​Ben Benacek échappe à une nouvelle incarcération


Tahiti, le 6 mars 2020 - Ben Benacek a été condamné pour vol vendredi soir en comparution immédiate à huit mois de prison qu’il effectuera sous surveillance électronique. Le 6 janvier dernier une habitante de Arue avait eu la surprise de le trouver torse nu chez elle, en train de boire son champagne.
 
Le cou légèrement rentré dans les épaules, une casquette retournée sur la tête et la cheville cerclée d’un bracelet électronique, c’est en compagnie de ses parents que Ben Benacek est arrivé au palais de justice pour son procès en comparution immédiate, vendredi peu avant 14 heures. 
 
Cette fois-ci, l'homme devait répondre du délit de vol dans un local d’habitation commis le lundi 6 janvier dernier. Ce jour-là, une habitante de Arue avait eu la stupéfaction de le trouver chez elle, torse nu, en train de boire son champagne après lui avoir sifflé trois bières. Pour débuter l’année 2020, Benacek errait sous l’effet de l’ice et n’avait pas dormi depuis cinq jours, avouera-t-il plus tard.
 
La police municipale prévenue par la vieille dame, s’en était suivie une interpellation musclée puis une audition en garde à vue. Ben Benacek avait finalement été placé sous surveillance électronique dans l’attente de son procès en comparution immédiate.
 
Vendredi, son cas n’a été abordé par le tribunal que vers 19 heures, compte tenu d'une charge d'audience particulièrement lourde, avec dix affaires au rôle des comparutions immédiates. Mais l’homme est précédé par sa réputation. Ben Benacek, qui fêtera bientôt ses 40 ans, est entré dans les annales judiciaires polynésiennes comme le premier braqueur à main armée du fenua. Le 26 octobre 2000 à Papara, aidé d’un complice et armé d’un fusil à pompe, il s’était emparé de quatre millions de Fcfp à l’agence de la Banque de Polynésie. L’exploit lui avait valu dix ans de prison devant la cour d’assises en 2003. Libéré trois ans plus tard, il a depuis régulièrement été condamné ou placé en internement psychiatrique pour des faits de violence ou de tentatives d’évasion. Il n’est affranchi de sa dernière peine de prison, purgée à Rennes, que depuis novembre dernier.
 
Mais cette fois-ci, il échappera à la prison. Le tribunal l’a condamné vendredi à huit mois ferme en lui offrant le bénéfice d’un aménagement de peine et d’une obligation de soins. "Il ne fera pas de prison. Il est déjà sous bracelet électronique. Cette peine ne changera rien pour lui", s’est félicité son avocat, John Tefan en considérant tout de même la décision "un peu sévère" compte tenu de la réalité des faits : "Il a bu trois bières et une bouteille de champagne… Il n’y a pas eu de vol par effraction. Ce genre de dossiers font normalement l’objet d’un renvoi devant une composition pénale."
 
Parallèlement à cette peine aménagée, Ben Benacek devra indemniser la victime de son larcin, qui s’est constituée partie civile. Il a été condamné vendredi à lui verser 90 000 Fcfp au titre du préjudice moral et 10 000 Fcfp en réparation du préjudice financier. 

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 6 Mars 2020 à 20:30 | Lu 6824 fois