TAHITI, le 21 juin 2023 - Journaliste, réalisateur et aventurier, Teuia André Vohi consacre sa vie à découvrir la Polynésie et à porter ses découvertes à l’écran pour les partager avec le plus grand nombre. Depuis la pandémie, il mène, en plus, un projet de renaissance de la pirogue double au fenua. Une petite révolution dans le monde du va’a.
Découvrir et faire découvrir la Polynésie, montrer que tout est possible, donner l’exemple, sortir les enfants des quartiers, vérifier des légendes, aller là où personne n’est encore allé, randonner, escalader, plonger, arpenter des sentiers inaccessibles… Voilà à quoi Teuia André Vohi consacre ses journées. Il est un aventurier qui montre la voie. Il est, par exemple, allé sur les traces du peuple Mokorea à Anaa. Il s’est immergé dans le pito de l’île, atteignant une grotte ancestrale de grande profondeur restée jusqu’alors dans l’imaginaire. Teuia André Vohi est aussi celui qui a conçu, construit et testé une pirogue double permettant ainsi le renouveau de cette embarcation. “Je veux montrer la Polynésie avec le regard d’un Polynésien.” Il parle, dans ce contexte, de culture, d’histoire et de patrimoine, mais aussi d’inclusion. Avec ses projets, il embarque “monsieur tout le monde”.
Découvrir et faire découvrir la Polynésie, montrer que tout est possible, donner l’exemple, sortir les enfants des quartiers, vérifier des légendes, aller là où personne n’est encore allé, randonner, escalader, plonger, arpenter des sentiers inaccessibles… Voilà à quoi Teuia André Vohi consacre ses journées. Il est un aventurier qui montre la voie. Il est, par exemple, allé sur les traces du peuple Mokorea à Anaa. Il s’est immergé dans le pito de l’île, atteignant une grotte ancestrale de grande profondeur restée jusqu’alors dans l’imaginaire. Teuia André Vohi est aussi celui qui a conçu, construit et testé une pirogue double permettant ainsi le renouveau de cette embarcation. “Je veux montrer la Polynésie avec le regard d’un Polynésien.” Il parle, dans ce contexte, de culture, d’histoire et de patrimoine, mais aussi d’inclusion. Avec ses projets, il embarque “monsieur tout le monde”.
Changer les mentalités à l’école
Teuia André Vohi naît en 1976. Il est demi-marquisien ; son père est originaire de Hiva Oa, sa mère, tahitienne. Son grand-père maternel était pêcheur à Arue, Teuia André Vohi a passé sa vie, depuis petit, dans et sur l’eau. “Chez moi, la culture marquisienne est très forte, de même que la religion et la mer. J’ai grandi au milieu de toutes ces choses sans prendre parti, je suis un peu comme une pirogue à deux coques.”
Il suit sa scolarité dans la zone urbaine et, après le baccalauréat, entre à l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM devenu aujourd’hui Inspé). “J’avais envie d’enseigner pour changer les mentalités à l’école, pour voir autrement notre culture.” Mais ses plans vont changer. Il enseigne d’abord au collège de Mahina en tant que professeur de tahitien et de français pendant trois ans. En 2000, il est éligible au Capes. “J’ai obtenu l’écrit, l’étape la plus difficile”, mais “TNTV est passée par là”. La chaîne cherche alors à recruter des journalistes polynésiens. “Je n’étais plus aussi sûr de mon choix d’orientation.”
Teuia André Vohi naît en 1976. Il est demi-marquisien ; son père est originaire de Hiva Oa, sa mère, tahitienne. Son grand-père maternel était pêcheur à Arue, Teuia André Vohi a passé sa vie, depuis petit, dans et sur l’eau. “Chez moi, la culture marquisienne est très forte, de même que la religion et la mer. J’ai grandi au milieu de toutes ces choses sans prendre parti, je suis un peu comme une pirogue à deux coques.”
Il suit sa scolarité dans la zone urbaine et, après le baccalauréat, entre à l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM devenu aujourd’hui Inspé). “J’avais envie d’enseigner pour changer les mentalités à l’école, pour voir autrement notre culture.” Mais ses plans vont changer. Il enseigne d’abord au collège de Mahina en tant que professeur de tahitien et de français pendant trois ans. En 2000, il est éligible au Capes. “J’ai obtenu l’écrit, l’étape la plus difficile”, mais “TNTV est passée par là”. La chaîne cherche alors à recruter des journalistes polynésiens. “Je n’étais plus aussi sûr de mon choix d’orientation.”
“Quel incroyable destin !”
Teuia André Vohi réfléchit, hésite et décide finalement d’entrer à TNTV. Il ne le regrettera jamais. “Quel incroyable destin !”, commente-t-il avec le recul. Et cela n’est pas terminé. Il suit des formations, rencontre des journalistes en poste dont Claude Ruben, “une figure” ! Il passe plusieurs semaines en France. “On était au début de la Star Academy, on a vu tellement de choses. L’idée du déplacement était de nous émerveiller, eh bien, ça a fonctionné !”
De 2000 à 2003, Teuia André Vohi est présentateur du journal télévisé, il passe rapidement au journal des sports en tant que présentateur, mais aussi réalisateur, monteur… Il lance le journal du va’a. En 2004, il part au Canada pour étudier à l’université de Laval et de Montréal. “J’ai bien failli y rester. Le séjour a duré deux ans, je ne rentrais que pour suivre la Hawaiki Nui.” Finalement, à la fin de l’année 2005, il est de retour au fenua avec une envie toujours aussi prégnante de “changer les choses”. Il affirme qu’à l’époque, les téléspectateurs devaient “attendre que des équipes d’émissions comme Ushuaïa viennent filmer nos îles pour avoir la chance de les voir à la télé. On pouvait compter sur un documentaire tous les trois mois sur TNTV.”
Teuia André Vohi réfléchit, hésite et décide finalement d’entrer à TNTV. Il ne le regrettera jamais. “Quel incroyable destin !”, commente-t-il avec le recul. Et cela n’est pas terminé. Il suit des formations, rencontre des journalistes en poste dont Claude Ruben, “une figure” ! Il passe plusieurs semaines en France. “On était au début de la Star Academy, on a vu tellement de choses. L’idée du déplacement était de nous émerveiller, eh bien, ça a fonctionné !”
De 2000 à 2003, Teuia André Vohi est présentateur du journal télévisé, il passe rapidement au journal des sports en tant que présentateur, mais aussi réalisateur, monteur… Il lance le journal du va’a. En 2004, il part au Canada pour étudier à l’université de Laval et de Montréal. “J’ai bien failli y rester. Le séjour a duré deux ans, je ne rentrais que pour suivre la Hawaiki Nui.” Finalement, à la fin de l’année 2005, il est de retour au fenua avec une envie toujours aussi prégnante de “changer les choses”. Il affirme qu’à l’époque, les téléspectateurs devaient “attendre que des équipes d’émissions comme Ushuaïa viennent filmer nos îles pour avoir la chance de les voir à la télé. On pouvait compter sur un documentaire tous les trois mois sur TNTV.”
En 2006, Teuia André Vohi change les choses. Il propose un documentaire hebdomadaire de 26 minutes sur les îles. Il est le créateur, entre autres, de Taata Tumu. La vidéo la plus visionnée de la chaîne reste une session de pêche au pātia (harpon) à Kauehi aux Tuamotu. “Elle a plus de 2 millions de vues.” En 2013, Teuia André Vohi quitte TNTV pour fonder sa propre société. Journaliste, réalisateur, monteur, caméraman, mixeur, chef de projets… il continue, avec toutes ces casquettes, à produire du contenu pour la chaîne.
Il continue également à innover. “On a monté le level en 2020 pour avoir plus d’impact encore. On fait une vidéo extrême par an. Comme je suis polyvalent et surtout aventurier, je me suis mis à vouloir vérifier des légendes.” C’est une nouvelle façon de présenter la culture et la Polynésie. Teuia André Vohi en a déjà vérifié quatre, il lui en reste cinq. Pour faire le lien entre les textes et les lieux, il peut compter sur la multitude de rencontres qu’il a faites depuis le début des années 2000 sur le terrain.
Il continue également à innover. “On a monté le level en 2020 pour avoir plus d’impact encore. On fait une vidéo extrême par an. Comme je suis polyvalent et surtout aventurier, je me suis mis à vouloir vérifier des légendes.” C’est une nouvelle façon de présenter la culture et la Polynésie. Teuia André Vohi en a déjà vérifié quatre, il lui en reste cinq. Pour faire le lien entre les textes et les lieux, il peut compter sur la multitude de rencontres qu’il a faites depuis le début des années 2000 sur le terrain.
Tauati Crossing, une aventure haletante
En parallèle de cette vie déjà bien remplie, Teuia André Vohi est celui qui a permis la renaissance de la pirogue double. Le documentaire de 52 minutes diffusé le 30 juin 2022 sur TNTV, “Tauati Crossing, renaissance d’un symbole”, raconte cette histoire. Selon Teuia André Vohi, seuls les V1 et les V6 connaissent un grand succès, leur évolution suit de près l’engouement que ces deux pirogues suscitent. “Peut-être parce qu’il est plus facile de remplir les V1 que les V12 à l’entraînement, peut-être aussi parce que la société s’individualise.” Lui a voulu redonner aux pirogues doubles leurs lettres de noblesse, embarquant des maçons, avocats, personnes souffrant d’obésité, matahiapo, enfants de quartiers… “Des gens issus de différents milieux, différents horizons et qui ne sont pas de grands rameurs.” Teuia André Vohi tient à inclure tout le monde et à prouver que la pirogue double est fonctionnelle, même sans professionnels de la rame à bord.
Pendant le Covid, épaulé par une équipe de fidèles dont Mario Cowan, coach et constructeur, il conçoit et construit une pirogue double. La première sortie test aura lieu le 1er octobre 2021. “On a fait Tautira-Arue, soit 56 kilomètres, par la mer évidemment.” Le challenge paraît alors fou. “Le monde du va’a a commencé à accepter l’idée.”
En janvier 2022, la pirogue double rallie Rangiroa à Mataiva en passant par Tikehau, soit 162 kilomètres. Pour aller plus loin et prouver la résistance de l’embarcation, Teuia André Vohi et son équipage vont braver les flots marquisiens. Ils feront le tour de l’île de Nuku Hiva pour ajouter 115 kilomètres de test. Le documentaire raconte cette haletante aventure. “Malheureusement, peu de temps avant l’arrivée, on a pris l’eau. La pirogue a tenu le choc, elle est restée intacte, il y avait des creux de 6 mètres !”
En parallèle de cette vie déjà bien remplie, Teuia André Vohi est celui qui a permis la renaissance de la pirogue double. Le documentaire de 52 minutes diffusé le 30 juin 2022 sur TNTV, “Tauati Crossing, renaissance d’un symbole”, raconte cette histoire. Selon Teuia André Vohi, seuls les V1 et les V6 connaissent un grand succès, leur évolution suit de près l’engouement que ces deux pirogues suscitent. “Peut-être parce qu’il est plus facile de remplir les V1 que les V12 à l’entraînement, peut-être aussi parce que la société s’individualise.” Lui a voulu redonner aux pirogues doubles leurs lettres de noblesse, embarquant des maçons, avocats, personnes souffrant d’obésité, matahiapo, enfants de quartiers… “Des gens issus de différents milieux, différents horizons et qui ne sont pas de grands rameurs.” Teuia André Vohi tient à inclure tout le monde et à prouver que la pirogue double est fonctionnelle, même sans professionnels de la rame à bord.
Pendant le Covid, épaulé par une équipe de fidèles dont Mario Cowan, coach et constructeur, il conçoit et construit une pirogue double. La première sortie test aura lieu le 1er octobre 2021. “On a fait Tautira-Arue, soit 56 kilomètres, par la mer évidemment.” Le challenge paraît alors fou. “Le monde du va’a a commencé à accepter l’idée.”
En janvier 2022, la pirogue double rallie Rangiroa à Mataiva en passant par Tikehau, soit 162 kilomètres. Pour aller plus loin et prouver la résistance de l’embarcation, Teuia André Vohi et son équipage vont braver les flots marquisiens. Ils feront le tour de l’île de Nuku Hiva pour ajouter 115 kilomètres de test. Le documentaire raconte cette haletante aventure. “Malheureusement, peu de temps avant l’arrivée, on a pris l’eau. La pirogue a tenu le choc, elle est restée intacte, il y avait des creux de 6 mètres !”
L’embarcation restera six mois dans la vallée de Hatuatua et fera un aller-retour à Tahiti pour subir des rénovations et ajustements. Elle est prête à repartir. Tauati Crossing continue. Le projet est désormais soutenu par l’AFD dans le cadre d’“Impact 2024”, un programme du fonds de dotation des Jeux olympiques de Paris destiné à soutenir des projets utilisant l’activité physique comme un outil social. Teuia André Vohi entend en effet lutter contre l’obésité, faire de l’inclusion sociale et transmettre des valeurs dans les quartiers prioritaires, dont il est lui même issu. La sélection des rameurs, ces ambassadeurs qui sauront ensuite montrer l’exemple et porter des messages d’espoir, est en cours. La mise à l’eau de la pirogue est prévue en novembre.
À suivre
Le documentaire de 52 min “Tupa et le tiki oublié partie 2” sera diffusé le 29 juin à 19h30 sur TNTV. La première partie a été diffusée en 2022.
Le documentaire de 52 min “Tupa et le tiki oublié partie 2” sera diffusé le 29 juin à 19h30 sur TNTV. La première partie a été diffusée en 2022.