Tahiti, le 14 octobre 2020 – La découverte de cas Covid-19 chez des agents et détenus de Nuutania sème l'inquiétude au sein de la prison de Faa'a. La direction et le syndicat majoritaire FO-Pénitentiaire se veulent néanmoins rassurants. "Pour l'instant on arrive à contenir le phénomène", affirme le directeur de Nuutania, Christian Jean.
Plusieurs agents du centre pénitentiaires de Nuutania tirent la sonnette d'alarme. Ils regrettent le manque de transparence de leur direction concernant la gestion du Covid-19 au sein de leur établissement. Selon eux, le nombre de cas positifs au sein de leur établissement explose, tant du côté des agents pénitentiaires que du côté des détenus : "Nous avons 27 agents en moins maintenant (…). On ne sait pas comment on va faire si cela continue d'augmenter", affirme un agent. Ces derniers regrettent que les tests effectués en septembre, qui ont mis au jour 20 cas positifs dont 3 détenus, aient été effectués plusieurs jours après la découverte de 2 premiers cas positifs. "La tension ici à Nuutania est quand même palpable, mais heureusement qu'on arrive à gérer, à minimiser et à calmer les choses. On fait tout pour ne pas que cela parte en couille, car si cela part on peut revivre les émeutes du passé".
Plusieurs agents du centre pénitentiaires de Nuutania tirent la sonnette d'alarme. Ils regrettent le manque de transparence de leur direction concernant la gestion du Covid-19 au sein de leur établissement. Selon eux, le nombre de cas positifs au sein de leur établissement explose, tant du côté des agents pénitentiaires que du côté des détenus : "Nous avons 27 agents en moins maintenant (…). On ne sait pas comment on va faire si cela continue d'augmenter", affirme un agent. Ces derniers regrettent que les tests effectués en septembre, qui ont mis au jour 20 cas positifs dont 3 détenus, aient été effectués plusieurs jours après la découverte de 2 premiers cas positifs. "La tension ici à Nuutania est quand même palpable, mais heureusement qu'on arrive à gérer, à minimiser et à calmer les choses. On fait tout pour ne pas que cela parte en couille, car si cela part on peut revivre les émeutes du passé".
Tous testés
Le directeur du centre pénitencier de Faa'a, Christian Jean, tempère pourtant ces inquiétudes. Il affirme qu'actuellement 14 agents sont "absents pour maladies diverses et variées". Le directeur concède qu'au début de l'épidémie : "on a eu une montée de cas, comme partout et même sur le territoire. On a ensuite pris des dispositions de confinement pour éviter la propagation au sein de l'établissement. Les agents qui présentaient des signes ont été écartés du service en restant chez eux". Le directeur ajoute que les détenus suspects ou positifs ont été placés dans un quartier dédié au confinement : "tout le monde sait, même les nouveaux arrivants sont pratiquement tous testés". Christian Jean rappelle aussi que les moyens de protection, au sein de l'établissement, sont à la disposition du personnel mais aussi des détenus. "Après effectivement il y a des gens qui peuvent être symptomatiques ou non et qui doivent être écartés du service mais on ne va pas forcément faire une publicité".
"On peut l'attraper dehors"
Du côté du syndicat majoritaire FO-Pénitentiaire, on indique que plusieurs paramètres doivent être pris en compte : "nous dépendons du ministère de la Justice, la Santé dépend du Pays, et nous avons aussi des consignes du haussariat… Et nous avons aussi des consignes de la veille sanitaire. Maintenant il faut qu'on jongle entre tous ces textes-là. Et on doit faire en sorte que les pensionnaires ne soient pas pénalisés, surtout par rapport aux visites de leur familles". FO-pénitentiaire rappelle également que les gestes barrières "ont toujours été respectés au sein de Nuutania, autant par les agents que par les détenus. On essaie tant bien que mal de protéger les personnes qu'on nous a confiées et de nous protéger aussi nous et nos familles". Le syndicat assure aussi que "s'il y a des absents ils sont remplacés. La direction gère comme elle peut". Il indique aussi que l'inquiétude des agents est "normale (…). Mais après ce n'est pas forcément au travail qu'on va l'attraper, on peut l'attraper dehors". Notons que le syndicat Ufap-Unsa n'a pas voulu s'exprimer sur le sujet, l'estimant "délicat".
Question d'informations
Sur le manque d'informations des agents après le dépistage massif effectué en septembre dernier par la veille sanitaire, FO-pénitentiaire assure au contraire être en contact permanent avec le personnel de la prison : "ils sont tous au courant de ce qui se passe, d'ailleurs pour les tests dernièrement tout le monde était informé (…). Pas plus tard qu'hier j'étais en contact avec eux pour savoir s'ils avaient des questions (…). On n'est pas là pour cacher quoi que ce soit". Le syndicat précise aussi que des procédures ainsi que des notes de la direction sortent lorsque cela est nécessaire. Le directeur souligne que le dépistage massif qui a été effectué à Nuutania est "un avantage" pour les agents. Il précise aussi que : "ce n'est pas une décision de l'administration pénitentiaire, c'est une décision du bureau de veille sanitaire. C'est eux qui décident si les personnes sont des sujets à risque ou pas. Et là, en moins d'une semaine, l'ensemble des agents a été dépisté, quel que soit leur travail ou fonction. Et cela a permis aussi de rassurer beaucoup d'agents".
Agents hospitalisés : "Pas lieu d'être alarmistes"
Autre inquiétude au sein de la prison, certains agents ont été hospitalisés à la suite de leur dépistage positif. Des agents regrettent d'avoir appris cette nouvelle par des "bruits de couloirs" et auraient aimé l'apprendre par la direction. "Quatre agents étaient en réanimation, deux sont sortis et les deux autres, pas de nouvelles. On ne nous dit rien. On ne demande pas à tout savoir mais un minimum quand même. On travaille ensemble et bien sûr qu'on est inquiet pour eux. En plus lorsqu'on sait qu'il y a, en moyenne deux voire trois suspicions ou nouveaux cas par jour cela ne nous rassure pas du tout (…).On est même arrivé à un point où beaucoup d'agents se mettent en arrêt par sécurité pour leurs familles".
Le directeur, Christian Jean, affirme que ces informations relèvent du "respect de la vie privée des agents qui n'ont pas forcément eu le Covid, donc après cela ne regarde pas tout le monde." Il ajoute également qu'il suit avec attention la situation de ses personnels. "Mais il n'y a pas lieu d'être alarmiste. Et en plus cela relève du secret médical et du BVS qui est notre interlocuteur privilégié et qui est en contact tous les jours avec la direction de l'établissement pour donner l'évolution de la situation. Pour l'instant on arrive à contenir le phénomène". Christian Jean assure que le partenariat Pays/État/BVS "fonctionne très bien" : "On est tous conscient qu'on a des contraintes qui sont peut-être des fois opposées mais je peux dire que cela fonctionne très bien, que cela soit avec le HC, le BVS, on est en contact quasi permanent."
Le directeur, Christian Jean, affirme que ces informations relèvent du "respect de la vie privée des agents qui n'ont pas forcément eu le Covid, donc après cela ne regarde pas tout le monde." Il ajoute également qu'il suit avec attention la situation de ses personnels. "Mais il n'y a pas lieu d'être alarmiste. Et en plus cela relève du secret médical et du BVS qui est notre interlocuteur privilégié et qui est en contact tous les jours avec la direction de l'établissement pour donner l'évolution de la situation. Pour l'instant on arrive à contenir le phénomène". Christian Jean assure que le partenariat Pays/État/BVS "fonctionne très bien" : "On est tous conscient qu'on a des contraintes qui sont peut-être des fois opposées mais je peux dire que cela fonctionne très bien, que cela soit avec le HC, le BVS, on est en contact quasi permanent."