​Déçu à New York, le Tavini veut se refaire à Genève


Tahiti le 15 octobre 2024. Une petite délégation se rendra à Genève le 22 octobre prochain pour y parler indépendance et attitude de l'Etat. 


On a connu conférences de presse plus enjouées et ce n’est pas la perquisition qui se déroulait à l’extérieur des locaux du Tavini (voir par ailleurs) qui plombait l’ambiance.


L’air grave, le président de l’assemblée de la Polynésie, Tony Géros, et son directeur de cabinet, Richard Tuheiava, ont compilé les éléments de langages répétés une nouvelle fois devant la 4e commission à l’ONU, avec une pointe d’amertume supplémentaire.


Après Caracas, où l’ambassadrice de France dans le Pacifique était restée inflexible quant à la position de l’Etat sur le dossier de l’autodétermination, le même schéma s’est reproduit à New York. « On attend de l’ONU qu’un espace de dialogue soit ouvert avec la France », a réitéré Tony Géros après les propos de l’ambassadeur de France, Nicolas de Rivière. Mais le ton commence à changer envers le gendarme international. « L’ONU, cela fait 11 ans qu’elle nous parle de dialogue avec l’Etat. On ne va plus croire en leur processus » sanctionne Géros qui a confié son impatience à la présidente de la 4e commission après la réunion solennelle.


Alors s’il n’est pas écouté, pourquoi le Tavini continue d’aller à New York ? « Pour maintenir notre présence », assure Richard Tuheiava de son côté. « On vient dire : ‘on est encore là, et nous gouvernons le pays.’ »

​Après New York, Genève

Fort de sa commission spéciale sur la décolonisation payée par l’assemblée de la Polynésie française, le Tavini prépare ses éléments de discours pour les prochaines réunions internationales. Un séminaire régional au Timor oriental en mars 2025, retour au C24 en juin, mais aussi un espoir de présence lors de la Cop 29 qui sera réalisée prochainement (du 11 au 22 novembre) à Bakou.


Mais avant ce tour du monde, une participation à Genève, en Suisse, au prochain Conseil des Droits de l’homme le 22 octobre est déjà acté. Un conseil où un représentant Tavini et un représentant de l’Eglise indépendantiste Ma’ohi seront présents pour défendre l’autodétermination et pointer du doigt l’attitude de la France dans sa volonté de ne pas nouer le dialogue. « Nous irons pétitionner devant ce comité car il fallait être réinscrit pour le faire », a expliqué Richard Tuheiava hier depuis la permanence du Tavini.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 15 Octobre 2024 à 15:52 | Lu 2527 fois