​Big flou et non-dits à la CCISM


Tahiti, le 24 juillet 2023 - Voilà déjà un mois que les élections pour le renouvellement des trois collèges de la Chambre de commerce et d’industrie (CCISM) se sont déroulées. Un mois qu'aucun résultat certifié n'est sorti du vide que représentait cette organisation mal préparée.
 
 
On peut dire que Kelly Asin-Moux est quelqu'un de patient. Un mois après la proclamation des résultats provisoires de l'élection à la Chambre de commerce, d’industrie des services et des métiers (CCISM) qui le donne gagnant dans deux collèges sur trois, il n'est toujours pas nommé président de la chambre consulaire. La faute à un scrutin mal fait, aux erreurs manifestes et constatées par les médias le jour même de l'élection. La faute à un procès-verbal de la commission électorale qui n'a toujours pas été rendu et où les non-dits commencent à peser lourd sur l'ambiance générale. La faute enfin à une absence de position du gouvernement qui se retrouve, il est vrai, devant un choix bien difficile.
 
Le premier, celui de la sagesse, serait de proclamer les résultats tels qu'ils sont connus. Les listes de Kelly Asin-Moux et de Jean-Paul Tuaiva ne s'y opposeront pas. Stéphane Chin-Loy en revanche, qui pratique l'art du recours (en témoignent ceux déposés dans le cadre de la concession aéroportuaire), serait déjà prêt à dégainer.

​“On veut la victoire des urnes”

Le second choix serait celui du renvoi de tout le monde devant les urnes, en espérant cette fois-ci, un scrutin mieux organisé que le précédent. Une option dont ne veut pas entendre parler Kelly Asin-Moux. “J'ai demandé au gouvernement d'entériner les résultats, quitte à ce qu'un recours soit déposé. Ils ont essayé de m'en dissuader, mais j'ai gagné : on ne reviendra pas en arrière.”
 
Une réunion avec le gouvernement s'est tenue la semaine dernière. Un courrier demandant que les résultats soient proclamés a aussi été envoyé au président Brotherson, mais pour l'instant, aucune décision de l'exécutif polynésien n'a été prise.
 
“On ne cédera pas”, prévient Kelly Asin-Moux. “Refaire une élection, c'est un manque de respect pour les patentés qu'il est déjà difficile de faire venir aux urnes.”
 
Même s'il explique attendre “patiemment”, celui qui est donné gagnant à la sortie des urnes conclut : “On ne veut pas gagner au tribunal. On veut la victoire des urnes.”

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 24 Juillet 2023 à 17:52 | Lu 2358 fois