​34 Polynésiens bloqués à Jérusalem


Tahiti le 9 octobre 2023 - Nous avons contacté la délégation des 34 Polynésiens partis en Israël pour un pèlerinage religieux. Bloqués sur place depuis le début des combats, le moral semble bon et ils espèrent pouvoir quitter rapidement le pays.
 
 
Alors que la guerre entre Israël et le Hamas regagne en tension et que les missiles pleuvent à nouveau dans la région et sur les civils, 34 Polynésiens, partis en pèlerinage en terre d’Israël, se retrouvent bloqués dans la région. Parmi eux, l’ancienne représentante de l’assemblée de la Polynésie française, Teura Tarahu-Atuahiva, ou encore le père Bruno Mai.
 
Partis le 25 septembre sur les pas de leur foi, ils sont arrivés le 28 septembre en Israël. La délégation, portée par le père Bruno Mai s’est rendue à Nazareth, Jéricho , Bethleem, a pu s’attarder dans le Jourdain pour y baptiser une de leurs sœurs, avant de poser ses valises dans la ville de Jérusalem, à l’est.
 
Sur place, rien n’a semblé perturber le gouvernement, la population et bien entendu les civils, jusqu’à cette incursion du Hamas en terre d’Israël samedi, dans une démonstration de violence inouïe, faisait plus de 1 000 morts dès le premier jour.
 
Dimanche, les 34 Polynésiens, étaient encore libres de se déplacer et de boucler leurs visites mais rapidement, les premières sirènes ont retenti, les premiers tirs de roquettes se sont fait entendre. « C’était côté Jérusalem, pas côté Palestine », nous explique Bruno Mai que nous avons réussi à joindre sur place lundi matin. « Nous sommes maintenant à l’abri, chez « les filles de la charité de Saint Vincent de Paul », et nous espérons pouvoir prendre un avion demain (ce mardi) pour rejoindre le Portugal et rentrer ensuite au Fenua. »
 
Sur place, les téléphones portables fonctionnent, ainsi qu’internet, ce qui permet aux ressortissants Polynésiens de rester en contact avec leurs familles, de les rassurer. Ils sont à moins de 200 kilomètres des combats, entendent les tirs, nuit et jour, mais gardent le moral. « Si l’avion de mardi ne peut pas nous emmener au Portugal, nous allons rester bloqués encore trois jours, peut-être plus », nous explique Bruno Mai.
 
La délégation est entrée en contact avec le président Brotherson, mais aussi les ambassades américaine et française afin de trouver au plus vite un moyen de quitter la zone de guerre.
 
Dans les rues, l’ambiance touristique et le quotidien a changé. « Toute la population est en train de craindre le pire », explique le père Bruno Mai. « Le pays s’embrase. Jérusalem est en sécurité, mais nous ne savons pas si cela va durer. »
 
La dernière visite de la délégation a été écourtée. En visite sur le mont Golgotha, le bruit des sirènes et celui des bombes a pris la place de la ferveur religieuse. « Nous entendons les sirènes et les bombardements, la nuit comme de jour », poursuit Bruno Mai. « La population civile s’est armée et tout le monde porte une arme dehors. Il y a des militaires partout. »
 
La voix sûre cependant, Bruno Mai pensait hier à ses paroissiens. « Tout va bien », répétait-il comme pour se rassurer aussi. « Le moral est bon. On veut rassurer nos familles… mais… Il faut vraiment qu’on quitte le pays le plus vite possible. »
« La guerre se passe dans la zone de Gaza à environ 200km de Jérusalem. L’aéroport de Tel Aviv est fermé à cause des missiles qui ont été lancés samedi (hier) donc par précaution il fallait le sécuriser », commentait hier Teura Tarahu-Atuahiva sur les réseaux sociaux. « Tout va bien pour l’instant », concluait-elle. « Je vous embrasse que Dieu nous protège. »
Jointe par messages elle-aussi, elle se voulait rassurante sur la suite de leur séjour et leur retour.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Lundi 9 Octobre 2023 à 12:03 | Lu 6192 fois