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Un nouveau projet de Fab lab à Tahiti


Les Fab lab sont très répandus dans le monde, comme celui-ci à Lisbonne, mais aucun n'a encore réussi à s'ouvrir au fenua. De nouveaux entrepreneurs se frottent à ce défi !
Les Fab lab sont très répandus dans le monde, comme celui-ci à Lisbonne, mais aucun n'a encore réussi à s'ouvrir au fenua. De nouveaux entrepreneurs se frottent à ce défi !
PAPEETE? le 4 novembre 2019 - Deux jeunes entrepreneurs portent un projet d'atelier collaboratif à Tahiti. S'il se réalise, les bricoleurs et créateurs amateurs pourront y trouver des machines, des outils et des cours pour apprendre à s'en servir.

Camille et Romain cherchaient un projet d'entreprise à monter à deux. Le couple composé d'un entrepreneur et d'une étudiante fraîchement diplômé d'une école de commerce s'est vite porté sur un projet de Fab lab. Un Fab lab est un laboratoire de fabrication ("fab" pour fabrication et "lab" pour laboratory), un espace où se trouvent des machines en tout genre, d'une scie à bois à une imprimante 3D. Ouvert aux entreprises, associations, professionnels ou amateurs, aux ingénieurs ou aux artistes, un fab lab est aussi un haut lieu de rencontre entre passionnés de la création manuelle de toute origine sociale.

Dans leur communiqué de presse de lancement, les créateur d'entreprise explique que "L'atelier c'est quoi ? C'est ce lieu-outil où tu vas pouvoir tout faire. Imaginer. Créer. Fabriquer. Améliorer. Prototyper. Consommer mieux. Limiter tes déchets. Faire des économies aussi. Tu vas pouvoir développer tes connaissances et réaliser toutes tes envies. L'atelier c'est le lieu pour redonner au particulier le savoir de faire soi-même. A L’Atelier, nous nous inscrivons dans une démarche responsable, une consommation raisonnée, une économie circulaire."

Pour fignoler leur idée, les deux associés ont participé aux sessions de formation du PRISM et se sont inscrit au Hackathon, dont la demi-finale se tiendra en novembre. Tout ce qu'il leur manque aujourd'hui pour se lancer, comme souvent pour les entrepreneurs qui viennent de familles modestes, ce sont les fonds pour acheter les machines et payer le loyer d'un entrepôt. Mais, avec ténacité, ils explorent toutes les méthodes de financement, traditionnels ou moderne. Ils font ainsi appel au public et à leurs proches avec une cagnotte Leetchi.

Camille Lecomte, cofondatrice de L'Atelier

Camille et Romain
Camille et Romain
"Nos clients veulent pouvoir tout faire par eux-mêmes"

Peux-tu présenter votre équipe ?

Nous sommes deux sur le projet, avoir deux profils très différents. Moi je sors d'école de commerce, j'ai été diplômée en août, et mon rêve a toujours été de créer mon entreprise. Mon associé Romain Pater est beaucoup plus branché sur les machines et l'aspect technique.

Comment vous est venue cette idée ?
Romain est également chef d'entreprise, il rénove des maisons, donc il a l'habitude des projets entrepreneuriaux. Lui et tous ses clients veulent pouvoir tout faire par eux-mêmes. Mais à Tahiti, soit on achète, soit il n'y a rien. Si on veut fabriquer quelque chose, il faut investir dans une machine onéreuse, que l'on va utiliser trois ou quatre fois au plus et qu'on ne sait peut-être même pas utiliser.

Comment ça va se passer ?
Donc notre idée c'est de mettre à disposition, et la machine, et les compétences. Il y a plusieurs options. Soit tu vas commencer par faire un atelier pour apprendre à utiliser la machine, ensuite tu vas fabriquer ou réparer tes objets. soit à L'Atelier si tu n'as pas la place, soit chez toi. Soit on proposera un abonnement, comme pour la salle de sport, pour avoir accès à toutes les machines. Soit on pourra faire des cours pour apprendre à fabriquer des choses spécifiques, comme un poulailler, une table basse, des prototypes… Ça sera aussi un lieu d'échange et de partage où on pourra rencontrer des gens avec un vrai savoir-faire qui pourront nous montrer des petits trucs.

A quelle étape en êtes-vous ?
Aujourd'hui on cherche l'argent. Le projet est prêt, on cherche le financement, et en fonction de combien on arrive à lever, on aura plusieurs choix de locaux, qui font entre 200 et 600 m² entre Faa'a et Arue. Je toque à toutes les portes pour trouver les financements parce que on n'a pas de fonds propres. On va voir les banques, Sofidep, Leetchi, aides publiques...


Camille et Romain participent au Coopérathon avec leur projet de Fab lab.
Camille et Romain participent au Coopérathon avec leur projet de Fab lab.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 4 Novembre 2019 à 15:04 | Lu 3530 fois