Voyages présidentiels et vie chère en question à l'APF


Après les discours du président du Pays et de celui de l'assemblée jeudi dernier pour ouvrir officiellement la session budgétaire, place aux travaux législatifs pour les 57 élus de Tarahoi ce jeudi
Tahiti, le 27 septembre 2023 - Huit dossiers et deux questions orales sont à l'ordre du jour de la séance de ce jeudi à l'assemblée. L'une de Tepuaraurii Teriitahi sur les déplacements de Moetai Brotherson depuis le début de son mandat, et l'autre de Pascale Haiti sur la lutte contre la vie chère. La séance ne débutera qu'à 13h30 pour que les élus puissent assister à l'ouverture de la foire agricole le matin.
 
Après les discours du président du Pays et de celui de l'assemblée jeudi dernier pour ouvrir officiellement la session budgétaire, place aux travaux législatifs pour les 57 élus de Tarahoi. Initialement prévue à 9h, la séance a été décalée à 13h30 ce jeudi, afin que le gouvernement et les représentants puissent se rendre à Outumaoro le matin pour l'ouverture de la foire agricole.

De retour sur les bancs de Tarahoi en début d'après-midi, ils doivent donc examiner huit textes dont Tahiti Infos s'est déjà largement fait écho : on retrouve notamment le collectif budgétaire visant à abonder le fonds de protection sociale universelle (FPSU), ou encore la proposition de loi visant à abroger l'obligation vaccinale portée par Nicole Sanquer (AHIP)et Pauline Niva (Tavini). Si certains dossiers passeront comme une lettre à la poste, d'autres ne devraient pas manquer de susciter les débats, à l'instar de l'examen des comptes déficitaires de l'OPT, à l'heure où le groupe est sous le coup d'un préavis de grève.

Le Tapura dégaine deux questions orales

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, deux questions orales ont été déposées par le groupe Tapura huiraatira. Toutes deux sont adressées au président du Pays... absent puisqu'il est actuellement en déplacement aux Etats-Unis. C'est d'ailleurs l'objet de la première question émanant de Tepuaraurii Teriitahi qui liste, dans un premier temps, les "6 voyages officiels" effectués par Moetai Brotherson "en un peu moins de cinq mois de gouvernance", et "d'une durée moyenne de 10 jours chacun".  Corée du Sud, Paris, Vanuatu, Papouasie Nouvelle-Guinée, Paris de nouveau, et Washington aujourd'hui, avant de se rendre à New York pour la fameuse commission Onusienne sur la décolonisation prévue le 4 octobre.

Quelle plus-value de ces voyages pour les Polynésiens ?

"Si les raisons et l'intérêt de vos multiples déplacements restent souvent un mystère, vos absences, elles sont très remarquées", souligne l'élue Tapura qui s'indigne de l'absence du président du Pays "à l’heure où nous démarrons nos travaux budgétaires, que nous inaugurons des évènements importants des secteurs clés de notre économie, que des conflits sociaux sont en passe d’éclater, et que le fossé se creuse dangereusement entre votre gouvernement et votre majorité".

Et de demander : "Quelle est la plus-value directe pour le Pays et le pouvoir d’achat des Polynésiens de ces voyages quasi bimensuels qui coûtent aux contribuables la bagatelle de 50 000 francs par jour ?". Reste à savoir qui du gouvernement se substituera au président Brotherson pour répondre si réponse il y a.

"Nommer un Monsieur prix"

Pascale Haiti quant à elle, a décidé de dénoncer l'incompétence du président du Pays face aux problèmes de cherté de la vie que rencontrent les Polynésiens et qui ne se règleront pas "en assistant à un match de rugby ou en faisant le tour de la France et en demandant à Pierre, Paul et Jacques les solutions à nos problèmes".

Mais elle fait aussi une dizaine de propositions "pour remédier à ce mal". Il s'agit notamment de "créer un service des prix, proche de la direction de l'Economie" et de "nommer un Monsieur prix (...) irréprochable", de "supprimer plusieurs taxes", de "fixer les marges bénéficiaires de chaque catégorie de produit" avec "les acteurs économiques, importateurs, grossistes et commerçants", ou encore de "revoir la structure des prix de l'électricité et des hydrocarbures". On pourrait presque entendre la voix de son époux, Gaston Flosse, qui aurait pu lui souffler ces propositions à l'oreille... Gageons que le ministre de l'Économie Tevaiti Pomare qui détient les cordons de la bourse du Pays aura quelques réponses à apporter.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mercredi 27 Septembre 2023 à 11:45 | Lu 4353 fois