​“Un donneur peut sauver jusqu’à sept vies”


Tahiti, le 23 juin 2024 – À l’occasion de la journée nationale du Don d’organes qui a eu lieu samedi, une journée de sensibilisation a été organisée au Parc Paofai afin d’attirer l’attention de la population sur cette question peu évoquée dans le cercle familial.
 
Alors qu’un peu plus de 20 000 patients sont en attente d’une greffe d’organes en France, la journée nationale dédiée à cette cause a été organisée samedi au Parc Paofai sous l’impulsion de l’association un Don de vie. Tel que l’explique Valérie Daniel-Amoros, qui est chargée de projet de l’association mais aussi infirmière coordinatrice du don d’organes au CHPF, “le but était de sortir du CHPF et d’aller au contact de la population pour pouvoir sensibiliser les gens sur le fait d’en parler car ce n’est pas un sujet que l’on aborde facilement”.
 
Il s’agissait aussi d’essayer de “démarabouter ce qu’il y a autour” tient à préciser Valérie Daniel-Amoros. “Les gens n’en parlent pas et le jour où cela arrive, le donneur est décédé et l’on doit en parler avec sa famille. Le but est donc vraiment de dire qu’il faut communiquer sur le don d’organes pour que l’on puisse respecter la volonté de chacun jusqu’au bout.” Sur le plan légal, il existe un registre national des refus en ligne sur lequel on peut s’enregistrer si l’on ne veut pas être donneur. C’est “la première chose” que le personnel médical vérifie. Si le donneur potentiel n’est pas inscrit sur ce registre, sa famille est alors consultée pour savoir s’il avait fait part de sa volonté de donner ses organes. 
 
“Acte ultime de générosité”
 
Pour Valérie Daniel-Amoros, le don d’organes reste un “sujet tabou” car il est toujours “très difficile d’envisager ce que l’on veut après sa mort”. Elle tient également à rappeler que “toutes les religions présentes sur le territoire sont favorables au don d’organes”. “Ce matin, à la cérémonie œcuménique, plusieurs cultes sont venus affirmer leur position et dirent qu’ils sont favorables au don. C’est l’acte ultime de générosité que l’on peut avoir.”
 
Les prélèvements d’organes se font dans le cadre très spécifique qu’est le décès par mort cérébrale, ce qui arrive pour “1 à 2% des décès dans le milieu hospitalier”. “Un donneur peut sauver jusqu’à sept vies puisque l’on peut greffer le cœur, les poumons, les reins, le pancréas, le foie etc.” En Polynésie, où l’on ne greffe que les reins, un donneur peut donc sauver jusqu’à deux vies. 
 
Plusieurs personnes greffées étaient d’ailleurs là samedi pour partager leur expérience. À l’image de Marie, greffée du foie il y a déjà 16 ans après une hépatite “fulminante”. “Aujourd’hui, je pense à mon donneur et à sa famille. Je suis très émue car sans cette greffe, je ne serais pas là. Il faut continuer à sensibiliser les gens car aimer les autres, c’est donner.”
 

Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 23 Juin 2024 à 12:37 | Lu 756 fois