LONDRES, 24 octobre 2011 (AFP) - Le site internet WikiLeaks, devenu la bête noire de Washington après la diffusion de câbles diplomatiques américains, a été contraint lundi de "suspendre" la divulgation de documents secrets, faute de fonds, en raison du "blocus" imposé notamment par Visa et Mastercard.
"Afin d'assurer sa survie, WikiLeaks est aujourd'hui contraint de suspendre temporairement ses activités de publication" et doit se lancer dans "une collecte active de fonds pour riposter au blocus", a annoncé le fondateur du site internet, Julian Assange, au cours d'une conférence de presse à Londres.
Ce "blocus financier arbitraire et illégal", imposé depuis décembre 2010 par Bank of America, Visa, Mastercard, Paypal et Western Union, "a détruit 95% de nos revenus", a affirmé M. Assange, soulignant que ce boycott était entré en vigueur "dans les dix jours" qui ont suivi le début de la publication des télégrammes secrets américains.
Il a accusé les Etats-Unis d'être à l'initiative de ces contre-attaques bancaires, qui ont privé l'organisation de "dizaines de millions de dollars en dons" ces onze derniers mois.
Les dons à WikiLeaks ont plongé de "plus de 100.000 dollars par mois" (72.000 euros), avant la décision de Visa et de Mastercard, à "6.000 ou 7.000 dollars" actuellement, a affirmé le porte-parole de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson.
"Ce blocus financier menace l'existence même de WikiLeaks. S'il n'y est pas mis un terme d'ici à la fin de l'année, l'organisation ne pourra plus continuer son travail", a prévenu M. Assange, rappelant avoir déposé une plainte en juillet auprès de la Commission européenne pour violations des règles de la concurrence.
"Une poignée de sociétés financières américaines ne peuvent pas être autorisées à décider de la manière dont le monde entier utilise son argent", a-t-il dénoncé.
L'annonce lundi de WikiLeaks contredit les propos de M. Assange tenus la semaine dernière pendant une vidéoconférence avec Lima, quand il avait affirmé que son site était dans une "forte situation" financière et avait encore des "milliers de révélations" à faire.
WikiLeaks, lancé en 2006, a fait la Une de l'actualité l'an dernier en diffusant une vidéo montrant une "bavure" de l'armée américaine à Bagdad, puis en publiant des rapports confidentiels de l'armée américaine sur les guerres en Afghanistan et en Irak, ce qui a profondément irrité Washington.
Mais c'est la divulgation, à partir de fin novembre 2010, de milliers de télégrammes diplomatiques américains qui a fait de M. Assange et de son site une des bêtes noires des Etats-Unis.
Après s'être illustré par ses révélations, qui lui ont valu un temps le soutien de journaux prestigieux au nom de la liberté d'information, WikiLeaks s'est plus récemment illustré par des dérives et des déboires, qui culminent avec l'annonce de ce lundi.
Le site avait diffusé début septembre l'intégralité des 251.287 télégrammes diplomatiques américains en sa possession, sans en expurger les noms de personnes susceptibles d'être inquiétées. Une décision qui lui avait valu une condamnation unanime des journaux partenaires de WikiLeaks, inquiets que le site ne mette des sources en danger.
Sur un plan personnel, M. Assange accumule aussi les déconvenues. Il est poursuivi par la justice suédoise, qui veut l'interroger dans une affaire de viol et agression sexuelle présumés remontant à août 2010.
Assigné à résidence en Grande-Bretagne, l'Australien de 41 ans attend prochainement une décision, en appel, de la justice britannique sur son éventuelle extradition vers la Suède.
rjm-bed/dh/bds
"Afin d'assurer sa survie, WikiLeaks est aujourd'hui contraint de suspendre temporairement ses activités de publication" et doit se lancer dans "une collecte active de fonds pour riposter au blocus", a annoncé le fondateur du site internet, Julian Assange, au cours d'une conférence de presse à Londres.
Ce "blocus financier arbitraire et illégal", imposé depuis décembre 2010 par Bank of America, Visa, Mastercard, Paypal et Western Union, "a détruit 95% de nos revenus", a affirmé M. Assange, soulignant que ce boycott était entré en vigueur "dans les dix jours" qui ont suivi le début de la publication des télégrammes secrets américains.
Il a accusé les Etats-Unis d'être à l'initiative de ces contre-attaques bancaires, qui ont privé l'organisation de "dizaines de millions de dollars en dons" ces onze derniers mois.
Les dons à WikiLeaks ont plongé de "plus de 100.000 dollars par mois" (72.000 euros), avant la décision de Visa et de Mastercard, à "6.000 ou 7.000 dollars" actuellement, a affirmé le porte-parole de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson.
"Ce blocus financier menace l'existence même de WikiLeaks. S'il n'y est pas mis un terme d'ici à la fin de l'année, l'organisation ne pourra plus continuer son travail", a prévenu M. Assange, rappelant avoir déposé une plainte en juillet auprès de la Commission européenne pour violations des règles de la concurrence.
"Une poignée de sociétés financières américaines ne peuvent pas être autorisées à décider de la manière dont le monde entier utilise son argent", a-t-il dénoncé.
L'annonce lundi de WikiLeaks contredit les propos de M. Assange tenus la semaine dernière pendant une vidéoconférence avec Lima, quand il avait affirmé que son site était dans une "forte situation" financière et avait encore des "milliers de révélations" à faire.
WikiLeaks, lancé en 2006, a fait la Une de l'actualité l'an dernier en diffusant une vidéo montrant une "bavure" de l'armée américaine à Bagdad, puis en publiant des rapports confidentiels de l'armée américaine sur les guerres en Afghanistan et en Irak, ce qui a profondément irrité Washington.
Mais c'est la divulgation, à partir de fin novembre 2010, de milliers de télégrammes diplomatiques américains qui a fait de M. Assange et de son site une des bêtes noires des Etats-Unis.
Après s'être illustré par ses révélations, qui lui ont valu un temps le soutien de journaux prestigieux au nom de la liberté d'information, WikiLeaks s'est plus récemment illustré par des dérives et des déboires, qui culminent avec l'annonce de ce lundi.
Le site avait diffusé début septembre l'intégralité des 251.287 télégrammes diplomatiques américains en sa possession, sans en expurger les noms de personnes susceptibles d'être inquiétées. Une décision qui lui avait valu une condamnation unanime des journaux partenaires de WikiLeaks, inquiets que le site ne mette des sources en danger.
Sur un plan personnel, M. Assange accumule aussi les déconvenues. Il est poursuivi par la justice suédoise, qui veut l'interroger dans une affaire de viol et agression sexuelle présumés remontant à août 2010.
Assigné à résidence en Grande-Bretagne, l'Australien de 41 ans attend prochainement une décision, en appel, de la justice britannique sur son éventuelle extradition vers la Suède.
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