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​Covid : Les patrons alertent sur le coût des "cas contacts"


Tahiti, le 3 septembre 2020 – Les représentants des organisations patronales ont été reçus jeudi matin par le haut-commissaire et le président du Pays, tout particulièrement pour tirer la sonnette d'alarme sur la gestion de l'absentéisme des cas contacts dans les entreprises.
 
"À minima, 1 cas Covid c'est 6 cas contacts. On a près de 30 nouveaux cas par jour. Faites le calcul : On ferme une entreprise de 180 personnes tous les jours." L'équation est posée par le président de la CPME, Christophe Plée, à l'issue de la rencontre qui s'est tenue jeudi matin à la résidence du haut-commissaire entre les organisations patronales et les représentants du Pays et de l'État, Édouard Fritch et Dominique Sorain en tête. La discussion a porté majoritairement sur la gestion de l'absentéisme des cas contacts dans les entreprises. Cas placés à l'isolement pour une période s'étalant jusqu'à 14 jours, mais qui ne sont pas considérés en arrêt de travail. "Et on ne peut pas payer les gens sans travailler", constate son collègue le vice-président du Medef, Olivier Kressmann. Le problème n'est pas nouveau. Mais pour le patronat, la solution urge.
 
Dans un scénario noir, selon les chiffres donnés aux organisations patronales par le ministre de la Santé, un cas positif peut même représenter jusqu'à "80 à 100 cas contacts", explique Olivier Kressmann. "Ça fait forcément à la fin du mois un nombre très impressionnant donc un coût conséquent." Un problème qui "n'avait pas été vu dans la globalité" au niveau du coût économique. "Et plus on va tester de gens, plus on aura de cas positifs et plus on aura de cas contacts", poursuit Olivier Kressmann… Le représentant du Medef pointe également de nouveau le problème de la "responsabilité pénale" des employeurs vis-à-vis de la santé de leurs salariés, en cas de maintien des salariés "contacts" dans les entreprises. Une disposition inscrite dans le code du travail et un problème qu'il faut régler par un texte réglementaire, selon les patrons. "On peut tout faire, mais on ne peut pas décréter des choses alors que des textes disent le contraire. Il ne faut pas imaginer qu'on peut faire des choses comme ça sur un coin de table".
 
Refus de la quatorzaine
 
Au lendemain de la rencontre entre les autorités du Pays et de l'État avec les organisations syndicales de salariés, les représentants des employeurs affirment qu'ils sont de leur côté opposés à la mise en place d'une quatorzaine à l'arrivée des touristes débarquant en Polynésie française. Pour les autres arrivants, la position est différente. Les patrons proposent davantage de tests, et suggèrent notamment de remplacer l'auto-test du quatrième jour par un vrai test RTPCR plus fiable. "Je pense que les syndicats de salariés sont plus dans une attente d'être un peu plus structurés sur les résidents, futurs résidents et touristes affinitaires, pour qu'ils soient bien informés, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, qu'on compte sur eux pour qu'ils n'aillent pas se mélanger trop vite aux populations", conclut Olivier Kressmann.
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 3 Septembre 2020 à 20:53 | Lu 2999 fois