Dixième édition du salon du livre à Taravao


Tahiti, le 25 janvier - Pour sa dixième édition, le salon du livre a ouvert sur le thème “Culture et identité à travers la littérature”, jeudi au centre Teaputa de Taravao. Sur place, divers éditeurs, comme Les amis du musée, les associations des Editeurs de Tahiti et des îles, Api, Parau ou encore Taparau.
 
Le salon du livre a officiellement ouvert sa dixième édition jeudi à Taravao. Le rendez-vous est installé pour deux jours, vendredi inclus, au parc Teaputa de Taravao. Ravis de participer à cette dixième édition du salon du livre à Taravao, les auteurs et éditeurs mettent un point d’honneur à promouvoir l’incitation à la lecture chez les jeunes, comme l’a indiqué Jean-Luc Bodinier, vice-président de l’association Taparau qui regroupe des auteurs, illustrateurs et compositeurs de Polynésie : “Pour aimer lire, il faut un support, comme les supports digitaux, mais principalement papier pour redonner à l’enfant cette envie de prendre l’outil qu’est le livre.”
 
C’est ainsi qu’en plusieurs groupes et dès l’ouverture du salon jeudi, des élèves du primaire et du secondaire de la Presqu’île se sont rués sur des ouvrages qui leur sont destinés, mais surtout qui leur parlent. En tant que membre de l’association des Amis du Musée de Tahiti et des îles, Rosalie Cruchet a souhaité à travers ses ouvrages “rendre accessibles aux enfants ces légendes polynésiennes qui ne sont pas faciles à lire lorsqu’on les trouve dans des ouvrages de références comme le Tahiti Aux Temps Anciens de Teuira Henry, donc mon rôle c’est de les simplifier. Et les enfants adorent lire les comptes comme Maui, ou encore la légende du uru”.
 
Patrick Chastel, ancien professeur d’histoire qui a exercé notamment dans un collège aux Marquises, a publié 36 livres dont à “peu près la moitié est dédiée à la jeunesse”. Passionné d’histoire, l’auteur puise ses inspirations dans les anciens temps comme il le dit : “Tous mes livres parlent de culture et d’histoire polynésienne pour que les enfants s’amusent à lire un récit facile et qu’en même temps ils apprennent quelque chose sur l’ancien temps”.
 
Ce professeur d’histoire a dû se battre pendant toute sa carrière en Polynésie, pour que les programmes de l’Éducation nationale, connus pour leur rigidité, puissent s’adapter aux réalités et spécificités des enfants polynésiens, aussi bien pour la lecture que pour l’écriture. “De toute ma carrière, j’ai entendu beaucoup de profs dire que le petit Polynésien n’aime pas lire, ne sait pas écrire, ne s’intéresse pas à la lecture. C’est totalement faux !”, insiste-t-il avant de poursuivre : “C’est parce qu’on ne leur donne pas non plus le livre qu’il faut. Quand je vois qu’on commence par les nouvelles de Maupassant, ben non ! Commençons par des ouvrages locaux où les enfants vont se retrouver dans les personnages et vont s’identifier.” Professeur à la retraite, Patrick Chastel intervient en tant qu’écrivain dans des écoles primaires pour animer des ateliers d’écriture, au cours desquels il s’étonne à chaque fois de la qualité d’écriture des bambins.

Rédigé par Paora’i Raveino le Jeudi 25 Janvier 2024 à 19:09 | Lu 1469 fois