Un grand village technologique accueille le grand public à la Présidence jusqu'à samedi matin. Tout est gratuit !
PAPEETE, le 25 octobre 2018 - C'est parti pour le Digital Festival Tahiti 2018 ! Les stands et ateliers sont ouverts au public à la Présidence et à la CCISM jusqu'à samedi midi. Pour la première journée, l'accent a surtout été mis sur nos start-up polynésiennes sur le développement de notre administration numérique.
Cette danseuse de la start-up The 'Arioi Experience a fait la démonstration de la technologie du "motion capture" de l'école de jeux vidéo Poly3D. Tous ses mouvements de danse étaient reproduits par le personnage en 3D !
C'est un grand festival numérique qui a ouvert ses portes au grand public ce jeudi matin à Papeete. Une vingtaine de stands et ateliers présentent les toutes dernières technologies sous le chapiteau de la Présidence. Cette année, la tendance est à la réalité virtuelle ou augmentée.
De nombreuses entreprises locales et internationales présentent aussi leurs univers virtuels, certains très élaborés comme cette start-up française qui permet de visiter des musées. D'autres sont plus spécifiques, comme Air Tahiti Nui qui propose de visiter son nouveau Dreamliner avec un casque de réalité virtuelle... installé dans un vrai siège de la compagnie ! EDT a aussi créé une visite virtuelle de la centrale de la Punaruu, à ne pas manquer. L'université permet de suivre des cours en réalité virtuelle, ou à l'aide d'un robot. Les développeurs de jeux vidéos passionnent les jeunes...
De nombreuses entreprises locales et internationales présentent aussi leurs univers virtuels, certains très élaborés comme cette start-up française qui permet de visiter des musées. D'autres sont plus spécifiques, comme Air Tahiti Nui qui propose de visiter son nouveau Dreamliner avec un casque de réalité virtuelle... installé dans un vrai siège de la compagnie ! EDT a aussi créé une visite virtuelle de la centrale de la Punaruu, à ne pas manquer. L'université permet de suivre des cours en réalité virtuelle, ou à l'aide d'un robot. Les développeurs de jeux vidéos passionnent les jeunes...
Ces petits robots sont utilisés par l'école Algora pour enseigner l'électronique et la programmation aux enfants Polynésiens.
Toutes les dernières technologies sont présentes. Vous pourrez ainsi découvrir l'impression 3D ; des entreprises offrant des intelligences artificielles très complexes ; des drones et des robots ; le dessin par ordinateur… Et des solutions avancées pour le paiement instantané ou la gestion des clients dans le magasin qui vont intéresser les entreprises du commerce (dont une caméra qui compte les personnes qui passent et estime leur sexe et leur âge avec une précision inquiétante).
Le festival héberge également de nombreuses conférences. Ce jeudi, toute une série d'experts de la e-Administration, donc de l'administration numérique, ont présenté les meilleurs exemples de e-gouvernement à travers le monde. Ils ont donné leurs conseils à un parterre de chefs de services du Pays, visiblement très intéressés. C'était aussi l'occasion pour la ministre du numérique, Tea Frogier, de signer deux conventions entre le Pays et des associations. Elles visent à connecter les publics défavorisés et à continuer de développer l'écosystème de start-ups locales en collaboration avec les autres départements et territoires d'outre-mer (voir encadré).
Le festival héberge également de nombreuses conférences. Ce jeudi, toute une série d'experts de la e-Administration, donc de l'administration numérique, ont présenté les meilleurs exemples de e-gouvernement à travers le monde. Ils ont donné leurs conseils à un parterre de chefs de services du Pays, visiblement très intéressés. C'était aussi l'occasion pour la ministre du numérique, Tea Frogier, de signer deux conventions entre le Pays et des associations. Elles visent à connecter les publics défavorisés et à continuer de développer l'écosystème de start-ups locales en collaboration avec les autres départements et territoires d'outre-mer (voir encadré).
Le Digital festival Tahiti 2018 durera jusqu'à samedi midi. Le village est sous le chapiteau de la Présidence, mais il y a aussi des conférences à la CCISM et des démonstrations de vols de drones dans les jardins de l'Assemblée. Tout le programme est disponible sur www.digital-festival-tahiti.com. L'inscription est gratuite et peut se faire sur place.
Kévin Besson, créateur de la start-up Lead Bees
"On est capables aujourd'hui de développer des outils de pointe en Polynésie"
Tu as lancé Lead Bees il y presque trois ans, où en êtes-vous ?
Donc nous développons une solution de gestion apicole qui permet d'accompagner les apiculteurs dans la gestion de leurs ruches. Il s'agit d'un petit capteur avec une application pour récupérer toutes les informations sur sa colonie. On arrive pratiquement aux trois ans de développement aujourd'hui, et je suis content de t'annoncer que nous commençons à équiper les premiers ruchers partenaires. Le lancement officiel du produit et de la plate-forme est prévu pour Noël de cette année !
Donc là, nous en sommes à une phase que l'on appelle "soft launch", nous commençons à équiper nos apiculteurs partenaires avec des modules qui nous permettent de récupérer leurs remarques et commentaires. Nous avons six ruches-test pour le moment, pour finaliser le capteur-test et la collecte de données dans la colonie d'abeille, puis on lance !
Quel sera le prix de votre produit ?
Pour l'instant on prévoit de lancer à 139 euros (16 500 francs) hors taxes pour la version de base. Ça inclut un an d'accès à la plateforme, qui permet de bénéficier des fonctionnalités Lead Bees. Au bout d'un an on passe en mode abonnement, ce qui nous permet de financer l'abonnement internet des objets pour continuer de collecter les données des capteurs.
Lead Bees a commencé en gagnant un concours d'innovation du gouvernement, puis est passé par l'incubateur PRISM. Depuis le début de l'année vous êtes dans l'incubateur parisien Station F. Il était nécessaire de partir pour grossir ?
Donc on a développé les premiers prototypes de Lead Bees ici, à Faa'a. Non pas dans un garage mais sur ma terrasse alors qu'on se faisait manger les pieds par de gros moustiques ! Donc le produit a commencé être développé ici. Nous avons notamment fait partie de la première promotion de PRISM. Mais il fallait que l'on rentre dans une phase de développement industriel, de commercialisation à l'international, etc. Pour ça, il fallait partir.
Ça t'as beaucoup aidé d'être à la Station F ?
Honnêtement, faire partie du plus gros campus de start-ups a monde, ça ouvre des portes insoupçonnables. Déjà, nous développons un produit physique, donc on a besoin d'accéder à certaines compétences qu'on ne trouve pas forcément ici pour toute la partie industrielle. Par exemple nous avons un partenariat avec un fondeur international de puces, qui équipe aujourd'hui nos capteurs. Nous avons aussi un partenariat en négociation avec une entreprise japonaise spécialiste des réseaux…
Donc vous visez un marché international ?
On va commencer par Tahiti et la France, mais il est clair que notre marché est international. Pour comparer, dans les derniers chiffres que j'ai vu il avait 400 à 500 apiculteurs pour 3 000 à 4000 ruches en Polynésie. En France c'est 50 000 apiculteurs, et il y en a 600 000 en Europe pour plus d'un milliard de ruches… Donc le marché est international, mais c'est important pour moi de ramener cette technologie ici. Lead Bees a été conçu à l'origine pour la Polynésie avant tout. Donc c'était important de revenir. Mais à l'international, je pense qu'une solution comme celle-ci sera vraiment utile pour la biodiversité.
Avec peut-être bientôt une première levée de fonds à Paris, pense-tu que l'entreprise reviendra à Tahiti ?
J'aimerais bien rapatrier l'entreprise en Polynésie française. Je pense qu'il est important de montrer à l'international qu'on est capables aujourd'hui de développer des outils de pointe en Polynésie. On était juste des gars à Faa'a, et on l'a fait.
Tu as lancé Lead Bees il y presque trois ans, où en êtes-vous ?
Donc nous développons une solution de gestion apicole qui permet d'accompagner les apiculteurs dans la gestion de leurs ruches. Il s'agit d'un petit capteur avec une application pour récupérer toutes les informations sur sa colonie. On arrive pratiquement aux trois ans de développement aujourd'hui, et je suis content de t'annoncer que nous commençons à équiper les premiers ruchers partenaires. Le lancement officiel du produit et de la plate-forme est prévu pour Noël de cette année !
Donc là, nous en sommes à une phase que l'on appelle "soft launch", nous commençons à équiper nos apiculteurs partenaires avec des modules qui nous permettent de récupérer leurs remarques et commentaires. Nous avons six ruches-test pour le moment, pour finaliser le capteur-test et la collecte de données dans la colonie d'abeille, puis on lance !
Quel sera le prix de votre produit ?
Pour l'instant on prévoit de lancer à 139 euros (16 500 francs) hors taxes pour la version de base. Ça inclut un an d'accès à la plateforme, qui permet de bénéficier des fonctionnalités Lead Bees. Au bout d'un an on passe en mode abonnement, ce qui nous permet de financer l'abonnement internet des objets pour continuer de collecter les données des capteurs.
Lead Bees a commencé en gagnant un concours d'innovation du gouvernement, puis est passé par l'incubateur PRISM. Depuis le début de l'année vous êtes dans l'incubateur parisien Station F. Il était nécessaire de partir pour grossir ?
Donc on a développé les premiers prototypes de Lead Bees ici, à Faa'a. Non pas dans un garage mais sur ma terrasse alors qu'on se faisait manger les pieds par de gros moustiques ! Donc le produit a commencé être développé ici. Nous avons notamment fait partie de la première promotion de PRISM. Mais il fallait que l'on rentre dans une phase de développement industriel, de commercialisation à l'international, etc. Pour ça, il fallait partir.
Ça t'as beaucoup aidé d'être à la Station F ?
Honnêtement, faire partie du plus gros campus de start-ups a monde, ça ouvre des portes insoupçonnables. Déjà, nous développons un produit physique, donc on a besoin d'accéder à certaines compétences qu'on ne trouve pas forcément ici pour toute la partie industrielle. Par exemple nous avons un partenariat avec un fondeur international de puces, qui équipe aujourd'hui nos capteurs. Nous avons aussi un partenariat en négociation avec une entreprise japonaise spécialiste des réseaux…
Donc vous visez un marché international ?
On va commencer par Tahiti et la France, mais il est clair que notre marché est international. Pour comparer, dans les derniers chiffres que j'ai vu il avait 400 à 500 apiculteurs pour 3 000 à 4000 ruches en Polynésie. En France c'est 50 000 apiculteurs, et il y en a 600 000 en Europe pour plus d'un milliard de ruches… Donc le marché est international, mais c'est important pour moi de ramener cette technologie ici. Lead Bees a été conçu à l'origine pour la Polynésie avant tout. Donc c'était important de revenir. Mais à l'international, je pense qu'une solution comme celle-ci sera vraiment utile pour la biodiversité.
Avec peut-être bientôt une première levée de fonds à Paris, pense-tu que l'entreprise reviendra à Tahiti ?
J'aimerais bien rapatrier l'entreprise en Polynésie française. Je pense qu'il est important de montrer à l'international qu'on est capables aujourd'hui de développer des outils de pointe en Polynésie. On était juste des gars à Faa'a, et on l'a fait.
Développer les start-up et connecter les quartiers
Ce festival était l'occasion de signer deux conventions. Dans la première, le Pays et le réseau Outre Mer Network . Daniel Hierso, fondateur de cette association, nous la présente : "le réseau Outre Mer Network, c'est un réseau d'entrepreneurs de 2 673 membres, presque 800 projets conseillés et financés depuis 2009, c'est une implantation partout en outre-mer sauf à Saint-Pierre et Miquelon puis qu'aujourd'hui nous arrivons ici, à Tahiti. Nous avons aussi des implantations à l'étranger, un gros programme de formation… Donc avec convention, j'espère que nous allons pouvoir fluidifier la recherche de partenaires et d'investisseurs pour les entreprises polynésiennes qui vont commencer à arriver en Europe. Ca va déjà permettre de les aider à se développer, à trouver beaucoup plus de financement. Mais on est aussi connus pour mettre en relation les start-up avec les grands comptes, avec les services achats ou innovation des grandes entreprises, pour aider ces entreprises à trouver un marché." De nouvelles opportunités de développement pour les entreprises polynésiennes donc.
La deuxième convention signée concernait une initiative sociale cette fois. Le Pays va collaborer à une action de l'association Fondation Agir Contre l'Exclusion (le Club FACE) pour connecter les quartiers défavorisés de Polynésie. FACE regroupe des entreprises locales mobilisées contre l'exclusion. Son président, Vincent Fabre, nous explique que "le Pays nous soutient dans une démarche d'inclusion numérique, qui consiste à équiper des maisons de quartier et des associations en équipement informatique et en connexion internet. Ce permettra aux bénéficiaires, notamment dans les quartiers défavorisés ou dans les logements sociaux, de remplir et réaliser toutes leurs démarches administratives en ligne. Le développement de l'administration numérique doit servir à rapprocher les populations, et non pas à creuser les inégalités." Le matériel viendra avec des professionnels mobilisés par les entreprises pour accompagner les habitants qui ne sont pas familiers de ces outils. Cinq associations, dont l'AISPF, sont déjà engagées avec FACE dans ce projet. La prochaine étape sera de toucher plus d'associations et de quartiers, en particulier dans les îles.