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Wang Cheng : "Vous avez la plus grande zone de lagons au monde"


PAPEETE, 31 mai 2018 - Le P-dg de la société Tahiti Nui Ocean Foods, l'homme d'affaires chinois Wang Cheng, a répondu aux question de Tahiti Infos et précisé les ambitions du projet de ferme aquacole de Hao, en marge de la cérémonie de pose de la première pierre, jeudi sur l'atoll.

Pourquoi avoir organisé cette cérémonie de lancement du projet aquacole ?
Notre projet a déjà démarré en mars, mais nous avons fait cette cérémonie juste pour annoncer à toute la population de la Polynésie française que le projet a démarré.

Vous voulez faire de Hao un centre d’aquaculture mondial ?
Si on regarde le volume total de la production des produits de la mer. Il y a des produits issus de la pêche et d’autres proviennent de l’aquaculture. Aujourd’hui, l’aquaculture dépasse les produits issus de la pêche. C’est pour cela que nous n’avons jamais demandé de licence de pêche ou de quotas de pêche. Nous venons ici pour développer cette filière de l’avenir qui est l’aquaculture.
Nous avons choisi la Polynésie française parce vous avez la plus grande zone de lagons au monde. Parmi tous ces lagons, il y en a bien sûr certains qui doivent être réservés au tourisme, d’autres doivent être réservés à la perliculture. Il reste néanmoins des lagons pour l’aquaculture. Si on regarde le niveau de l’infrastructure sur l’ensemble des Tuamotu, c’est bien Hao qui est le plus adapté. Il y a déjà un aéroport de qualité, un quai aménagé. Avec tout cela nous pouvons démarrer rapidement.
Nous sommes en train d’étudier la possibilité sur d’autres lagons aussi. Ce matin nous avons demandé à notre avion de survoler Amanu. Nous regardons d’autres lagons. Quand le projet s’agrandira nous irons dans les lagons les plus proches de Hao dans un premier temps, puis plus loin ensuite.


Quels produits allez-vous utiliser pour nettoyer le lagon des déchets des poissons ?
Quand on parle aquaculture, il faut regarder le projet global. Nous allons essayer d’établir un projet d’aquaculture en relief. C’est-à-dire à plusieurs niveaux. Au premier niveau nous aurons les poissons et au fond nous aurons une culture de rori par exemple qui nettoient et consomment les rejets des poissons. Ce genre d’expériences ont déjà été mises en place en Chine.

Les premières exportations sont prévues pour 2021 ?
Oui je pense que c’est à peu près cela. Si les travaux avancent vite, je pense que nous pourrons sortir les premiers poissons pour 2020.
Pendant la phase de construction, nous allons commencer notre recherche sur l’adaptabilité de la technologie de reproduction des poissons. Les premières estimations du tonnage de la première exportation dépendront de l’avancement de ces études.


Vous allez élever les alevins, puis sous-traiter les juvéniles à des éleveurs locaux avant de les racheter. Pouvez-vous nous parler de ce système-là ? Comment seront sélectionnés les éleveurs ?
En gros c’est bien ce mécanisme. Nous sommes en train de finaliser tous les détails avec le gouvernement de la Polynésie française. J’espère que bientôt nous aurons une réponse plus précise sur le mécanisme de fonctionnement de notre société. Sur la sélection des éleveurs locaux, nous allons confier la tâche à chaque commune.

Quels sont les objectifs de productions pour l’atoll de Hao ?
Quand on parle d’objectifs, c’est comme sur un escalier. Nous procéderons étape par étape. La première étape pour Hao ce sera 5000 tonnes ; la deuxième étape sera d’atteindre les 20 000 tonnes ; enfin nous pensons que nous pourrons facilement atteindre les 50 000 tonnes d’ici dix ans. Nous voulons bien faire les choses. Nous allons stabiliser les résultats à chaque étape. Nous ne voulons pas précipiter les choses.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Vendredi 1 Juin 2018 à 08:03 | Lu 9106 fois