
Pour Hinaraurea Pito, “il ne faut pas oublier que nos ancêtres se sont battus”. Crédit : Anne-Charlotte Lehartel.
Tahiti, le 17 avril 2025 – Une cérémonie s’est tenue ce jeudi à la stèle de la pointe Anapu, en mémoire de la bataille franco-tahitienne du 17 avril 1844. Confidentiel, ce rassemblement pourrait prendre plus d’ampleur dès l’an prochain, sous l’impulsion d’une jeune femme souhaitant rendre hommage aux ancêtres “qui se sont battus pour protéger notre terre et notre culture”.
Une petite trentaine de personnes s’est réunie à la pointe Anapu, ce jeudi matin, pour commémorer la bataille franco-tahitienne de Mahaena, qui s’est soldée par la défaite des Tahitiens, dont la supériorité numérique n’a pas suffi face aux moyens militaires des Français. Des couronnes de ‘autī ont été déposées sur une pierre érigée en stèle il y a une quinzaine d’années.
“C’est ici qu’a eu lieu la plus grande bataille entre nous et la France, le 17 avril 1844”, raconte Joinville Pomare, descendant de la famille royale. “Trois navires étaient présents et ils ont attaqué notre peuple. On parle de 300 morts, mais au total, il y aurait eu plus de 850 morts d’après les anciens. On n’est pas là pour réécrire l’histoire avec l’État français, mais pour se souvenir du courage de nos ancêtres. Aujourd’hui, nous remettons cette commémoration à la commune et à l’association, car ces souvenirs leur appartiennent et nous appartiennent à tous”, poursuit-il.
Une petite trentaine de personnes s’est réunie à la pointe Anapu, ce jeudi matin, pour commémorer la bataille franco-tahitienne de Mahaena, qui s’est soldée par la défaite des Tahitiens, dont la supériorité numérique n’a pas suffi face aux moyens militaires des Français. Des couronnes de ‘autī ont été déposées sur une pierre érigée en stèle il y a une quinzaine d’années.
“C’est ici qu’a eu lieu la plus grande bataille entre nous et la France, le 17 avril 1844”, raconte Joinville Pomare, descendant de la famille royale. “Trois navires étaient présents et ils ont attaqué notre peuple. On parle de 300 morts, mais au total, il y aurait eu plus de 850 morts d’après les anciens. On n’est pas là pour réécrire l’histoire avec l’État français, mais pour se souvenir du courage de nos ancêtres. Aujourd’hui, nous remettons cette commémoration à la commune et à l’association, car ces souvenirs leur appartiennent et nous appartiennent à tous”, poursuit-il.
La jeunesse en première ligne
Cette année, la cérémonie a pris un tournant particulier grâce à la mobilisation d’une résidente du district, Hinaraurea Pito, toute juste âgée de 30 ans. “Quand j’ai découvert notre histoire à Mahaena, j’ai eu envie de la partager avec la population, notamment les jeunes, qui ignorent tout de ce qui s’est passé ici. Il ne faut pas oublier que nos ancêtres se sont battus pour protéger notre terre et notre culture. C’est la moindre des choses de leur rendre hommage”, confie-t-elle, documentation à l’appui.
Pour ce projet, la jeune femme a pu compter sur le soutien d’Arthur Temarii, vice-président de l’association Ia Aupuru ia Faarahi e Faaiti, du nom des deux vallées voisines. “La première chose qui m’a motivé, c’est cette jeunesse décidée à honorer la mémoire de nos tupuna. On est une petite commune de 3 km de long, mais on s’est battu pour notre pays : c’est une fierté qu’on veut transmettre à nos jeunes, pour qu’ils puissent se dire qu’ils sont capables de faire de grandes choses”, explique-t-il, sans arrière-pensées politiques, ni rancœur.
La municipalité était représentée par Abel Teihotu, élu en charge de Mahaena : “C’est la première fois que j’assiste à cette cérémonie. C’est important que notre histoire ne tombe pas dans l’oubli.” L’objectif serait donc de reconduire l’initiative chaque année et de l’étoffer pour l’inscrire comme un temps fort au calendrier de la commune. Il s’agira notamment de valoriser la stèle existante en y ajoutant une plaque et des informations accessibles à tous. L’an prochain, une invitation devrait également être lancée “au haut-commissaire et au président” pour nouer un partenariat autour de cette date.