La pièce We love Arabs n'a que 4 ans mais est déjà un succès international
PAPEETE, le 13 février 2017 - La pièce We love Arabs va bientôt démarrer au Petit Théâtre de la Maison de la Culture. Ce spectacle vise à rester distrayant, avec beaucoup d'humour, de la satire mais aussi une place importante laissée à la danse. Mais il ne fuit pas les problèmes politiques qui minent Israël comme nos pays occidentaux : les préjugés qui ont la vie dure, la place des minorités dans la société…
La pièce de théâtre We love Arabs sera jouée – en français – au Petit Théâtre de la Maison de la Culture du 17 au 26 février. Ce sera donc deux weekends, le premier dès ce vendredi, à 19h30. C'est la Compagnie du Caméléon qui fait venir les deux comédiens.
Pour décrire la pièce, autant laisser parler celui qui l'a écrite, chorégraphiée et qui joue l'un des deux personnages, Hillel Kogan : "La pièce se place dans le contexte du conflit israélo-arabe. Elle raconte l'histoire d'un chorégraphe juif de gauche qui est persuadé, un peu naïvement, que l'art peut changer le monde, que la danse montrera à tous que juifs et arabes sont égaux et peuvent vivre en paix. Du coup il doit recruter un danseur arabe, ce qui est très compliqué car les communautés sont très séparées. Et quand il le trouve il tombe lui-même victime de tous les clichés et préjugés. Par exemple son danseur est un arabe chrétien, mais pour lui tous les arabes sont musulmans…"
UNE OEUVRE DANSANTE, POLITIQUE ET SATIRIQUE
La pièce montre, avec un ton mordant, les relations entre ces deux personnages. Elle suit les répétitions pour un spectacle de danse. La satire est évidente, et sur scène, le chorégraphe qui traite très mal son danseur finit par se ridiculiser lui-même. "Le chorégraphe est, bien sûr, en plein délire égocentrique, et j'ai écrit ça de façon très ironique car moi-même je ne pense pas que l'art ramènera la paix. La pièce est aussi autobiographique, pour l'écrire j'ai dû confronter tous les clichés des israéliens blancs sur les arabes, et ça m'a permis d'ouvrir les yeux sur mes propres préjugés. Je me dis de gauche, et pourtant je ne fais rien et j'ai les même réflexes que les autres" explique Hillel Kogan.
Pour Adi Boutrous, un Arabe israélien chrétien qui joue le rôle du danseur, l'exercice aussi est difficile. "Dans la pièce je prends le rôle de l'arabe stéréotypé, c'est compliqué pour moi parce que finalement à Tel Aviv, je suis déjà danseur et je ne suis pas vraiment victime de racisme. Dans la pièce je ne parle pas beaucoup, et en plus je n'ai pas de micro donc ma voix est moins forte. Le danseur est vraiment victime, et parfois après le spectacle on vient me dire "rebelle toi, prend le micro et crie !" Mais c'est aussi le thème de la pièce, ce rapport au pouvoir. Le pouvoir des majorités sur les minorités, mais aussi celui du chorégraphe sur ses danseurs…"
UN THÈME QUI TOUCHE TOUTES LES SOCIÉTÉS OCCIDENTALES
Si la pièce a fait un tabac en Israël pendant trois ans, elle a aussi cartonné aux États-Unis et en Europe. Au dernier festival d'Avignon, c'était la révélation du OFF. Pour Hillel Kogan, cela montre que le thème traverse facilement les frontières : "Il me semble qu'en France et dans d'autres pays, il y a aussi beaucoup de minorités, des réfugiés. Ils ressentent que la pièce est pertinente pour eux aussi. En France, une immigrée grecque qui vit en France depuis les années 70 nous a dit après le spectacle que la pièce avait été écrite pour elle ! Je regrette juste de ne pas pouvoir la jouer dans les pays de ma région, à cause du contexte politique c'est très difficile pour des israéliens de voyager dans les pays arabes."
Mais que les spectateurs ne s'inquiètent pas, le thème politique n'est qu'une petite partie de l'intérêt de la pièce. Car elle reste une comédie bourrée d'humour, dans la lignée d'un Woody Allen, et de danse. "Les spectateurs rient beaucoup en général, mais j'ai l'impression qu'ils repartent avec un message, une réflexion. Certains sont joyeux après ce message de tolérance, d'autres en colères sur la situation, d'autre un peu triste… C'est très variable, mais je n'ai jamais vu personne rester indifférent !"
Toutes les représentations se termineront par un débat entre les spectateurs et les deux acteurs. Hillel, qui parle couramment français, est impatient de connaitre le ressenti des Polynésiens sur sa pièce !
La pièce de théâtre We love Arabs sera jouée – en français – au Petit Théâtre de la Maison de la Culture du 17 au 26 février. Ce sera donc deux weekends, le premier dès ce vendredi, à 19h30. C'est la Compagnie du Caméléon qui fait venir les deux comédiens.
Pour décrire la pièce, autant laisser parler celui qui l'a écrite, chorégraphiée et qui joue l'un des deux personnages, Hillel Kogan : "La pièce se place dans le contexte du conflit israélo-arabe. Elle raconte l'histoire d'un chorégraphe juif de gauche qui est persuadé, un peu naïvement, que l'art peut changer le monde, que la danse montrera à tous que juifs et arabes sont égaux et peuvent vivre en paix. Du coup il doit recruter un danseur arabe, ce qui est très compliqué car les communautés sont très séparées. Et quand il le trouve il tombe lui-même victime de tous les clichés et préjugés. Par exemple son danseur est un arabe chrétien, mais pour lui tous les arabes sont musulmans…"
UNE OEUVRE DANSANTE, POLITIQUE ET SATIRIQUE
La pièce montre, avec un ton mordant, les relations entre ces deux personnages. Elle suit les répétitions pour un spectacle de danse. La satire est évidente, et sur scène, le chorégraphe qui traite très mal son danseur finit par se ridiculiser lui-même. "Le chorégraphe est, bien sûr, en plein délire égocentrique, et j'ai écrit ça de façon très ironique car moi-même je ne pense pas que l'art ramènera la paix. La pièce est aussi autobiographique, pour l'écrire j'ai dû confronter tous les clichés des israéliens blancs sur les arabes, et ça m'a permis d'ouvrir les yeux sur mes propres préjugés. Je me dis de gauche, et pourtant je ne fais rien et j'ai les même réflexes que les autres" explique Hillel Kogan.
Pour Adi Boutrous, un Arabe israélien chrétien qui joue le rôle du danseur, l'exercice aussi est difficile. "Dans la pièce je prends le rôle de l'arabe stéréotypé, c'est compliqué pour moi parce que finalement à Tel Aviv, je suis déjà danseur et je ne suis pas vraiment victime de racisme. Dans la pièce je ne parle pas beaucoup, et en plus je n'ai pas de micro donc ma voix est moins forte. Le danseur est vraiment victime, et parfois après le spectacle on vient me dire "rebelle toi, prend le micro et crie !" Mais c'est aussi le thème de la pièce, ce rapport au pouvoir. Le pouvoir des majorités sur les minorités, mais aussi celui du chorégraphe sur ses danseurs…"
UN THÈME QUI TOUCHE TOUTES LES SOCIÉTÉS OCCIDENTALES
Si la pièce a fait un tabac en Israël pendant trois ans, elle a aussi cartonné aux États-Unis et en Europe. Au dernier festival d'Avignon, c'était la révélation du OFF. Pour Hillel Kogan, cela montre que le thème traverse facilement les frontières : "Il me semble qu'en France et dans d'autres pays, il y a aussi beaucoup de minorités, des réfugiés. Ils ressentent que la pièce est pertinente pour eux aussi. En France, une immigrée grecque qui vit en France depuis les années 70 nous a dit après le spectacle que la pièce avait été écrite pour elle ! Je regrette juste de ne pas pouvoir la jouer dans les pays de ma région, à cause du contexte politique c'est très difficile pour des israéliens de voyager dans les pays arabes."
Mais que les spectateurs ne s'inquiètent pas, le thème politique n'est qu'une petite partie de l'intérêt de la pièce. Car elle reste une comédie bourrée d'humour, dans la lignée d'un Woody Allen, et de danse. "Les spectateurs rient beaucoup en général, mais j'ai l'impression qu'ils repartent avec un message, une réflexion. Certains sont joyeux après ce message de tolérance, d'autres en colères sur la situation, d'autre un peu triste… C'est très variable, mais je n'ai jamais vu personne rester indifférent !"
Toutes les représentations se termineront par un débat entre les spectateurs et les deux acteurs. Hillel, qui parle couramment français, est impatient de connaitre le ressenti des Polynésiens sur sa pièce !
Adi Boutrous et Hillel Kogan
En pratique
Dates : 6 représentations, le weekend du 17 février et celui du 24 février (plus une représentation pour les lycéens)
Où : Petit théâtre de la Maison de la culture
Quand : 19h30 les vendredi et samedi, 17h le dimanche
Prix : 2500 Fcfp enfants, 4000 Fcfp adultes, 10 000 Fcfp passe famille (deux adultes et deux enfants)
Billetterie : Radio 1 et Carrefour
Dates : 6 représentations, le weekend du 17 février et celui du 24 février (plus une représentation pour les lycéens)
Où : Petit théâtre de la Maison de la culture
Quand : 19h30 les vendredi et samedi, 17h le dimanche
Prix : 2500 Fcfp enfants, 4000 Fcfp adultes, 10 000 Fcfp passe famille (deux adultes et deux enfants)
Billetterie : Radio 1 et Carrefour
L'atelier de danse gaga
La compagnie du Caméléon et le centre de danse André Tschan organisent samedi 25 février à 15h un atelier de danse Gaga animé par Hillel Kogan. L'organisation décrit cette discipline comme suit : "Gaga est un langage du mouvement développé par Ohad Naharin, appliqué en pratique quotidiennement par les membres de la Batsheva Dance Company. La pratique du Gaga aide à gagner en connaissance et en conscience du corps. Elle améliore la souplesse, la condition physique et l’agilité tout en éveillant les sens et l’imaginaire. Ce travail améliore le mouvement instinctif et connecte mouvements conscients et inconscients. Il donne accès à une expérience de liberté et de plaisir accompagné de musique, chacun avec soi et les autres." L'atelier durera 1h30, pour 3000 Fcfp.