PAPEETE, le 05 juin 2018 – L'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM) en accord avec la Polynésie française, la Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna a décidé de mettre en œuvre une refonte de la politique monétaire du franc pacifique.
L'IEOM en accord avec les trois collectivités d'outre-mer a décidé, le 29 mai dernier lors d'un conseil à de surveillance de l'IEOM à Nouméa, d'une refonte de la politique monétaire du franc pacifique. Elle devrait être mise en place dans sa totalité en juin 2019."L'applicatif que nous utilisions était ancien. Il fallait le refaire. Au plan économie nous avions constaté que le refinancement sur lequel il était fondé était à la fois borné de façon sectorielle et de façon géographique de façon à privilégier les zones économiques ou les secteurs économiques les moins développés. De ce fait, on se prive d'un gisement de créance sur l'ensemble de l'économie qui peut tout à fait être accepté au refinancement de l'IEOM. Nous nous sommes dit puisque nous refaisons cet applicatif, il faut aussi en modifier le champ et accepter l'ensemble des créances", explique Marie-Anne Poussin-Delmas, directrice générale de l'institut d'émission d'outre-mer.
Les décisions prises lors de ce conseil ont été de maintenir les taux directeurs, c'est-à-dire le taux de la facilité du prix marginal, le taux de la facilité de dépôt… et également d'aligner le taux des réserves obligatoires, qui jusqu'à présent étaient supérieures dans la zone du Pacifique. Les réserves obligatoires sur les crédits ont été supprimées ces deux dernières années. L'IEOM a également complètement aligné le taux des réserves obligatoires sur les dépôts sur ce qui existe au sein de l'eurosystème. Cela permet d'octroyer de la liquidité supplémentaire à l'ensemble de la zone pacifique.
En effet, l'IEOM prévoit une réunion avec les banques pour leur expliquer comment ils vont contribuer pleinement à ce projet, à mettre en œuvre toutes ces fonctionnalités. L'objectif est de faire en sorte qu'ils aient tous les outils leur permettant de gérer leur trésorerie au quotidien, de voir leur position, de voir de combien ils ont besoin de refinancement, de savoir quel est le potentiel de refinancement. i["Au travers de ce projet, nous allons augmenter le potentiel de refinancement […]Ce potentiel-là sera fortement augmenté puisque nous allons quasiment le multiplier par quatre]i", indique la directrice générale de l'institut. Cela devrait en théorie permettre aux banques d'octroyer plus de crédits aux entreprises et aux ménages.
"On voit que la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie sont dans des phases économiques qui ne sont pas identiques en ce qui concerne les besoins des banques. Mais les décisions de politique monétaire se prennent globalement par rapport à l'ensemble des besoins de la zone", explique la directrice générale de l'IEOM.
Par ailleurs, il existe au niveau de l'eurosystème un mécanisme de refinancement exceptionnel, lorsque les banques peuvent en avoir besoin. Ce dispositif n'existait pas dans la zone pacifique, lors de ce conseil, il a été décidé de mettre à la disposition des banques qui en feraient la demande un mécanisme de refinancement additionnel. Cela laissera des marges de manœuvre beaucoup plus substantielles aux trésoriers des banques pour obtenir auprès de l'IEOM les financements dont ils ont besoins.
L'IEOM en accord avec les trois collectivités d'outre-mer a décidé, le 29 mai dernier lors d'un conseil à de surveillance de l'IEOM à Nouméa, d'une refonte de la politique monétaire du franc pacifique. Elle devrait être mise en place dans sa totalité en juin 2019."L'applicatif que nous utilisions était ancien. Il fallait le refaire. Au plan économie nous avions constaté que le refinancement sur lequel il était fondé était à la fois borné de façon sectorielle et de façon géographique de façon à privilégier les zones économiques ou les secteurs économiques les moins développés. De ce fait, on se prive d'un gisement de créance sur l'ensemble de l'économie qui peut tout à fait être accepté au refinancement de l'IEOM. Nous nous sommes dit puisque nous refaisons cet applicatif, il faut aussi en modifier le champ et accepter l'ensemble des créances", explique Marie-Anne Poussin-Delmas, directrice générale de l'institut d'émission d'outre-mer.
Les décisions prises lors de ce conseil ont été de maintenir les taux directeurs, c'est-à-dire le taux de la facilité du prix marginal, le taux de la facilité de dépôt… et également d'aligner le taux des réserves obligatoires, qui jusqu'à présent étaient supérieures dans la zone du Pacifique. Les réserves obligatoires sur les crédits ont été supprimées ces deux dernières années. L'IEOM a également complètement aligné le taux des réserves obligatoires sur les dépôts sur ce qui existe au sein de l'eurosystème. Cela permet d'octroyer de la liquidité supplémentaire à l'ensemble de la zone pacifique.
En effet, l'IEOM prévoit une réunion avec les banques pour leur expliquer comment ils vont contribuer pleinement à ce projet, à mettre en œuvre toutes ces fonctionnalités. L'objectif est de faire en sorte qu'ils aient tous les outils leur permettant de gérer leur trésorerie au quotidien, de voir leur position, de voir de combien ils ont besoin de refinancement, de savoir quel est le potentiel de refinancement. i["Au travers de ce projet, nous allons augmenter le potentiel de refinancement […]Ce potentiel-là sera fortement augmenté puisque nous allons quasiment le multiplier par quatre]i", indique la directrice générale de l'institut. Cela devrait en théorie permettre aux banques d'octroyer plus de crédits aux entreprises et aux ménages.
"On voit que la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie sont dans des phases économiques qui ne sont pas identiques en ce qui concerne les besoins des banques. Mais les décisions de politique monétaire se prennent globalement par rapport à l'ensemble des besoins de la zone", explique la directrice générale de l'IEOM.
Par ailleurs, il existe au niveau de l'eurosystème un mécanisme de refinancement exceptionnel, lorsque les banques peuvent en avoir besoin. Ce dispositif n'existait pas dans la zone pacifique, lors de ce conseil, il a été décidé de mettre à la disposition des banques qui en feraient la demande un mécanisme de refinancement additionnel. Cela laissera des marges de manœuvre beaucoup plus substantielles aux trésoriers des banques pour obtenir auprès de l'IEOM les financements dont ils ont besoins.
Définition
Refinancement : Ensemble des procédures par lesquelles les banques peuvent se procurer des ressources auprès de la banque centrale ou grâce au marché monétaire.
Economie Bleue : la Polynésie un exemple pour les autres territoires d'Outre-mer
Marie-Anne Poussin-Delmas, directrice générale de l'institut d'Emission d'Outre-Mer
Pourquoi avoir lancé une étude sur l'économie bleue dans les territoires d'outre-mer ?
L'objet était d'essayer de montrer tout le potentiel marin que nous avons.
L'ensemble des outre-mer c'est 11 millions de kilomètres carrés. C'est la deuxième zone économique exclusive derrière les États-Unis. C'est un atout économique et géopolitique majeur. Nous avons fait faire une étude à chacun de nos bureaux pour savoir quel est le potentiel et ce que l'on voit, c'est que ce potentiel est très peu exploité. Il n'y a que la Polynésie qui ressort de la moyenne des autres géographies. Les activités liées à la mer représentent en Polynésie, 8 % du tissu entrepreneurial, 9,5 % de l'emploi et 8 % des financements bancaires. Tout en étant le premier de la classe, puisque la Polynésie sort de la moyenne des autres outre-mer qui se situe en moyenne autour de 3, 3,5 %, il reste une marge de potentialité qui est énorme.
Les indicateurs de l'Économie bleue sont meilleurs en Polynésie que dans le reste des territoires d'outre-mer, à quoi est-ce dû ?
Le territoire a beaucoup plus misé sur les ressources maritimes. Cela montre aux autres territoires qu'il y a encore des marges développement de ce côté-là. Très clairement, pour la Polynésie, il y a encore de la marge. Quand on parle de 8 % des entreprises et 8,5 % de l'emploi c'est encore très peu. On a un potentiel qui est encore extraordinaire. Le secteur de la pêche est un point fort de la Polynésie avec une pêche industrielle et notamment une pêche thonière très significative. L'aquaculture est développée notamment avec des fermes d'élevage de crevettes qui existent, ainsi que le projet de ferme aquacole à Hao. La perliculture représente aujourd'hui plus de 50 % des exportations de biens de la Polynésie et constitue la deuxième ressource du Pays après le tourisme.
Que manque-t-il pour atteindre ce potentiel ?
Avant de parler de financement, il faut qu'il y ait des projets économiques dans des secteurs porteurs tels que le transport maritime, les activités aéroportuaires.
L'OCDE considère que si l'on regarde le trafic de conteneur d'ici 2035, ce trafic sera multiplié par trois. Il y a des potentialités qui sont énormes, reste à savoir comment l'on se positionne par rapport aux routes maritimes internationales.
Le deuxième sujet c'est la pêche. Tout le monde veut plus de poisson. La Polynésie s'est déjà positionnée pour ce qui concerne la pêche thonière mais il y a des possibilités de développement en ce qui concerne l'aquaculture. C'est important, cela correspond à des demandes qui seront à l'avenir d'autant plus importantes qu'elles le sont actuellement.
L'autre sujet peut être aussi tout ce qui tourne autour de la croisière, tout ce qui tourne autour de la marina, de la plaisance, de la réparation navale. Il y a un gisement important. Le projet de développement d'un village tahitien à l'ouest de Tahiti s'inscrit tout à fait dans ce schéma avec une marina qui sera plus importante qu'elle ne l'est actuellement.
Les pistes de développement que vous citez sont soit en grandes difficultés, soit très contestées par les populations locales, comment convaincre ce sont des investissements durables ?
L'IEOM est un observatoire économique. Notre mission est d'essayer de mettre en lumière des secteurs qui peuvent avoir des potentialités économiques. Il est bien évident que certains développements peuvent avoir une sensibilité environnementale qui est aussi une des dimensions à prendre en compte. Tout cela doit faire l'objet de discussions au niveau des autorités du Pays. Il y a souvent un arbitrage à faire entre une volonté économique, une volonté de développement, une volonté sur le marché du travail et la préservation de l'environnement. Je crois qu'il faut trouver un juste milieu à tout. C'est parfois un chemin difficile, mais le développement économique ne peut pas se faire complètement en toute neutralité environnementale.
Pourquoi avoir lancé une étude sur l'économie bleue dans les territoires d'outre-mer ?
L'objet était d'essayer de montrer tout le potentiel marin que nous avons.
L'ensemble des outre-mer c'est 11 millions de kilomètres carrés. C'est la deuxième zone économique exclusive derrière les États-Unis. C'est un atout économique et géopolitique majeur. Nous avons fait faire une étude à chacun de nos bureaux pour savoir quel est le potentiel et ce que l'on voit, c'est que ce potentiel est très peu exploité. Il n'y a que la Polynésie qui ressort de la moyenne des autres géographies. Les activités liées à la mer représentent en Polynésie, 8 % du tissu entrepreneurial, 9,5 % de l'emploi et 8 % des financements bancaires. Tout en étant le premier de la classe, puisque la Polynésie sort de la moyenne des autres outre-mer qui se situe en moyenne autour de 3, 3,5 %, il reste une marge de potentialité qui est énorme.
Les indicateurs de l'Économie bleue sont meilleurs en Polynésie que dans le reste des territoires d'outre-mer, à quoi est-ce dû ?
Le territoire a beaucoup plus misé sur les ressources maritimes. Cela montre aux autres territoires qu'il y a encore des marges développement de ce côté-là. Très clairement, pour la Polynésie, il y a encore de la marge. Quand on parle de 8 % des entreprises et 8,5 % de l'emploi c'est encore très peu. On a un potentiel qui est encore extraordinaire. Le secteur de la pêche est un point fort de la Polynésie avec une pêche industrielle et notamment une pêche thonière très significative. L'aquaculture est développée notamment avec des fermes d'élevage de crevettes qui existent, ainsi que le projet de ferme aquacole à Hao. La perliculture représente aujourd'hui plus de 50 % des exportations de biens de la Polynésie et constitue la deuxième ressource du Pays après le tourisme.
Que manque-t-il pour atteindre ce potentiel ?
Avant de parler de financement, il faut qu'il y ait des projets économiques dans des secteurs porteurs tels que le transport maritime, les activités aéroportuaires.
L'OCDE considère que si l'on regarde le trafic de conteneur d'ici 2035, ce trafic sera multiplié par trois. Il y a des potentialités qui sont énormes, reste à savoir comment l'on se positionne par rapport aux routes maritimes internationales.
Le deuxième sujet c'est la pêche. Tout le monde veut plus de poisson. La Polynésie s'est déjà positionnée pour ce qui concerne la pêche thonière mais il y a des possibilités de développement en ce qui concerne l'aquaculture. C'est important, cela correspond à des demandes qui seront à l'avenir d'autant plus importantes qu'elles le sont actuellement.
L'autre sujet peut être aussi tout ce qui tourne autour de la croisière, tout ce qui tourne autour de la marina, de la plaisance, de la réparation navale. Il y a un gisement important. Le projet de développement d'un village tahitien à l'ouest de Tahiti s'inscrit tout à fait dans ce schéma avec une marina qui sera plus importante qu'elle ne l'est actuellement.
Les pistes de développement que vous citez sont soit en grandes difficultés, soit très contestées par les populations locales, comment convaincre ce sont des investissements durables ?
L'IEOM est un observatoire économique. Notre mission est d'essayer de mettre en lumière des secteurs qui peuvent avoir des potentialités économiques. Il est bien évident que certains développements peuvent avoir une sensibilité environnementale qui est aussi une des dimensions à prendre en compte. Tout cela doit faire l'objet de discussions au niveau des autorités du Pays. Il y a souvent un arbitrage à faire entre une volonté économique, une volonté de développement, une volonté sur le marché du travail et la préservation de l'environnement. Je crois qu'il faut trouver un juste milieu à tout. C'est parfois un chemin difficile, mais le développement économique ne peut pas se faire complètement en toute neutralité environnementale.