« When i’m sixty-four »


PAPEETE, le 29 avril 2016. « When i’m sixty-four » ! Edouard Fritch pourrait faire sienne la chanson de Paul McCartney. En tout cas, notre jeune président de 64 ans vient d’apporter la démonstration que la jeunesse n’est pas une compétence. Edouard Fritch revient de Chine pour nous annoncer que le projet aquacole de Hao sera amputé de moitié. Le président Gaston Flosse avait signé avec l’investisseur chinois, le 27 juin 2014, une convention qui portait sur un projet de 150 milliards sur 15 ans. Deux ans plus tard, face aux tergiversations du gouvernement et à la lenteur des procédures, l’investisseur semble avoir perdu patience. Il a fallu que le président, accompagné des chefs de service, se rende lui-même à Shanghai pour sauver le projet. C’était très probablement l’objet inavoué du déplacement du président en Chine. Tout ce temps perdu aura eu raison de la détermination de l’investisseur et aura fait perdre à notre pays et à nos entreprises près de 70 milliards d’investissement, ce qui est considérable.

Dans son discours à l’assemblée le 14 avril dernier, le président avait annoncé un « un plan massif d’investissement public-privé de l’ordre de 60 milliards de francs » ! On peut se demander s’il n’a pas voulu compenser la perte sèche du projet aquacole ? « Nous misons sur l’effet multiplicateur des mesures prises par le pays (…) afin d’agir comme un aiguillon pour stimuler et accompagner l’investissement privé » poursuivait-il ! En langage de boursicoteur on appelle cela compenser ses pertes !

A son retour de Chine, la presse a également relevé que le président est resté étrangement silencieux sur l’autre grand projet, le complexe touristique Tahiti Mahana Beach. Il semble qu’il n’ait même pas évoqué ce projet avec ses interlocuteurs chinois de l’APCAE qui ont pourtant joué un rôle clef dans ce dossier. Il faut espérer que le projet Tahiti Mahana Beach ne subisse pas le même sort que le projet aquacole de Hao. Elle semble révolue l’époque où les investisseurs étaient pressés d’investir dans notre pays. La réduction de près de la moitié des investissements du projet aquacole de Hao et l’exigence de l’investisseur d’être en possession des trois permis de construire avant d’investir le premier franc, ne constituent pas une preuve de confiance.

Au moment où les syndicats menacent d’une grève générale sur la réforme de la PSG et alors que la situation du pays ne s’améliore pas, et que le pays patauge les pieds dans la boue, le président préfère aller passer du bon temps au nouveau casino de Samoa et accompagner Emmanuel Valls en Nouvelle Zélande. « When i’m sixty-four » a un curieux sens des priorités.

Rédigé par Communiqué du Tahoera'a Huiraatira le Vendredi 29 Avril 2016 à 14:25 | Lu 421 fois