
La conférence inaugurale a dressé le contexte démographique avec Nadine Jourdan et Jérémie Torterat de l’Institut de la statistique de la Polynésie française.
Tahiti, le 24 mars 2025 - Ce lundi ont démarré les assises de la vieillesse. Un colloque pluridisciplinaire qui a eu lieu à l’université de la Polynésie française. Il est suivi ce mardi par des ateliers de co-construction à l’assemblée de la Polynésie.
“Ce qui est important c’est d’être heureux dans notre Fenua !” C’est en ces termes que la vice-présidente et ministre des Solidarités, Chantal Galenon, a ouvert les Assises de la vieillesses, Aupuru matahiapo, lundi matin. “Jusqu’alors nous nous sommes intéressés aux femmes, aux hommes, aux adolescents et familles. Il faut nous pencher sur nos anciens, des trésors confrontés à des problématiques particulières.” Ces problématiques ne se limitant pas à la santé, “elles touchent également à la question de l’inclusion et de la dignité, à l’aspect social” lors de ce colloque pluridisciplinaire organisé à l’université de la Polynésie française.
Les matahiapo représentent 15% de la population polynésienne (36 000 personnes de plus de 60 ans). Les Assises de la vieillesse leur sont consacrées et doivent aboutir à des “actions concrètes inscrites sur un planning jusqu’en 2028”, a annoncé Chantal Galenon. La ministre entend travailler en étroite collaboration avec tout le monde, “les acteurs de terrain, les communes, les institutions religieuses, l’assemblée, le gouvernement”.
Ces assises ont lieu en deux temps. La journée de lundi s’est déroulée à l’université de la Polynésie française avec des interventions sur le contexte démographique, la place et le rôle des aînés dans la société contemporaine ou encore sur la santé, le vieillissement, la perte d’autonomie. La journée de mardi a lieu à l’assemblée de la Polynésie française. Elle se déclinera en ateliers de réflexion.
“Ce qui est important c’est d’être heureux dans notre Fenua !” C’est en ces termes que la vice-présidente et ministre des Solidarités, Chantal Galenon, a ouvert les Assises de la vieillesses, Aupuru matahiapo, lundi matin. “Jusqu’alors nous nous sommes intéressés aux femmes, aux hommes, aux adolescents et familles. Il faut nous pencher sur nos anciens, des trésors confrontés à des problématiques particulières.” Ces problématiques ne se limitant pas à la santé, “elles touchent également à la question de l’inclusion et de la dignité, à l’aspect social” lors de ce colloque pluridisciplinaire organisé à l’université de la Polynésie française.
Les matahiapo représentent 15% de la population polynésienne (36 000 personnes de plus de 60 ans). Les Assises de la vieillesse leur sont consacrées et doivent aboutir à des “actions concrètes inscrites sur un planning jusqu’en 2028”, a annoncé Chantal Galenon. La ministre entend travailler en étroite collaboration avec tout le monde, “les acteurs de terrain, les communes, les institutions religieuses, l’assemblée, le gouvernement”.
Ces assises ont lieu en deux temps. La journée de lundi s’est déroulée à l’université de la Polynésie française avec des interventions sur le contexte démographique, la place et le rôle des aînés dans la société contemporaine ou encore sur la santé, le vieillissement, la perte d’autonomie. La journée de mardi a lieu à l’assemblée de la Polynésie française. Elle se déclinera en ateliers de réflexion.

Les assises du vieillissement vont se dérouler en deux temps le 24 et 25 mars, la première journée a eu lieu à l’université.
L’événement s’appuie sur les travaux du docteur Lauriane Dos Santos, sociologue. Ces travaux ont été menés au sein de la Maison des sciences de l’Homme du Pacifique, au cours des quatre dernières années. Ils fournissent une vision complète des enjeux sociaux du vieillissement en documentant le contexte organisationnel général mais aussi le rôle socio-économique des aînés, les conditions de vie et de travail des aidants ainsi que les conditions de prise en charge de la perte d’autonomie au quotidien.
Un modèle familialiste
Lauriane Dos Santos a montré que l’organisation de soin aux personnes âgées repose essentiellement sur les familles. Un nombre marginal de personnes âgées de plus de 60 ans vit en structures publiques d’hébergement (200), les aides à domicile ou soins infirmiers concernent peu de personnes (12% entre 40 et 59 ans). La prise en charge des matahiapo relève d’un modèle familialiste. Mais ce modèle, confronté à des transformations socio-économiques, en particulier à Tahiti, est en tension : migration des descendants, aspiration à l’autonomie, décohabitation entre générations, intégration des descendants dans l’emploi salarié. Les enjeux du vieillissement apparaissent donc, et de plus en plus, au-devant de la scène.
Dix préconisations
Les assises poursuivent par ailleurs les réflexions nées au sein de la Mission d’information relative aux personnes âgées en perte d’autonomie qui a été créée le 17 septembre 2024. Partant du constat que la précarité rattrape les séniors, la commission a mené des auditions à Tahiti, Bora Bora, Rangiroa, Tubuai et aux îles Marquises. Pendant trois mois, elle a interrogé les principaux acteurs publics et privés en lien avec la vieillesse (59 personnes) ainsi que de sept structures d’accueil de personnes âgées. En plus, les membres de cette commission sont allés au-devant de personnes âgées en perte d’autonomie maintenues à domicile.
Un modèle familialiste
Lauriane Dos Santos a montré que l’organisation de soin aux personnes âgées repose essentiellement sur les familles. Un nombre marginal de personnes âgées de plus de 60 ans vit en structures publiques d’hébergement (200), les aides à domicile ou soins infirmiers concernent peu de personnes (12% entre 40 et 59 ans). La prise en charge des matahiapo relève d’un modèle familialiste. Mais ce modèle, confronté à des transformations socio-économiques, en particulier à Tahiti, est en tension : migration des descendants, aspiration à l’autonomie, décohabitation entre générations, intégration des descendants dans l’emploi salarié. Les enjeux du vieillissement apparaissent donc, et de plus en plus, au-devant de la scène.
Dix préconisations
Les assises poursuivent par ailleurs les réflexions nées au sein de la Mission d’information relative aux personnes âgées en perte d’autonomie qui a été créée le 17 septembre 2024. Partant du constat que la précarité rattrape les séniors, la commission a mené des auditions à Tahiti, Bora Bora, Rangiroa, Tubuai et aux îles Marquises. Pendant trois mois, elle a interrogé les principaux acteurs publics et privés en lien avec la vieillesse (59 personnes) ainsi que de sept structures d’accueil de personnes âgées. En plus, les membres de cette commission sont allés au-devant de personnes âgées en perte d’autonomie maintenues à domicile.
De ces échanges, “riches, parfois bouleversants” de l’avis des membres, le rapport a listé dix préconisations, parmi lesquelles : axer la politique de prise en charge des matahiapo sur leur bien-être quotidien, faire adopter une réglementation relative aux unités de vie qui tienne compte des spécificités polynésiennes ou encore adapter la fiscalité aux ménages complexes. Ces préconisations doivent servir de base aux ateliers de mardi.
Centre d’accueil de jour : un ambitieux projet
Enfin, Aupuru matahiapo va s’inspirer d’actions concrètes d’ores et déjà menées au sein des communes. Cathy Puchon, première adjointe en charge de la solidarité, de la famille et des personnes vulnérables à la mairie de Punaauia a rappelé : “Les matahiapo sont les piliers de nos familles. Ce sont les témoins vivant de notre histoire. Ils ont besoin de nous !” Elle a décrit les mesures et projets de sa commune qui les concernent en particulier. Depuis plus de 20 ans, “nous nous engageons pour le bien-être de nos metua”, citant en exemple le repas festif annuel qui regroupe plus de 500 personnes âgées. Elle a évoqué aussi le programme Here Metua qui permet la livraison de repas quotidien à domicile depuis un an, le très attendu Tere Faati qui a lieu tous les trois mois ou encore les ateliers culturels et artistiques lors du Rima Rau.
Parmi ces exemples, l’ouverture d’un centre d’accueil de jour a retenu toutes les attentions. “C’est un ambitieux projet qui offrira un espace de répit et d’accompagnement quotidien”, a souligné Cathy Puchon. Il est en cours de montage avec la CPS, la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE) et la Croix-Rouge.
“Ces assises sont une opportunité précieuse, pour redonner leur place et leur dignité à nos metua, pour les valoriser au cœur de notre société”, a conclu Cathy Puchon. Les acteurs, réunis pour l’occasion, espèrent que les réflexions porteront leurs fruits.