Nuku Hiva, le 11 septembre 2023 - L’inspectrice de l’Éducation nationale en charge des Marquises, Aline Heitaa-Archier, a reçu ce week-end la médaille de l’ordre national du Mérite. La cérémonie s’est déroulée dans le petit village de Puamau, à Hiva Oa, d’où elle est originaire.
C’est avec enthousiasme que l’administrateur d’État des îles Marquises, Guillaume Audebaud, a remis ce week-end la médaille de l’ordre national du Mérite à l’inspectrice de l’Éducation nationale en charge et originaire des Marquises, Aline Heitaa-Archier, récompensant son dévouement professionnel et son engagement dans l’éducation nationale. Aline Heitaa-Archier est déjà détentrice des palmes académiques : chevalier en 2010 proposé par la Polynésie française et officier en 2015 proposé par la Guyane.
“Recevoir l’ordre national du Mérite est un grand honneur pour moi”, a-t-elle indiqué. “Ce qui a retenu ma candidature, c’est avant tout mon engagement dans mes missions dans l’enseignement et plus particulièrement dans l’enseignement de la langue et de la culture marquisiennes mis en exergue depuis la mise en place des dispositifs bilingues aux Marquises.”
C’est avec enthousiasme que l’administrateur d’État des îles Marquises, Guillaume Audebaud, a remis ce week-end la médaille de l’ordre national du Mérite à l’inspectrice de l’Éducation nationale en charge et originaire des Marquises, Aline Heitaa-Archier, récompensant son dévouement professionnel et son engagement dans l’éducation nationale. Aline Heitaa-Archier est déjà détentrice des palmes académiques : chevalier en 2010 proposé par la Polynésie française et officier en 2015 proposé par la Guyane.
“Recevoir l’ordre national du Mérite est un grand honneur pour moi”, a-t-elle indiqué. “Ce qui a retenu ma candidature, c’est avant tout mon engagement dans mes missions dans l’enseignement et plus particulièrement dans l’enseignement de la langue et de la culture marquisiennes mis en exergue depuis la mise en place des dispositifs bilingues aux Marquises.”
Engagement dans l’apprentissage du marquisien
Il s’agissait en effet cette fois de récompenser son implication professionnelle et en particulier son engagement sans borne à faire en sorte que les enfants marquisiens soient, demain, parfaitement bilingues marquisien/français ; sans racisme, chauvinisme, ni animosité, mais avec pour unique but de permettre aux jeunes générations de mieux maîtriser leur culture, et plus généralement leur patrimoine, afin qu’elles soient prêtes à en entendre et en maîtriser d’autres.
“C’est en commençant à enseigner aux Marquises à la fin des années 80, que je me suis intéressée à l’enseignement du marquisien et à l’enseignement du français”, explique Aline Heitaa-Archier. “Au regard des situations rencontrées sur le terrain et plus particulièrement à Taipivai, j’étais curieuse de comprendre l’enseignement du français comme langue étrangère. Quelle est la différence entre ‘enseigner le français’ et ‘enseigner le français langue étrangère’ ? Quel français enseignait-on à l’école ? Pourquoi est-ce si difficile pour nos élèves d’apprendre le français à l’école ? Depuis, ce sujet me tient à cœur et m’a portée et me porte continuellement dans l’exercice de toutes mes missions dans l’enseignement. Je souhaite ardemment que chacun prenne conscience qu’il faut nous réapproprier la langue marquisienne pour mieux apprendre la langue française ainsi que la culture qu’elle porte. Les langues et les cultures marquisiennes et françaises nous appartiennent ; il faut en être convaincu.”
“C’est en commençant à enseigner aux Marquises à la fin des années 80, que je me suis intéressée à l’enseignement du marquisien et à l’enseignement du français”, explique Aline Heitaa-Archier. “Au regard des situations rencontrées sur le terrain et plus particulièrement à Taipivai, j’étais curieuse de comprendre l’enseignement du français comme langue étrangère. Quelle est la différence entre ‘enseigner le français’ et ‘enseigner le français langue étrangère’ ? Quel français enseignait-on à l’école ? Pourquoi est-ce si difficile pour nos élèves d’apprendre le français à l’école ? Depuis, ce sujet me tient à cœur et m’a portée et me porte continuellement dans l’exercice de toutes mes missions dans l’enseignement. Je souhaite ardemment que chacun prenne conscience qu’il faut nous réapproprier la langue marquisienne pour mieux apprendre la langue française ainsi que la culture qu’elle porte. Les langues et les cultures marquisiennes et françaises nous appartiennent ; il faut en être convaincu.”
Hommage à ses parents
La cérémonie de remise de médaille, empreinte d’une grande émotion, s’est déroulée dans le petit village de Puamau à Hiva Oa, duquel est originaire Aline Heitaa-Archier. La population de la vallée, des enseignants, l’équipe de la circonscription pédagogique des Marquises, la maire de Hiva Oa et bien entendu la famille de l’inspectrice étaient présents.
“Si j’ai tenu à ce que cette médaille me soit remise à Puamau”, a-t-elle indiqué, “c’est tout d’abord pour rendre hommage à mes parents, car avec du recul, je peux affirmer que leur éducation a porté ses fruits. Ils ont été des parents aimants qui nous ont éduqués, mes frères et sœurs et moi-même, dans le respect de l’autre. Ils ont forgé le fil rouge de ma vie et mon regard sur le monde.”
Après avoir remercié sa famille proche, l’inspectrice marquisienne a tenu à rappeler que l’attribution de l’ordre national du Mérite était aussi le résultat de la contribution, de la confiance et de l’investissement des enseignants et de toutes les équipes pédagogiques de l’archipel avec lesquels elle travaille au quotidien.
“Si j’ai tenu à ce que cette médaille me soit remise à Puamau”, a-t-elle indiqué, “c’est tout d’abord pour rendre hommage à mes parents, car avec du recul, je peux affirmer que leur éducation a porté ses fruits. Ils ont été des parents aimants qui nous ont éduqués, mes frères et sœurs et moi-même, dans le respect de l’autre. Ils ont forgé le fil rouge de ma vie et mon regard sur le monde.”
Après avoir remercié sa famille proche, l’inspectrice marquisienne a tenu à rappeler que l’attribution de l’ordre national du Mérite était aussi le résultat de la contribution, de la confiance et de l’investissement des enseignants et de toutes les équipes pédagogiques de l’archipel avec lesquels elle travaille au quotidien.
Sa bio
Née le 28 juin 1961 à Hiva Oa, c’est dans le village de Puamau, où vivent ses parents, qu’Aline Heitaa fait ses premiers pas à l’école maternelle. Elle confie avoir souffert de la maltraitance à l’école qui, à cette époque, était particulièrement violente et acceptée par les familles. De 5 à 16 ans, c’est à l’école Saint-Anne de Atuona qu’elle poursuit sa scolarité. C’est la première séparation d’avec ses parents puisqu’elle est alors pensionnaire de l’internat des sœurs. Elle obtient son BEPC à 16 ans sur dossier (une première à l’époque).
Bonne élève et désireuse de poursuivre des études supérieures à Tahiti, elle se heurte alors au refus de son père qui pense qu’une jeune fille a mieux à faire que d’étudier. Il lui suggère un bon mariage et une vie paisible de femme au foyer. Malgré l’amour qu’elle porte à son père et grâce au soutien moral et financier de ses frères, notamment son frère aîné Gérald Heitaa qui a été le premier bachelier des Marquises, Aline brave le courroux de ses parents et décide de refuser le mariage prévu et de quitter les Marquises pour Tahiti.
Malgré le peu d’enthousiasme de la part des intervenants des lycées de Tahiti à accueillir cette jeune Marquisienne dans les rangs de leurs élèves, Aline réussit à s’inscrire au lycée La Mennais où on lui fait comprendre qu’au moindre échec, elle sera renvoyée. Plus motivée que jamais, la jeune femme obtient trois ans plus tard son baccalauréat “Techniques quantitatives de gestion”.
Pour des raisons financières, Aline décide d’entrer dans la vie active, elle est embauchée au service des prêts bancaires de la Banque de Tahiti. Elle y restera plusieurs années pendant lesquelles elle réalisera que le manque d’éducation peut conduire certaines personnes à faire les mauvais choix de vie. C’est le déclic ; elle prend conscience que le seul moyen d’aider un individu à faire des choix en conscience, c’est de revenir à la base : agir au niveau des enfants.
C’est alors qu’elle dépose sa candidature au service de l’éducation.
En 1982, elle travaille comme suppléante, avant d’effectuer trois ans de formation à l’École normale mixte de la Polynésie française. Dès sa sortie de l’école normale, portée par le sentiment et l’urgence d’apporter sa contribution au devenir des enfants des Marquises, elle fait le choix de venir exercer dans son archipel d’origine.
Elle occupe d’abord le poste d’institutrice à Taipivai en 1987 puis de directrice de l’école de Taiohae l’année suivante et enfin celui de conseillère pédagogique des Marquises basée à Tahiti en 1992.
“À cette période, j’ai pu élargir mon horizon intellectuel et culturel”, dira-elle plus tard, “confortée par des rencontres qui m’ont enrichie et m’ont donné envie d’apprendre. Plus je lisais, plus je me rendais compte que je ne savais pas grand-chose.”
C’est ainsi qu’elle décide de reprendre des études universitaires ; en Polynésie d’abord puis en métropole ensuite. Elle obtient un Deug 1er degré, une licence de sciences de l’éducation, un certificat de didactique du français langue étrangère puis une maîtrise de français langue étrangère.
Sa rencontre avec son conjoint, Gilbert Archier, inspecteur de l’éducation nationale, a été l’élément déclencheur pour la suite de sa carrière. En 2000, elle passe avec brio le concours d’inspecteur de l’éducation nationale. Ces 23 dernières années, elle a exercé à Limoges, dans l’académie de Versailles, en Guyane et en Polynésie française. Depuis 2018, Aline Heitaa-Archier a la responsabilité de la circonscription pédagogique des Marquises, l’archipel qui l’a vue naître et où elle compte bien finir sa carrière professionnelle.