Windsurf: Robert Teriitehau toujours accro à l'adrénaline


Nouméa, France | AFP | jeudi 20/11/2014 - "Vieux dinosaure" de 48 ans aujourd'hui reconverti dans les affaires, Robert Teriitehau, première star du windsurf tricolore, a retrouvé la compétition jeudi dans les vagues néo-calédoniennes du lagon de Nouméa, et il est toujours accro à l'adrénaline.

"Je suis un vieux dinosaure maintenant, mais j'espère arriver dans les trente premiers", a confié à l'AFP ce Calédonien d'origine tahitienne: "Et la passion de la glisse est toujours là".

En lice pour la Nouméa Dream Cup, la dernière étape du circuit mondial de planche à voile, dont il est aussi le parrain, le jeune papa Teriitehau n'est plus qu'un intérimaire du spectacle dans le monde du funboard.

"J'ai arrêté le circuit il y a plus de dix ans mais j'adore toujours autant l'adrénaline", explique l'ancien enfant prodige du funboard, 7 fois champion de France, 3 fois champion du monde indoor et vice-champion du monde de funboard toutes disciplines confondues en 1995.

Depuis cette date, Teriitehau vit sur l'île de Maui à Hawaï, le seul Etat polynésien des Etats-Unis, où il possède trois hectares sur lesquels il développe des activités immobilières. Il vient aussi d'y lancer sa marque de stand-up paddle "R.Teri", prête son image à une célèbre marque de jeans de Los Angeles, et sa ligne de vêtements "Teri", gérée depuis Nouméa, se développe en Europe et dans les territoires d'Outre-mer.


- Peur des requins -



A 48 ans, l'un de ses plus grands bonheurs demeure toutefois de partir avec sa planche à l'assaut des vagues quand des creux de 25 mètres se forment: "La force de la nature, les montagnes d'eau, là je kiffe".

A Nouméa, ce trompe-la-mort des océans à l'éternel look de gamin a retrouvé "ses racines" et le plan d'eau de l'anse Vata, où tout a commencé.

"Quand j'étais môme, j'avais peur de l'eau et des requins. Puis mon frère est revenu de l'armée et a commencé à faire de la planche, je lui disais que c'était nul mais je m'y suis mis quand même. J'avais 16 ans et je suis devenu champion de France", raconte-t-il.

Avec sa nouvelle compagne Ella, une ex-mannequin russe-allemande, rencontrée en 2012 à Cannes lors de l'anniversaire de Christian Audigier, créateur de mode jet-set de Los Angeles, Teriitehau vient d'avoir son premier enfant: Taoahere, "cadeau du ciel" en Reo Maohi (langue tahitienne), qui a juste 15 mois.


- 'On était vraiment des stars' -



La petite famille a posé ses valises jusque fin décembre dans la maison familiale, sur les hauteurs de la zone industrielle de Nouméa, avec vue sur l'usine de la Société Le Nickel et un carré de lagon.

"Mon papa avait travaillé dix sept-ans au Nickel, puis il s'est mis à son compte dans les toitures", confie-t-il.

Veuve depuis l'an dernier, sa mère, Norma, jadis figure du marché de Nouméa, y vit désormais seule, à 80 ans, mais elle continue de s'envoler régulièrement vers les Etats-Unis pour voir son fils qu'elle admire tant.

A Ducos, l'hyperactif Teriitehau se consacre à une autre passion de sa vie: le bricolage. "Carrelage, électricité, maçonnerie, charpente, menuiserie, je sais tout faire et j'aime ça", dit-il, en faisant visiter, très fier, les deux appartements qu'il vient d'aménager dans une dépendance de la maison.

Mais, jusqu'à dimanche, il ne touchera pas un marteau, pour se replonger dans la compétition. Sur le plan d'eau, le fougueux Robert retrouvera quelques vétérans comme Björn Dunkerbeck, mais les temps ont bien changé.

"On a connu l'âge d'or du funboard, on était vraiment des stars, avec des étapes dont les primes sont montées jusqu'à 300.000 dollars. Puis le déclin s'est amorcé à partir du milieu des années 1990", lâche le génie de la glisse.

Rédigé par () le Vendredi 21 Novembre 2014 à 05:50 | Lu 6698 fois