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Au Fifo, place aux projections


TAHITI, le 7 février 2022 - Le Festival du film documentaire océanien (Fifo) démarre officiellement ce mardi 8 février. Les membres du jury, présidé par Emmanuel Kasarhérou, ont fait connaissance ce lundi. Il manquait toutefois deux membres pour que l’équipe soit au complet : la Néo-zélandaise Kathryn Graham et l’Australienne Hollie Fifer. Le jury est à l’image de ce 19e Fifo, il est hybride.

C'est ce mardi qu'a lieu la cérémonie d'ouverture du Festival international du film documentaire océanien (Fifo) et le début des projections des films en compétition. Si les festivaliers seront accueillis à nouveau à la Maison de la culture, la 19e édition de l’événement ne reprend pas tout à fait son format original. Il sera hybride : en présentiel et en numérique. Tout comme le jury qui compte six membres dispersés. Quatre d’entre eux sont bien à Tahiti (Beckie Stocchetti, de Hawaii, Tepiu Bambridge, Virginie Tetoofa et Heiura Itae-Tetaa), ils ont fait connaissance ce lundi. Deux autres tiendront leur rôle à distance : la Néo-zélandaise Kathryn Graham et l’Australienne Hollie Fifer. Cette année, ce jury 100% féminin est présidé par Emmanuel Kasarhérou, président du quai Branly – Jacques Chirac.

Pour Wallès Kotra, directeur régional de Nouvelle-Calédonie 1ère et co-fondateur du Fifo, ce passage au numérique est "très fort". La transformation est indispensable et bénéfique, mais il reste "essentiel de pouvoir se retrouver". À ce propos il insiste sur l’événement dans l’événement : la rencontre des responsables de télévisions. "Il s’agit à la fois de réfléchir ensemble aux stratégies média à mettre en place, mais également aux moyens pour nos pays de tirer profit des médias dans cette évolution."

Une fenêtre sur l'Océanie

Selon le président le Fifo, le festival est "une fenêtre sur l’Océanie qu’on croit connaître, mais qui continue de nous surprendre par sa diversité et sa singularité." Derrière les "mots-valises", il y a toute "une humanité particulière, des façons de vivre". Le Fifo raconte cela et dit "que l’on peut être frère, même si nous ne parlons pas la même langue, n’avons pas exactement la même culture".

Et cette année, 12 films en compétition et 17 films hors compétition feront voyager les fifoteurs dans l'Océanie, de Tahiti à l'Australie en passant par la Nouvelle-Calédonie ou encore Hawaii… Les films sont projetés à la Maison de la culture bien évidemment, mais sont aussi disponibles depuis chez vous, en ligne. Pour cela, il suffit d'acheter un pass sur le site du Fifo pour avoir accès au OFF (hors projections spéciales) et à la sélection officielle du Fifo 2022, du mardi 8 au dimanche 13 février à 23h59.

Emmanuel Kasarhérou, président du jury du Fifo
"Le festival le plus sérieux dans la région"

Vous êtes président du quai Branly et, cette année, président du jury du Fifo. Est-ce que cela a une portée particulière ?
"Par l’intermédiaire du Musée de Tahiti et des îles notamment, le musée du Quai Branly et la Polynésie mènent des actions communes sur les collections, les expositions. Par ailleurs, le Fifo hors les murs a été organisé à Paris au musée. Et puis, avant moi, en 2017, il y a eu Stéphane Martin. Ces présidences de jury offertes par le Fifo consolident un lien d’importance qui permet de raviver la présence océanienne à Paris."

Vous êtes président du jury pour la première fois, mais vous avez déjà une certaine expérience du Fifo, quelle est-elle ?
"La première fois que je suis venu, c’était il y a 16 ans. J’ai déjà été trois fois membre du jury. Cela a été à chaque fois un concentré fantastique d’Océanie, une manière d’être singulière, une volonté d’aller contre les poncifs, une qualité de programme très impressionnante. Le Fifo reste dans la région, le festival le plus sérieux. Il a une vision globale qui cherche à faire rayonner la région au-delà de ses frontières. Le jury est pour moi une petite communauté de gens très différents qui se mettent ensemble pour parler d’une voix commune, un peu comme des chanteurs."

Comment appréhendez-vous cette semaine ?
"Ce qui m’intéresse, ce sont les échanges. Chaque membre reçoit les films d’une manière singulière en fonction de sa situation, sa culture, son âge, son genre. Ce qui m’importe, c’est d’écouter les films tels que les autres le voient."

Y-a-t-il des sujets qui vous touchent en particulier ?
"Aucun, je n’ai aucun a priori. Je suis curieux de tout. Je suis sensible à tous les sujets qui vont toucher des communautés. Je porterai une attention à l’écriture cinématographique, mais surtout je me laisserai porter."

Pratique

Jusqu'au 13 février à la Maison de la culture
Tarif : 1 000 Fcfp par jour, étudiants : 500 Fcfp.
Pass trois jours hors week-end : 2 500 Fcfp.

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 7 Février 2022 à 19:47 | Lu 982 fois