
Sur l’ensemble de l’année 2024, les quatre aéroports gérés par la société Aéroport de Tahiti (Tahiti Faa'a, Bora-Bora, Rangiroa et Raiatea) ont accueilli 2,487 millions de passagers, dont 775 000 voyageurs internationaux. Crédit photo : FB Tahitian Air/Port Views.
Tahiti, le 6 mai 2025 - Avec près de 2,5 millions de passagers accueillis en 2024 sur les aéroports de Tahiti, Bora Bora, Rangiroa et Raiatea – dont 775 000 voyageurs internationaux – la société Aéroport de Tahiti (ADT) a dressé ce mardi, un bilan solide pour l'année 2024. En parallèle, ADT a investi un milliard de francs dans ses infrastructures et prépare le transfert de la gestion de ses trois aéroports dans les îles au groupe EGIS-CCISM.
Après une année 2023 marquée par des records historiques, le trafic aérien en Polynésie française amorce une phase de consolidation. La société Aéroport de Tahiti (ADT), gestionnaire des plateformes de Tahiti-Faa’a, Bora Bora, Rangiroa et Raiatea, a présenté ce mardi ses résultats pour l’année 2024 et les premiers mois de 2025. Verdict ? L’élan se poursuit, mais la courbe s’aplanit.
Un trafic passager qui se confirme
Sur l’ensemble de l’année 2024, les quatre aéroports ont accueilli 2,487 millions de passagers, dont 775 000 voyageurs internationaux. L’aéroport de Tahiti concentre à lui seul 67% du trafic, confirmant son rôle de porte d’entrée du Fenua et de plaque tournante du réseau aérien local. Par ailleurs, l'effet JO en août dernier n'a pas drainé l'afflux de passager attendus par ADT.
Autre indicateur en progression : le fret aérien, qui atteint 11 877 tonnes, en hausse de 8% sur un an. Cette embellie s’explique notamment par la reprise des liaisons avec le Japon, où le retour progressif des touristes nippons semble soutenir le fret entre les deux pays.
Face à la presse, Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur général d’ADT, se félicite de ces chiffres. “Nos chiffres sont supérieurs de 15% à ceux d’avant-Covid (...). Là où, dans d’autres environnements comme en Asie ou en Europe, la tendance reste encore à la baisse.”
Les premiers mois de l’année 2025 confirment cette tendance à la stabilité. Entre janvier et mars, 362 000 passagers ont transité par les quatre aéroports d’ADT, soit une baisse modeste de 0,5% par rapport à la même période en 2024. “Le marché retrouve une certaine saisonnalité”, analyse Gwenvael Ronsin-Hardy
Paris, Los Angeles et les autres : une hiérarchie figée
Du côté des destinations internationales, Paris (Orly et Charles-de-Gaulle) et Los Angeles restent les axes majeurs du réseau (31% et 28% du trafic respectivement), suivis par Auckland (16%), San Francisco (15%), ou encore de Tokyo et Honolulu, loin derrière (3% chacun). Ces chiffres traduisent la dépendance structurelle du Fenua à quelques grandes plateformes de correspondance, mais aussi la difficulté persistante à diversifier les flux. Un problème compliqué à résoudre, connaissant la situation géographique de la Polynésie.
Concernant le programme de vols internationaux “été”, celui-ci s'annonce plus chargé qu'à l'accoutumée. Dix compagnies desserviront dix destinations avec 62 rotations hebdomadaires, contre 57 l’an dernier. Par exemple, Air Tahiti Nui augmente notamment sa fréquence d’un vol supplémentaire le lundi, tandis qu’Air France ambitionne désormais des liaisons quotidiennes vers Paris.
Après une année 2023 marquée par des records historiques, le trafic aérien en Polynésie française amorce une phase de consolidation. La société Aéroport de Tahiti (ADT), gestionnaire des plateformes de Tahiti-Faa’a, Bora Bora, Rangiroa et Raiatea, a présenté ce mardi ses résultats pour l’année 2024 et les premiers mois de 2025. Verdict ? L’élan se poursuit, mais la courbe s’aplanit.
Un trafic passager qui se confirme
Sur l’ensemble de l’année 2024, les quatre aéroports ont accueilli 2,487 millions de passagers, dont 775 000 voyageurs internationaux. L’aéroport de Tahiti concentre à lui seul 67% du trafic, confirmant son rôle de porte d’entrée du Fenua et de plaque tournante du réseau aérien local. Par ailleurs, l'effet JO en août dernier n'a pas drainé l'afflux de passager attendus par ADT.
Autre indicateur en progression : le fret aérien, qui atteint 11 877 tonnes, en hausse de 8% sur un an. Cette embellie s’explique notamment par la reprise des liaisons avec le Japon, où le retour progressif des touristes nippons semble soutenir le fret entre les deux pays.
Face à la presse, Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur général d’ADT, se félicite de ces chiffres. “Nos chiffres sont supérieurs de 15% à ceux d’avant-Covid (...). Là où, dans d’autres environnements comme en Asie ou en Europe, la tendance reste encore à la baisse.”
Les premiers mois de l’année 2025 confirment cette tendance à la stabilité. Entre janvier et mars, 362 000 passagers ont transité par les quatre aéroports d’ADT, soit une baisse modeste de 0,5% par rapport à la même période en 2024. “Le marché retrouve une certaine saisonnalité”, analyse Gwenvael Ronsin-Hardy
Paris, Los Angeles et les autres : une hiérarchie figée
Du côté des destinations internationales, Paris (Orly et Charles-de-Gaulle) et Los Angeles restent les axes majeurs du réseau (31% et 28% du trafic respectivement), suivis par Auckland (16%), San Francisco (15%), ou encore de Tokyo et Honolulu, loin derrière (3% chacun). Ces chiffres traduisent la dépendance structurelle du Fenua à quelques grandes plateformes de correspondance, mais aussi la difficulté persistante à diversifier les flux. Un problème compliqué à résoudre, connaissant la situation géographique de la Polynésie.
Concernant le programme de vols internationaux “été”, celui-ci s'annonce plus chargé qu'à l'accoutumée. Dix compagnies desserviront dix destinations avec 62 rotations hebdomadaires, contre 57 l’an dernier. Par exemple, Air Tahiti Nui augmente notamment sa fréquence d’un vol supplémentaire le lundi, tandis qu’Air France ambitionne désormais des liaisons quotidiennes vers Paris.

Secouée à l’automne dernier par des difficultés financières, Air Moana a toutefois été maintenue à flot grâce à une levée de fonds de ses actionnaires mais aussi un prêt de 600 millions de francs contracté auprès du Pays, qui a également pris une participation “a minima” au capital de la société. Crédit photo : Archives TI.
Air Moana, un trouble-fête qui s’installe
Mais c’est dans le ciel domestique que les lignes bougent le plus. La percée de la compagnie inter-îles Air Moana, arrivée sur le marché en 2023, commence à faire sentir ses effets. La jeune compagnie, qui opère aujourd’hui avec deux avions, a capté 15% du trafic intérieur en 2024. “Leur arrivée en 2023 a stimulé le marché (...). Leur offre de sièges supplémentaires a eu un impact sur le nombre de passager [passés par les aéroports d'ADT, NDLR]”, observe le directeur d’ADT, tout en nuançant : “Moins l’an dernier, à cause d’un avion en panne pendant quelques temps.”
Secouée à l’automne dernier par des difficultés financières, Air Moana a toutefois été maintenue à flot grâce à une levée de fonds de ses actionnaires mais aussi un prêt de 600 millions de francs contracté auprès du Pays, qui a également pris une participation “a minima” au capital de la société. Depuis, elle s’emploie à renforcer sa présence. Un troisième appareil est attendu en juillet, avec l’ouverture de nouvelles liaisons vers Huahine et Fakarava. Des perspectives d'ambitions, face à Air Tahiti et sa flotte de 12 appareils.
Mais c’est dans le ciel domestique que les lignes bougent le plus. La percée de la compagnie inter-îles Air Moana, arrivée sur le marché en 2023, commence à faire sentir ses effets. La jeune compagnie, qui opère aujourd’hui avec deux avions, a capté 15% du trafic intérieur en 2024. “Leur arrivée en 2023 a stimulé le marché (...). Leur offre de sièges supplémentaires a eu un impact sur le nombre de passager [passés par les aéroports d'ADT, NDLR]”, observe le directeur d’ADT, tout en nuançant : “Moins l’an dernier, à cause d’un avion en panne pendant quelques temps.”
Secouée à l’automne dernier par des difficultés financières, Air Moana a toutefois été maintenue à flot grâce à une levée de fonds de ses actionnaires mais aussi un prêt de 600 millions de francs contracté auprès du Pays, qui a également pris une participation “a minima” au capital de la société. Depuis, elle s’emploie à renforcer sa présence. Un troisième appareil est attendu en juillet, avec l’ouverture de nouvelles liaisons vers Huahine et Fakarava. Des perspectives d'ambitions, face à Air Tahiti et sa flotte de 12 appareils.
Changement de main imminent dans les îles : ADT prépare une transition “optimale”

La nouvelle DSP attribuée en mars dernier au groupement Egis-CCISM avait enthousiasmé le ministère des grands travaux en charge des transports aériens. Crédit photo : Wendy Cowan.
Au 30 juin, la société Aéroport de Tahiti (ADT) cédera la gestion des aéroports de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa, en vertu d’un appel d’offres lancé par le Pays. Le contrat de concession, désormais attribué pour une durée de sept ans, a été remporté par le groupement EGIS–CCISM. Une transition particulière puisque le groupe EGIS est déjà actionnaire... d’ADT elle-même. Ces trois aérodromes ne sont pas anecdotiques. En effet, ils ont accueilli à eux trois, 822 000 passagers en 2024.
Avant de passer le relais, ADT tient à achever les engagements contractuels pris dans le cadre de sa concession. À Bora Bora, les travaux de réhabilitation des cheminements piétons et l’installation d’un ponton flottant sont en voie d’achèvement. À Rangiroa, les derniers ajustements concernent la vigie de contrôle et les sanitaires publics. “Notre engagement, au titre des îles et vis-à-vis du Pays, c’est que la transition se fasse dans les meilleures conditions possibles avec la nouvelle société qui sera créée [pour gérer la concession des trois plateformes, NDLR]”, assure Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur général d’ADT.
Avant de passer le relais, ADT tient à achever les engagements contractuels pris dans le cadre de sa concession. À Bora Bora, les travaux de réhabilitation des cheminements piétons et l’installation d’un ponton flottant sont en voie d’achèvement. À Rangiroa, les derniers ajustements concernent la vigie de contrôle et les sanitaires publics. “Notre engagement, au titre des îles et vis-à-vis du Pays, c’est que la transition se fasse dans les meilleures conditions possibles avec la nouvelle société qui sera créée [pour gérer la concession des trois plateformes, NDLR]”, assure Gwenvael Ronsin-Hardy, directeur général d’ADT.
1 milliard de francs d'investissement en 2024
En 2024, Aéroport de Tahiti (ADT) a injecté un milliard de francs dans ses infrastructures, un niveau d’investissement qui devrait être reconduit en 2025. L'objectif étant d'améliorer l’expérience passagère tout en renforçant la sécurité des installations.
Pour fluidifier le passage aux frontières, des bornes PARAFE ont été installées, accompagnées de files prioritaires. “C’est une demande des compagnies pour répondre à la montée en gamme de leur clientèle premium”, précise le directeur de la société ADT.
Côté commerces et restauration, après la rénovation des espaces en 2024, un nouveau bar à tapas sera prochainement ouvert en zone internationale, ainsi qu’une boutique Art’griculture, afin de valoriser l’artisanat local. Les guichets des loueurs de voitures, eux, seront déplacés pour une meilleure répartition de l’espace.
Aussi, ADT a fait le choix de renforcer sa sécurité, avec de nouvelles caméras de vidéosurveillance installées, un véhicule incendie a également été acquis, et le système de cyber sécurité a été renforcé. “L’an dernier, nous faisions face à des tentatives d’intrusion quotidiennes. Il fallait améliorer le système”, explique le directeur général.
Orianne Leleivai
Pour fluidifier le passage aux frontières, des bornes PARAFE ont été installées, accompagnées de files prioritaires. “C’est une demande des compagnies pour répondre à la montée en gamme de leur clientèle premium”, précise le directeur de la société ADT.
Côté commerces et restauration, après la rénovation des espaces en 2024, un nouveau bar à tapas sera prochainement ouvert en zone internationale, ainsi qu’une boutique Art’griculture, afin de valoriser l’artisanat local. Les guichets des loueurs de voitures, eux, seront déplacés pour une meilleure répartition de l’espace.
Aussi, ADT a fait le choix de renforcer sa sécurité, avec de nouvelles caméras de vidéosurveillance installées, un véhicule incendie a également été acquis, et le système de cyber sécurité a été renforcé. “L’an dernier, nous faisions face à des tentatives d’intrusion quotidiennes. Il fallait améliorer le système”, explique le directeur général.
Orianne Leleivai