Washington met en garde contre une attaque "imminente" de l'Iran sur Israël


Crédit Fadel ITANI / AFP
Washington, États-Unis | AFP | mardi 01/10/2024 - Les Etats-Unis ont mis en garde mardi contre une attaque "imminente" de Téhéran sur Israël, avertissant qu'elle entraînerait de graves "conséquences" pour Téhéran, l'armée israélienne indiquant de son côté n'avoir détecté aucune "menace aérienne" en provenance d'Iran "pour l'instant". 

"Les Etats-Unis ont des indications selon lesquelles l'Iran se prépare à lancer une attaque imminente par missile balistique" contre Israël, a déclaré un haut responsable américain à l'AFP, sous couvert d'anonymat.

"Nous soutenons de manière active les préparatifs de défense" d'Israël, a-t-il encore dit, ajoutant qu'une "attaque militaire directe de l'Iran contre Israël entraînerait de graves conséquences" pour Téhéran.

"Il y a peu, nos partenaires aux Etats-Unis nous ont informés avoir détecté une préparation de l'Iran pour des tirs de missiles sur l'Etat d'Israël", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne dans un message télévisé adressé aux Israéliens à la veille du début de Rosh Hashana, la fête du Nouvel An juif.

"Pour l'heure, nous ne détectons aucune menace aérienne (en provenance d)’Iran. Nous avons été confrontés à ce type de menace dans le passé et nous y ferons face encore maintenant", a-t-il ajouté.

- "Parfaitement prêts" -

"Nos systèmes de défense aérienne sont parfaitement prêts. Les avions de l'armée de l'air patrouillent en ce moment même dans le ciel (mais) la défense n'est pas hermétique", a encore déclaré l'officier, en appelant ses concitoyens à "continuer d'écouter les directives du Commandement du front intérieur", la défense passive.

"Un tir iranien contre l'Etat d'Israël aura des conséquences, je n'en dirai pas plus", a prévenu l'amiral Hagari, selon qui l'armée israélienne "est prête à se défendre et à attaquer".

Cette nouvelle escalade de tension survient après que Israël a annoncé avoir lancé une offensive au sol dans le sud du Liban contre le mouvement islamiste libanais Hezbollah, dans la foulée d'une semaine d'intenses bombardements qui ont fait des centaines de morts à travers le pays.

Après le coup dévastateur porté au Hezbollah, avec la mort de son chef Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne près de Beyrouth, Israël a averti que la guerre n'était pas finie contre le mouvement soutenu par l'Iran.

L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique d'Iran, a affirmé que la mort de Nasrallah ne serait "pas vaine" et le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a averti qu'elle entraînerait la "destruction" d'Israël.

Téhéran, qui fait face à des défis économiques croissants, conséquences de sanctions internationales, a fait preuve, toutes proportions gardées, d'une certaine retenue face au conflit à Gaza, qui oppose Israël à un autre mouvement soutenu par l'Iran, le Hamas.

Dans la nuit du 13 au 14 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, ayant tué plusieurs membres des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, Téhéran a tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles. La plupart ont été interceptés par Israël, avec l'aide de pays étrangers, notamment les Etats-Unis. Une fillette bédouine a été blessée en Israël du fait de cette attaque.

- "Nous vous frapperons" -

Un général de brigade iranien, Abbas Nilforoushan, adjoint au chef des Gardiens de la Révolution, a péri dans la frappe israélienne ayant tué Hassan Nasrallah, et le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a promis dimanche que sa mort ne resterait "pas sans réponse".

"Il n'y a pas d'endroit au Moyen-Orient qui ne puisse être atteint par Israël", a averti le lendemain le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans une déclaration vidéo publiée en anglais, mettant en garde le peuple iranien dans une diatribe contre les autorités de Téhéran.

Vendredi, M. Netanyahu avait été encore plus explicite en  déclarant à la tribune de l'ONU: "J'ai un message pour les tyrans de Téhéran: si vous nous frappez, nous vous frapperons".

Le président américain, Joe Biden, ne cesse d'appeler à une trêve au Liban comme dans la bande de Gaza, mais n'a jamais remis en cause le soutien militaire américain à Israël.

Lundi, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, s'est dit convaincu, comme Israël, de la "nécessité de démanteler les infrastructures d'attaque" du Hezbollah.

le Mardi 1 Octobre 2024 à 06:57 | Lu 579 fois