Tahiti, le 7 octobre 2024 - Pour appuyer leurs arguments, la forte délégation indépendantiste de la Polynésie française a parfois usé de certaines grosses ficelles pour dénoncer la présence française au Fenua.
Première à tirer, une représentante du Tavini, capable de reprendre des propos de Bruno Barillot au sujet des essais nucléaires en Polynésie française : “Vous créerez des monstres”, croit-elle reprendre.
Problème : ce ne sont pas là les propos de Bruno Barillot, mais ceux de John French Teariki, datant de 1966, dans une lettre à l’attention du Général De Gaulle. “Alors, plus tard, nos leucémiques et nos cancéreux ne pourraient pas vous accuser d’être l’auteur de leur mal. Alors, nos futures générations ne pourraient pas vous reprocher la naissance de monstres et d’enfants tarés.” Des propos repris dans le livre “Moruroa, la bombe et nous”, publié par Bruno Barillot et Heinui Le Caill, lui aussi pétitionnaire lundi.
Plus loin, la même pétitionnaire est revenue sur “de plus en plus souvent, les enfants naissent avec des maladies ou sont mort-nés”. Des propos graves, mais scientifiquement sans fondement sérieux. Les derniers chiffres du recensement font état, “en moyenne sur la période 2016-2020, 26,2 enfants nés en vie sont décédés chaque année avant leur premier anniversaire. Le taux de mortalité infantile a baissé drastiquement depuis la fin des années 1980 jusqu’au début des années 2010 ; il passe de 18,9 décès pour 1 000 naissances en 1985-1989 à 5,4 sur la période 2007-2011. Après une légère augmentation, le taux de mortalité est maintenant stable à 7,0 sur la période 2016-2020”.
Le taux est certes préoccupant, étant deux fois supérieur à celui de la France, mais ne repose sur aucun fondement scientifique liant ces décès aux essais nucléaires, pas plus qu’elle ne les lierait à la problématique de l’offre et la qualité des soins dans les archipels éloignés, ou encore à cette enquête qui expliquait que certaines morts du nourrisson au Fenua était liées aussi aux conditions du couchage du bébé (nuit sur le ventre et tabagisme passif).
Première à tirer, une représentante du Tavini, capable de reprendre des propos de Bruno Barillot au sujet des essais nucléaires en Polynésie française : “Vous créerez des monstres”, croit-elle reprendre.
Problème : ce ne sont pas là les propos de Bruno Barillot, mais ceux de John French Teariki, datant de 1966, dans une lettre à l’attention du Général De Gaulle. “Alors, plus tard, nos leucémiques et nos cancéreux ne pourraient pas vous accuser d’être l’auteur de leur mal. Alors, nos futures générations ne pourraient pas vous reprocher la naissance de monstres et d’enfants tarés.” Des propos repris dans le livre “Moruroa, la bombe et nous”, publié par Bruno Barillot et Heinui Le Caill, lui aussi pétitionnaire lundi.
Plus loin, la même pétitionnaire est revenue sur “de plus en plus souvent, les enfants naissent avec des maladies ou sont mort-nés”. Des propos graves, mais scientifiquement sans fondement sérieux. Les derniers chiffres du recensement font état, “en moyenne sur la période 2016-2020, 26,2 enfants nés en vie sont décédés chaque année avant leur premier anniversaire. Le taux de mortalité infantile a baissé drastiquement depuis la fin des années 1980 jusqu’au début des années 2010 ; il passe de 18,9 décès pour 1 000 naissances en 1985-1989 à 5,4 sur la période 2007-2011. Après une légère augmentation, le taux de mortalité est maintenant stable à 7,0 sur la période 2016-2020”.
Le taux est certes préoccupant, étant deux fois supérieur à celui de la France, mais ne repose sur aucun fondement scientifique liant ces décès aux essais nucléaires, pas plus qu’elle ne les lierait à la problématique de l’offre et la qualité des soins dans les archipels éloignés, ou encore à cette enquête qui expliquait que certaines morts du nourrisson au Fenua était liées aussi aux conditions du couchage du bébé (nuit sur le ventre et tabagisme passif).
Fonds marins, on fait quoi alors ?
Visiblement, la très discrète commission de la décolonisation à l’assemblée de la Polynésie française a encore du travail pour harmoniser ses discours au sein du Tavini. Si tous ont parlé d’une même voix pour demander que l’ONU impose à la France une reprise de dialogue, quelques exemples ont dû donner des sueurs froides à certains.
Cliff Lissan tout d’abord, en habitué des voyages en Azerbaïdjan s’insurgera contre la loi française, contre les ingérences extérieures, alors même qu’au sein du parti bleu cette coopération avec Bakou n’est pas vue par tous d’un bon œil, avant de céder la parole à Maurea Maamaatuaiahutapu.
Cette dernière ira à contre-courant du président du Pays au sujet de l’exploitation des fonds marins : “Nos fonds marins sont riches en nodules polymétalliques. Tirer parti de ces ressources pourrait offrir des débouchée économiques.” Une déclaration à l’exacte opposé donc de Moetai Brotherson, qui déclarait fin août au Forum du Pacifique : “Pas d’exploitation. De l’exploration à des fins scientifiques pour mieux connaître le vivant. Oui. Pour mieux le protéger, oui, mais pas d’exploitation.”
La représentante Tavini ira même plus loin dans sa déclaration, inventant une exploitation actuelle par l’État des fonds marins polynésiens “contre quelques maigres milliards de dollars par an. Une somme ridicule comparée au potentiel d’exploitation de notre zone économique exclusive”.
On exploite, on n’exploite pas… Le Tavini va devoir se mettre d’accord un jour sur le sujet.
Cliff Lissan tout d’abord, en habitué des voyages en Azerbaïdjan s’insurgera contre la loi française, contre les ingérences extérieures, alors même qu’au sein du parti bleu cette coopération avec Bakou n’est pas vue par tous d’un bon œil, avant de céder la parole à Maurea Maamaatuaiahutapu.
Cette dernière ira à contre-courant du président du Pays au sujet de l’exploitation des fonds marins : “Nos fonds marins sont riches en nodules polymétalliques. Tirer parti de ces ressources pourrait offrir des débouchée économiques.” Une déclaration à l’exacte opposé donc de Moetai Brotherson, qui déclarait fin août au Forum du Pacifique : “Pas d’exploitation. De l’exploration à des fins scientifiques pour mieux connaître le vivant. Oui. Pour mieux le protéger, oui, mais pas d’exploitation.”
La représentante Tavini ira même plus loin dans sa déclaration, inventant une exploitation actuelle par l’État des fonds marins polynésiens “contre quelques maigres milliards de dollars par an. Une somme ridicule comparée au potentiel d’exploitation de notre zone économique exclusive”.
On exploite, on n’exploite pas… Le Tavini va devoir se mettre d’accord un jour sur le sujet.