​10 jours pour fêter Oscar Temaru à Faa’a


Tahiti, le 5 décembre 2023 – À partir de vendredi et pendant 10 jours, la ville de Faa’a va célébrer les 40 ans de mandature d’Oscar Temaru.
 

Maire depuis 40 ans, ce n’est pas rien. Oscar Temaru n’a pas pu célébrer en mars dernier ses 40 années de magistrature à la mairie de Faa’a pour cause d’élections territoriales. Peu importe, c’est en cette fin d’année que le tāvana indépendantiste de la commune la plus peuplée de Polynésie française va pouvoir en profiter pendant 10 jours.

Pour l’occasion, la commune met les petits plats dans les grands. Banderoles, affiches, autocollants, tee-shirts : rien n’est oublié. Les célébrations débutent ce vendredi dès 7h30 à la mairie avec les enfants de la commune, un défilé des services de la mairie et une série d’expositions. Samedi et dimanche, c’est au motu Ovini que les célébrations vont se poursuivre avec des expositions, des jeux et des chants. Puis, du lundi 11 au dimanche 17 décembre, plusieurs animations seront organisées tantôt au fare artisanal, tantôt au motu Ovini.

Élu l’année du cyclone Veena

Mardi, face à la presse, le premier magistrat de la commune est revenu sur quelques sujets qui ont jalonné sa mandature, de la création de la cuisine centrale à l’adduction en eau potable, en passant par le développement des infrastructures sportives. Des souvenirs qui sont revenus pêle-mêle comme cette année de 1983, année de son élection, et du cyclone Veena qui détruisit de nombreuses habitations. “Cette année-là, il y avait deux mairies à Faa’a : Celle du Tahoera’a au travers l’Agence territoriale de la reconstruction (ancêtre de l’OPH) où tous les matériaux étaient entreposés, où on échangeait des promesses de fare contre des promesses de votes, et notre mairie, qui était privée de subventions pour venir en aide à sa population. C’étaient les premières dérives de Gaston Flosse”, se remémore le leader indépendantiste.

De ses 40 années de mandature, Oscar Temaru ne gardera à la bouche que les bons aspects. En conférence, il fera mine d’ignorer les recommandations de la Chambre territoriale des comptes et de l’Observatoire des communes incitant Faa’a à plus investir au lieu de garnir son fonds de roulement. Il répondra ensuite à côté concernant l’avenir de la décharge de Mumuvai et se rappellera plus aisément la fois où il a accueilli l’OMS que celle où il a accueilli le secrétaire d’État à l’Outre-mer, Yves Jégo en 2007, qui, se pensant hors de portée des oreilles des journalistes, balancera froidement à Oscar Temaru, face au bidonville de Hotuārea, “mais qu’est-ce que vous foutez avec l’argent qu’on vous envoie ?”

L’avenir par le sport

L’avenir pour la commune de Faa’a, Oscar Temaru le voit au travers de la santé et du sport. Des terrains sont recherchés pour y développer l’agriculture. Un grand projet de transformation du stade Louis Ganivet, pourtant remis à neuf il y a trois ans, est en préparation. Surtout, Oscar Temaru a entre-ouvert une nouvelle philosophie concernant le traitement des déchets et de la distribution d’eau. “Tout seul, on ne peut pas s’en sortir”, a-t-il admis. Reste à voir si cette participation se fera avec d’autres villes, ou avec le Pays, qui travaille à la récupération de cette compétence dévolue aux communes.

Faa’a n’est peut-être pas la plus belle ville de Polynésie française, la faute de l’aéroport qui, selon l’adjoint au maire, Robert Maker, “a privé Faa’a de tout son littoral et provoque des barrages à l’écoulement des eaux pluviales”, mais elle possède le maire à la longévité la plus importante. Et ça, ça valait bien une semaine de festivités.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 5 Décembre 2023 à 16:22 | Lu 3112 fois