​Bâtiment commercial à Moorea : le permis de construire attaqué


Me Mourad Mikou, avocat de la société Paetou.
Tahiti, le 5 juillet 2023 – Le référé suspension déposé par la fédération Tahei 'auti ia Mo'orea, pour demander la suspension du permis de construire d'un bâtiment commercial sur la terre de Paetou à Moorea, a été examiné mercredi par le juge des référés. Si la fédération estime qu'une étude d'impact environnemental est nécessaire, la société qui porte le projet de construction de ce bâtiment soutient qu’il va notamment permettre la création de plusieurs emplois. Décision jeudi.

Le juge des référés a examiné, mercredi matin, la requête en référé suspension déposée le 20 juin dernier par la fédération Tahei 'auti ia Mo'orea qui s'oppose à la construction d'un bâtiment commercial sur la terre de Paetou à Moorea. Un bâtiment destiné à accueillir trois enseignes : Gémo, Tahiti pas cher et Tahiti déco maison. La fédération, dont l'objet est de “viser à la concertation et à la coordination des associations culturelles, religieuses, sportives et environnementales” à Moorea, demande la suspension de l'exécution du contrat de travaux de terrassement et la suspension de l'exécution du permis de construire.
 
Lors de l'audience devant le juge des référés, l'avocat de la fédération, Me Robin Quinquis, a affirmé que ce projet aurait dû faire l'objet d'une étude d'impact environnemental car il va porter atteinte au “patrimoine naturel” de l'île. Il a également assuré que les travaux de terrassement avaient été “largement dépassés” alors même que l'expertise sur lesdits travaux, ordonnée suite à un référé au civil en février dernier, n'avait toujours pas été réalisée.
 
Les besoins de la population
 
Me Mourad Mikou, avocat de la société Paetou, a quant à lui soutenu que “l'unique but” de cette requête était de “faire obstacle” au développement économique de Moorea alors même que le projet allait “répondre aux besoins de la population” et “décongestionner” Papeete en offrant aux habitants de l'île Sœur des produits au même prix que ceux vendus à Tahiti. L'avocat a affirmé que ce projet allait “permettre d'offrir une vingtaine d'emplois immédiatement créés pour permettre l'exploitation des magasins sans compter les emplois indirects créés pour la construction de ce bâtiment”.
 
Me Mourad Mikou a aussi assuré lors de l'audience que la requête déposée est irrecevable puisque cette dernière n'a pas été validée par le comité directeur de la fédération tel que cela est prévu par ses statuts. Une lecture des textes différente pour Me Robin Quinquis selon lequel Tahei 'auti ia Mo'orea est, au contraire, parfaitement dans son bon droit. Le juge des référés rendra sa décision jeudi.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 5 Juillet 2023 à 15:58 | Lu 2827 fois