​9 mois ferme pour le conjoint récidiviste


Tahiti, le 3 octobre 2023 – Un manutentionnaire de 57 ans a été condamné lundi en correctionnelle à neuf mois de prison ferme pour des violences commises sur sa compagne. Le 26 juin, il avait si violemment poussé la victime que cette dernière s'était fracturé le coccyx. 
 
Les jours se suivent et se ressemblent en comparution immédiate avec, tous les lundis et jeudis, des affaires de violences conjugales. Lundi après-midi, le tribunal correctionnel s'est en effet penché sur le cas d'un homme de 57 ans poursuivi pour avoir frappé sa compagne avec laquelle il est en couple depuis quatre ans. Le 26 juin dernier en début de soirée, une passante – infirmière de profession – avait appelé les gendarmes après avoir vu le prévenu frapper sa femme sur le bord de la route à Puunauia. À leur arrivée sur les lieux, les forces de l'ordre avaient constaté que le prévenu, qui présentait une blessure à la tête, tentait de maintenir sa femme qui n'arrivait plus à tenir debout. 
 
Les éléments recueillis dans le cadre de l'enquête et suite aux auditions de l'homme et la femme avaient permis d'établir qu'une dispute avait éclaté alors que le couple venait d'être expulsé de son logement. L'homme avait violemment poussé sa compagne qui s'était fracturé le coccyx en tombant. Alors que la victime était à terre, le quinquagénaire avait continué à lui mettre des coups dans la tête. Lors de son interpellation, l'homme avait été placé en garde à vue mais cette mesure avait rapidement été levée car il présentait une blessure à la tête qu'il s'était lui-même causée en frappant sa tête contre le trottoir. Ce n'est que le 29 septembre dernier qu'il avait été de nouveau placé en garde à vue puis déféré en vue de sa comparution lundi. 
 
“Banalisation” de la violence
 
Face aux magistrats, l'individu, qui était jugé en état de récidive légale pour avoir déjà été condamné en septembre 2022, a expliqué qu'il avait trouvé un emploi depuis les faits et que les choses allaient beaucoup mieux dans son couple. La victime, qui n'a pas souhaité se constituer partie civile, a elle aussi assuré que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes depuis que son compagnon avait trouvé un travail en intérim. Une version dure à croire pour le procureur de la République qui a dénoncé une “banalisation extrême de la violence conjugale” lors de ses réquisitions. Avant de requérir six mois de prison ferme et la révocation des trois mois de sursis auxquels avait été condamné le prévenu il y a un an, le représentant du ministère public a assuré que le “risque” était que les violences recommencent rapidement.  
 
Pour la défense du prévenu, Me Viviane Genot a soutenu que “plus rien de négatif” ne s'était passé dans la famille “depuis les faits”. Rappelant que son client venait de trouver un emploi et qu'il n'était ni consommateur d'alcool ou de stupéfiants, l'avocate a affirmé que tout était “rééquilibré” dans le couple. Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné le quinquagénaire à la peine requise par le procureur, soit à six mois de prison ferme et à la révocation des trois mois de sursis prononcés en septembre 2022. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 3 Octobre 2023 à 05:56 | Lu 2952 fois