PAPEETE, le 21 novembre 2014 - Marcel Tuihani a distribué aux élus de l'Assemblée de Polynésie un projet de résolution réclamant plus de 100 milliards Fcfp à l’État comme réparation pour les essais nucléaires. Une demande inédite pour le parti orange, qui rejoindrait les indépendantistes si le texte est adopté par les élus Tahoeraa.
100 milliards de Fcfp : c'est la note que le président de l’Assemblée de Polynésie française veut présenter à l’Etat en réparation des essais nucléaires menés depuis les atolls de Moruroa et Fangataufa pendant 30 ans.
Dans l’exposé des motifs du texte d’une résolution distribuée aux élus le 18 novembre dernier et révélée ce vendredi matin dans La Dépêche de Tahiti, Marcel Tuihani divise la facture en deux :
- 90,4 milliards Fcfp pour le «préjudice écologique pur» en raison de «l’atteinte au patrimoine naturel et à la biodiversité (…) préjudice qui ouvre droit à une indemnisation»
- 12,2 milliards Fcfp par an pour «l’occupation et la non rétrocession des deux atolls» à la Collectivité de la Polynésie française. «Cette somme sera réclamée annuellement tant que l’occupation et donc tant que le dommage écologique dureront».
Le parti orange fait un 180 degrés
C’est la première fois que la majorité Tahoeraa en Polynésie française présente une note chiffrée à l’État au titre d’une indemnisation suite aux campagnes des essais nucléaires menés entre 1966 et 1996. Jusqu’à présent ce genre de revendication était uniquement le fait de l’UPLD, par la voix notamment de l’ex-sénateur Richard Tuheiava.
Tout au long du texte de la résolution qui sera proposée à l’approbation des élus de l’Assemblée, comme dans l’exposé des motifs qui l’accompagne, le ton employé est résolument revendicatif. On y évoque « la situation très dégradée des atolls », une dépollution « irréalisable en l’état actuel des connaissances scientifiques». Il est écrit que la Polynésie française a été «trop longtemps tenue à l’écart» des décisions sur «les modes de conservation et de surveillance des déchets quelque soit leur nature et les options de réhabilitation des atolls».
Au final, cette résolution relative aux atolls de Moruroa et Fangataufa présente cinq points : en 1° que l’État adopte un plan de sauvegarde des deux atolls et de leurs lagons en y associant la Polynésie ; en 2° une indemnisation du préjudice écologique ; en 3° le dédommagement financier pour l’occupation des atolls ; en 4° une concertation avec les 5 parlementaires polynésiens ; en 5°, «l’assemblée entamera toute discussion utile (et toute action nécessaire) afin d’obtenir la reconnaissance de son préjudice et les dédommagements demandés».
Ce projet de résolution a été présenté ce vendredi matin à l'assemblée de Polynésie lors d'une réunion de la commission en charge de l'écologie et de l'aménagement du territoire. Le président de l'assemblée, Marcel Tuihani, est venu en personne débattre de ce texte. On ne sait pas encore si l'examen de cette résolution sera présenté en assemblée plénière dès cette semaine.
Edouard Fritch est « désolé »
Edouard Fritch, qui a participé au déplacement en Nouvelle-Calédonie et en Australie du président de la République François Hollande cette semaine, s’est dit quand à lui "désolé" par cette proposition de résolution. Rédigée sans qu'il ait été consulté alors qu’il négociait le retour de l’Etat dans la participation du financement du régime de solidarité de la Polynésie française, cette résolution reste une démarche qu’il "ne comprend pas".
"Les électeurs nous ont élus pour améliorer, renouer nos relations avec l’État. Ce voyage avec François Hollande est l’aboutissement de deux ans de travail que j’ai mené avec les députés Tuaiva et Tahuaitu, sur recommandation de mon parti, le Tahoera’a huiraatira, sur des engagements clairs vis-à-vis de nos électeurs. Je suis dans la gêne", dit-il dans des déclarations publiées samedi par le quotidien la Dépêche de Tahiti.
100 milliards de Fcfp : c'est la note que le président de l’Assemblée de Polynésie française veut présenter à l’Etat en réparation des essais nucléaires menés depuis les atolls de Moruroa et Fangataufa pendant 30 ans.
Dans l’exposé des motifs du texte d’une résolution distribuée aux élus le 18 novembre dernier et révélée ce vendredi matin dans La Dépêche de Tahiti, Marcel Tuihani divise la facture en deux :
- 90,4 milliards Fcfp pour le «préjudice écologique pur» en raison de «l’atteinte au patrimoine naturel et à la biodiversité (…) préjudice qui ouvre droit à une indemnisation»
- 12,2 milliards Fcfp par an pour «l’occupation et la non rétrocession des deux atolls» à la Collectivité de la Polynésie française. «Cette somme sera réclamée annuellement tant que l’occupation et donc tant que le dommage écologique dureront».
Le parti orange fait un 180 degrés
C’est la première fois que la majorité Tahoeraa en Polynésie française présente une note chiffrée à l’État au titre d’une indemnisation suite aux campagnes des essais nucléaires menés entre 1966 et 1996. Jusqu’à présent ce genre de revendication était uniquement le fait de l’UPLD, par la voix notamment de l’ex-sénateur Richard Tuheiava.
Tout au long du texte de la résolution qui sera proposée à l’approbation des élus de l’Assemblée, comme dans l’exposé des motifs qui l’accompagne, le ton employé est résolument revendicatif. On y évoque « la situation très dégradée des atolls », une dépollution « irréalisable en l’état actuel des connaissances scientifiques». Il est écrit que la Polynésie française a été «trop longtemps tenue à l’écart» des décisions sur «les modes de conservation et de surveillance des déchets quelque soit leur nature et les options de réhabilitation des atolls».
Au final, cette résolution relative aux atolls de Moruroa et Fangataufa présente cinq points : en 1° que l’État adopte un plan de sauvegarde des deux atolls et de leurs lagons en y associant la Polynésie ; en 2° une indemnisation du préjudice écologique ; en 3° le dédommagement financier pour l’occupation des atolls ; en 4° une concertation avec les 5 parlementaires polynésiens ; en 5°, «l’assemblée entamera toute discussion utile (et toute action nécessaire) afin d’obtenir la reconnaissance de son préjudice et les dédommagements demandés».
Ce projet de résolution a été présenté ce vendredi matin à l'assemblée de Polynésie lors d'une réunion de la commission en charge de l'écologie et de l'aménagement du territoire. Le président de l'assemblée, Marcel Tuihani, est venu en personne débattre de ce texte. On ne sait pas encore si l'examen de cette résolution sera présenté en assemblée plénière dès cette semaine.
Edouard Fritch est « désolé »
Edouard Fritch, qui a participé au déplacement en Nouvelle-Calédonie et en Australie du président de la République François Hollande cette semaine, s’est dit quand à lui "désolé" par cette proposition de résolution. Rédigée sans qu'il ait été consulté alors qu’il négociait le retour de l’Etat dans la participation du financement du régime de solidarité de la Polynésie française, cette résolution reste une démarche qu’il "ne comprend pas".
"Les électeurs nous ont élus pour améliorer, renouer nos relations avec l’État. Ce voyage avec François Hollande est l’aboutissement de deux ans de travail que j’ai mené avec les députés Tuaiva et Tahuaitu, sur recommandation de mon parti, le Tahoera’a huiraatira, sur des engagements clairs vis-à-vis de nos électeurs. Je suis dans la gêne", dit-il dans des déclarations publiées samedi par le quotidien la Dépêche de Tahiti.