​6 mois ferme pour avoir frappé sa femme enceinte


Tahiti, le 31 octobre 2022 – Déjà condamné en 2021 pour avoir frappé son ex-compagne, un homme de 28 ans a de nouveau été jugé lundi pour des violences commises sur sa nouvelle concubine alors que cette dernière était enceinte de sept mois. Le tribunal correctionnel l'a condamné à 12 mois de prison dont six avec sursis.
 
Un marin de 28 ans a été présenté en comparution immédiate lundi pour répondre de violences volontaires commises le 29 octobre dernier à Faa'a sur sa compagne enceinte de sept mois et ce, alors qu'il était ivre. C'est à la suite d'un appel de la victime que les forces de l'ordre étaient intervenues au domicile de cette dernière où le couple venait de se disputer. Accusant sa compagne de l'avoir trompé, le prévenu l'avait insultée. S'estimant traitée, de son propre aveu à la barre lundi, comme “une bonne à rien”, la femme avait donné un coup de pied à son compagnon qui lui avait asséné trois coups de poing sur le flanc gauche en retour. Examinée par un médecin, la victime, considérée comme une personne vulnérable du fait de sa grossesse, avait bénéficié d'une incapacité totale de travail de cinq jours. 
 
Timide et peu bavard face au tribunal correctionnel lundi, le prévenu a affirmé qu'il supportait difficilement que l'ex-compagnon de sa concubine vienne à leur domicile de manière quasi quotidienne. Alors qu'il a déjà été condamné en 2021 pour des violences commises sur son ancienne copine, l'homme a expliqué qu'il avait de gros problèmes avec l'alcool puisqu'il avait bu “cinq verres de whisky” le soir des faits. Entendue à son tour, la victime a, quant à elle, soutenu qu'elle voulait continuer à vivre avec le prévenu et qu'elle ne souhaitait pas se constituer partie civile. 
 
Climat de conflit et de violence
 
Pour le procureur de la République, les faits jugés lundi “s'inscrivent dans un climat d'incertitude vis-à-vis d'un certain sentiment de territorialité” entre le prévenu et l'ex-compagnon de la victime. Considérant que le marin et sa concubine étaient cependant “tous les deux responsables du climat de conflit et de violence” dans lequel ils s'apprêtaient à “accueillir leur enfant”, le représentant du ministère public a finalement requis 12 mois de prison dont six avec sursis assortis du maintien en détention à l'encontre du prévenu. Il lui a également conseillé de “s'en aller” si sa compagne l'insultait ou lui portait un coup.
 
Rappelant que son client, autrefois sans domicile fixe, avait récemment décroché un contrat à durée indéterminée sur un bateau de pêche, Me Frédéric Rapady a demandé au tribunal de faire preuve de la “plus grande clémence” possible. “Mon client est plus jeune que sa compagne et n'ose pas s'affirmer face à son rival qui vient souvent chez lui et le dénigre”, a-t-il soutenu avant d'expliquer que le marin n'avait pas “forcément cherché à nuire” à la victime. Après en avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant le prévenu à 12 mois de prison dont six avec sursis, assortis d'un mandat de dépôt. 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 31 Octobre 2022 à 17:28 | Lu 2078 fois