Bordeaux, France | AFP | mardi 20/06/2017 - Preuve de leur montée en puissance et en goût, les vins bio font pour la première fois leur entrée par la grande porte à Vinexpo Bordeaux, grand salon international des vins et spiritueux prenant fin mercredi, avec un espace qui leur est entièrement dédié: WOW! (World of Organic Wines).
Sans répit, quelque 150 exposants y font goûter leur vin à une foule d'acheteurs venus du monde entier. "C'est un bel espace, cela montre qu'il y a une vraie demande", se réjouit Benjamin Hessel du château des Annereaux à Lalande-de-Pomerol (Gironde), lors de cette 19e édition de Vinexpo.
Un tel engouement se traduit à l'échelle nationale par une augmentation croissante du nombre d'exploitations ces dernières années (+1,5% comparé à 2015, 5.200 domaines) et des surfaces en bio et en conversion qui représentent 70.740 hectares (+3%), soit 9% du vignoble français.
"Ce n'est plus une tendance, c'est un tsunami, une révolution verte qui se passe en Champagne", avec la nouvelle génération de vignerons qui se mettent au bio, constate Jean-Baptiste Lecaillon, directeur général adjoint et chef de caves de la maison de champagne Louis Roederer.
Outre leur apport pour la protection de l'environnement, les vins en agriculture biologique et en biodynamie (système de production qui considère l'exploitation dans son ensemble comme un organisme vivant, prend en compte l'influence de la lune et du soleil, etc.) rivalisent maintenant en dégustation à l'aveugle avec les vins conventionnels, reconnaissent les participants à la conférence sur "le goût du vin: impact du bio et de la biodynamie".
"Le goût s'améliore très certainement, les pratiques viticoles d'aujourd'hui sont clairement beaucoup plus respectueuses des sols. Le travail des sols, des raisins permettent des maturités plus abouties, des choix de date de récolte aboutissent à des vins qui ont plus de goût", reconnaît Jean-Baptiste Lecaillon.
"Dans notre cas, on a vu la biodynamie comme un moyen de donner un peu plus de profondeur à nos vins, plus d’épaisseur tout en gardant l'acidité, la fraîcheur, la finesse", note ce chef de caves.
Même dans le Bordelais, où il est difficile de faire du bio en raison de la pluviométrie, petits et grands châteaux s'y sont mis, avec toutefois des retours en arrière. A partir des années 2008-2012, le nombre de propriétés converties partiellement ou totalement a explosé, pouvant atteindre plus de 100 domaines par an. - Plus de complexité aromatique - "La biodynamie apporte une sorte de tension dans le vin, une qualité de tannins en plus de sa complexité aromatique", estime Claire Villars-Lurton, propriétaire du Château Ferrière à Margaux.
Selon les analyses, seule une baisse de l'acidité a été remarquée "sans qu'on la ressente au niveau de la bouche", souligne-t-elle, ce qui permet d'utiliser moins de soufre.
Mais attention à ne pas tomber dans l'excès, prévient Axel Marchal, maître de conférence à l'Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV). A trop vouloir limiter les adjuvants pour préserver l'environnement, le risque de développer des défauts grandit. "Il est difficile de se passer du dioxyde de soufre qui aide à conserver les vins. Si on supprime totalement cet intrant, on risque d'avoir des altérations et donc une perte de goût", explique-t-il, notant certaines déviations avec des vins natures sans soufre ajouté.
Pour ce chercheur, une des grandes réussites du bio est d'avoir pu intéresser le grand public à la façon dont on fait le vin: une première dans toute l'histoire de l'oenologie.
Cet intérêt se traduit sur les tables, en particulier chez les jeunes et les femmes: la consommation de ce type de vin a augmenté de 18% en valeur par rapport à 2015. La tendance se traduit à l'international avec une production mondiale de vin bio "entre 8 et 12%", selon l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
Ce qui fait dire à un vigneron sud-africain de Waverley Hills, Johan Delport, que "faire du bio n'est pas une excuse pour faire du mauvais vin!".
Sans répit, quelque 150 exposants y font goûter leur vin à une foule d'acheteurs venus du monde entier. "C'est un bel espace, cela montre qu'il y a une vraie demande", se réjouit Benjamin Hessel du château des Annereaux à Lalande-de-Pomerol (Gironde), lors de cette 19e édition de Vinexpo.
Un tel engouement se traduit à l'échelle nationale par une augmentation croissante du nombre d'exploitations ces dernières années (+1,5% comparé à 2015, 5.200 domaines) et des surfaces en bio et en conversion qui représentent 70.740 hectares (+3%), soit 9% du vignoble français.
"Ce n'est plus une tendance, c'est un tsunami, une révolution verte qui se passe en Champagne", avec la nouvelle génération de vignerons qui se mettent au bio, constate Jean-Baptiste Lecaillon, directeur général adjoint et chef de caves de la maison de champagne Louis Roederer.
Outre leur apport pour la protection de l'environnement, les vins en agriculture biologique et en biodynamie (système de production qui considère l'exploitation dans son ensemble comme un organisme vivant, prend en compte l'influence de la lune et du soleil, etc.) rivalisent maintenant en dégustation à l'aveugle avec les vins conventionnels, reconnaissent les participants à la conférence sur "le goût du vin: impact du bio et de la biodynamie".
"Le goût s'améliore très certainement, les pratiques viticoles d'aujourd'hui sont clairement beaucoup plus respectueuses des sols. Le travail des sols, des raisins permettent des maturités plus abouties, des choix de date de récolte aboutissent à des vins qui ont plus de goût", reconnaît Jean-Baptiste Lecaillon.
"Dans notre cas, on a vu la biodynamie comme un moyen de donner un peu plus de profondeur à nos vins, plus d’épaisseur tout en gardant l'acidité, la fraîcheur, la finesse", note ce chef de caves.
Même dans le Bordelais, où il est difficile de faire du bio en raison de la pluviométrie, petits et grands châteaux s'y sont mis, avec toutefois des retours en arrière. A partir des années 2008-2012, le nombre de propriétés converties partiellement ou totalement a explosé, pouvant atteindre plus de 100 domaines par an. - Plus de complexité aromatique - "La biodynamie apporte une sorte de tension dans le vin, une qualité de tannins en plus de sa complexité aromatique", estime Claire Villars-Lurton, propriétaire du Château Ferrière à Margaux.
Selon les analyses, seule une baisse de l'acidité a été remarquée "sans qu'on la ressente au niveau de la bouche", souligne-t-elle, ce qui permet d'utiliser moins de soufre.
Mais attention à ne pas tomber dans l'excès, prévient Axel Marchal, maître de conférence à l'Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV). A trop vouloir limiter les adjuvants pour préserver l'environnement, le risque de développer des défauts grandit. "Il est difficile de se passer du dioxyde de soufre qui aide à conserver les vins. Si on supprime totalement cet intrant, on risque d'avoir des altérations et donc une perte de goût", explique-t-il, notant certaines déviations avec des vins natures sans soufre ajouté.
Pour ce chercheur, une des grandes réussites du bio est d'avoir pu intéresser le grand public à la façon dont on fait le vin: une première dans toute l'histoire de l'oenologie.
Cet intérêt se traduit sur les tables, en particulier chez les jeunes et les femmes: la consommation de ce type de vin a augmenté de 18% en valeur par rapport à 2015. La tendance se traduit à l'international avec une production mondiale de vin bio "entre 8 et 12%", selon l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
Ce qui fait dire à un vigneron sud-africain de Waverley Hills, Johan Delport, que "faire du bio n'est pas une excuse pour faire du mauvais vin!".