Tahiti Infos

Pas d'acheteur pour la rotative de La Dépêche


Le commissaire-priseur Serge Léontieff n'a pas trouvé preneur pour cette rotative, qui remplit tout un hangar.
Le commissaire-priseur Serge Léontieff n'a pas trouvé preneur pour cette rotative, qui remplit tout un hangar.
PIRAE, le 10 août 2018 - Ce vendredi matin, la vente aux enchères pour liquidation judiciaire de tout le matériel de la société La Rotative de La Dépêche a eu lieu à Fautaua, au siège historique du journal. Très peu d'acheteurs étaient présents et aucun n'était intéressé par l'énorme machine industrielle de l'imprimeur. Même à 1000 francs, elle n'a pas trouvé preneur.

Ce vendredi matin, le commissaire-priseur Serge Léontieff menait les enchères de tout le matériel de l'imprimerie de La Dépêche. La société qui l'exploitait, nommée La Rotative de La Dépêche, a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal mixte de commerce. Dans le cadre de la procédure, tout ce qu'elle possédait a été vendu au plus offrant.

Ou plutôt, tout a été proposé à la vente. Mais avec moins de 10 acheteurs, l'opération est loin d'avoir été un succès. Il y avait plus de journalistes, souvent très émus par la disparition de cette rotative mythique, que de clients. Au final, l'immense machine industrielle qui remplit un hangar à elle seule n'a pas été vendue, même à 1000 francs.

Le commissaire-priseur s'y attendait, il avoue que c'est une de ses ventes les moins populaires : "Je ne suis pas surpris. J'ai contacté tous les imprimeurs, tous ceux qui pouvaient être intéressés, mais ils ne sont pas venus. Parce que c'est une grosse machine, qui est vraiment technique, et il faut avoir la place. Il n'y avait pas de mise à prix. C'était au plus offrant donc on aurait pu l'avoir à n'importe quel prix. C'est comme ça la vente sur liquidation judiciaire." Serge Léontieff ne sait pas ce qu'il va advenir de cette machine, et soupçonne un départ vers les ferrailleurs.

Les acheteurs présents étaient plus intéressés par le reste du matériel de l'entreprise, entre les bureaux, meubles, paravents… "C'est du vieux matériel dont les gens ont besoin, et qu'ils peuvent avoir à bas prix. Donc les gens sont contents. C'est l'élévateur qui a dû partir pour le plus cher, à 5000 ou 6000 francs je crois. Mais on ne sait pas s'il fonctionne !" nous résume l'expert.

De bonnes affaires pour les rares acheteurs

Christian a trouvé un lot de 10 chaises pour 1000 francs.
Christian a trouvé un lot de 10 chaises pour 1000 francs.
Nous avons demandé aux quelques acheteurs ce qui les avaient intéressé. Deux artisans nous ont détaillé leurs bonnes affaires. D'abord Christian qui avait vu l'annonce de cette vente sur Tahiti Infos. Il a acheté une dizaine de chaises pour 1000 francs. Il nous explique avec humour que "j'aurais bien repris la rotative pour 1000 francs, mais il n'y a pas la place dans mon garage… Plus sérieusement, ça fait vraiment quelque chose de la voir comme ça. C'est La Dépêche, c'est historique."

Félix était aussi venu par curiosité après avoir vu l'information dans notre journal. "C'est intéressant, il n'y a pas beaucoup de monde et tout démarre à 1000 francs. J'ai dépensé 15 000 francs à peu près. Ça m'a permis de racheter tout un lot de bureaux, pour ma fille. J'étais allé voir le prix dans un hypermarché, mais c'est très cher… Donc là c'est vraiment intéressant. J'ai aussi acheté un grand rouleau de papier, à 5000 francs. Ça me fait 1,5 tonne de papier ! Je vais l'utiliser comme nappe. Enfin j'ai acheté des paravents, pour séparer les bureaux."

Félix a acheté un bureau pour sa fille, à 1000 francs également.
Félix a acheté un bureau pour sa fille, à 1000 francs également.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 10 Août 2018 à 11:04 | Lu 5913 fois