Votre dose d'impertinence tous les vendredis dans Tahiti Pacifique Hebdo


De gauche à droite : Michel Cunéo, responsable de la diffusion, Olivia Moux, co-gérante, Bertrand Parent, rédacteur en chef, et Alex W. du Prel, directeur de publication.
PAPEETE, le 10 août 2015 - Créé en 1991 par Alex W. du Prel, le magazine Tahiti Pacifique devient hebdomadaire à compter du 14 août. Après presqu'un quart de siècle d'investigations, du Prel passe la main à Bertrand Parent, qui devient rédacteur en chef, mais garde un œil sur son "bébé" en tant que directeur de publication. Si la formule change, la recette reste la même.


"Tous les vendredis, prenez votre dose d'impertinence." Le ton est donné. Hier matin, les médias étaient conviés à une conférence de presse pour le lancement de la nouvelle formule du magazine Tahiti Pacifique, qui sera disponible toutes les semaines dès le 14 août. L'homme d'affaires Albert Moux poursuit ainsi le développement de sa société Fenua Communication, qui possède déjà l'hebdomadaire télé gratuit Fenua TV (créé en 2006) et le quotidien Tahiti Infos (site web créé en 2010 et version papier depuis 2012) passé à 40 pages le 26 juin dernier, toujours en couleur et gratuit. La nouvelle rotative Pacific Press (une Goss Community), inaugurée à Papara le 25 juin dernier, est un outil remarquable qui permet aujourd'hui au groupe Fenua Communication de s'affirmer dans le paysage médiatique polynésien.

Si Albert Moux possède la majorité des actions du Tahiti Pacifique depuis 2012, l'ancien mensuel lui appartient désormais et il souhaite donner un nouveau souffle à ce prestigieux titre : nouvelle maquette, nouvelle équipe et nouvelle fréquence. Depuis plus de 24 ans, Alex du Prel a fait de Tahiti Pacifique une référence dans le monde de la presse et passionné de nombreux lecteurs ; il est aujourd'hui directeur de publication et continuera d'écrire ses chroniques. Cet hebdomadaire de news sera piloté par Bertrand Parent, ex-rédacteur en chef de La Dépêche, accompagné d'une équipe de trois journalistes et de plusieurs patentés. La maquette, plus moderne, dynamique et épurée, est signée Caroline Guillemot.

LE RENDEZ-VOUS DU WEEK-END

Si l'équipe fait peau neuve, l'ADN de Tahiti Pacifique Hebdo (TPH) reste la même et la volonté d'informer le plus grand nombre est intacte. Ainsi, au fil des 56 pages, nous retrouvons les grandes plumes (Simone Grand, Jean-Marc Regnault, Sémir Al Wardi…), les rubriques d'actualité qui ont fait la renommée du magazine, mais aussi une page carte blanche aux dessinateurs (Lolo et ses affiches cinéma détournées, P'tit Louis, Hotu Painu et Munoz), des dossiers nourris d'archives riches ("Il y a 20 ans…"), des grands angles avec des photos de qualité, des pages culturelles, etc.

Michel Cunéo, responsable de la diffusion, précise : "TPH sera imprimé à 5 000 exemplaires et le prix a été fixé à 250 Fcfp, ce qui est moins élevé qu'auparavant (le mensuel était à 600 Fcfp). Nous souhaitons atteindre plus de lecteurs grâce à un réseau de distribution plus large. Nous serons présents dans les îles Sous-le-Vent (Raiatea, Bora Bora, Huahine et Taha'a), à Moorea et à Tahiti. A terme, nous allons essayer de permettre à toutes les îles d'avoir accès à l'information. Nous avons en outre des revendeurs en Nouvelle-Calédonie et sur Paris, et il sera distribué à plus de 800 abonnés fidèles hors territoire, en Asie, en Océanie, en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique et en Outre-mer bien sûr".

Une page se tourne, mais une nouvelle aventure est déjà en train de s'écrire, avec la parution, le 14 août, du numéro 287, le premier Tahiti Pacifique Hebdo nouvelle formule. La sortie programmée judicieusement tous les vendredis devrait rapidement s'installer comme le rendez-vous des lecteurs du week-end.

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Bertrand Parent, rédacteur en chef
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"C'est formidable, je suis arrivé en Polynésie en février 2014 et j'ai travaillé pour le quotidien historique La Dépêche. Aujourd'hui, je rebondis dans ce groupe qui a de l'ambition, qui a des moyens et qui vient d'acquérir une nouvelle rotative. Je suis content de profiter de cet environnement extra pour relancer le Tahiti Pacifique qui va prendre un nouvel envol grâce à ce groupe. J'ai travaillé pendant 23 ans au Parisien jusqu'en 2011, puis eu une vie de pigiste avec plusieurs collaborations et écrit également un livre." Bertrand Parent souligne : "Je tiens à remercier tout d'abord Albert Moux pour sa confiance. Stratégiquement, c'est important, car c'est le premier produit payant du groupe. Le premier étage de la fusée était le lancement de Tahiti Infos à 40 pages, ce qui est déjà une belle performance, puisqu'il est tout en couleur et gratuit, ce qui ne se fait nulle part dans la région et très peu dans le globe. Le deuxième étage est cette nouvelle formule du Tahiti Pacifique et je remercie Alex du Prel d'avoir adhéré au projet. C'est un héritage important et difficile à la fois ; d'abord l'indépendance, mais aussi l'impertinence, l'humour. Il est bon de sourire également des vicissitudes de nos puissants. Et puis bien sûr l'actualité, l'information, qui a toujours animé Alex et qui continuera de nous animer. L'objectif est d'aller chercher de l'information qui n'existe pas ou de la rendre de façon confortable grâce à plus d'espace, car il n'y avait plus d'hebdomadaire d'actu au fenua. Il y'en a eu un, il s'est arrêté, mais notre but est au contraire de continuer, de redonner longue vie à Tahiti Pacifique avec cet hebdomadaire. Pour cela, nous sommes entourés d'une équipe de journalistes aguerris, qui connaissent bien leur métier, et il y aura bien sûr une synergie avec les journalistes de Tahiti Infos qui sont dans les mêmes locaux, sans oublier les patentés. Le cœur du réacteur de ce magazine, c'est donc l'information, l'actualité, l'économie, la société, la politique… mais nous avons décidé d'élargir la cible du lectorat avec notamment une troisième partie culturelle et événementielle."
Enfin, en ce qui concerne la stratégie web du groupe, "c'est clairement Tahiti Infos qui est et restera en première ligne. Tahiti Pacifique Hebdo n'a pas vocation à aller concurrencer le quotidien dans un environnement de live 24h/24, mais un site vitrine fera un peu de teasing quelques jours avant la sortie de l'hebdo et permettra de s'abonner en feuilletage numérique et de consulter nos archives. Par ailleurs, notre page Facebook tiendra informée toute la communauté, car nous recevons beaucoup de messages de la part des internautes. Aujourd'hui, après plus de deux mois de préparation, nous sommes prêts et allons essayer de faire le meilleur magazine possible."

Alex du Prel, directeur de publication
"Une aventure formidable"

Alex du Prel remercie Albert Moux et félicite son courage : " Dans les années 90, Hersant Media avait le monopole de la presse écrite avec ses deux quotidiens Les Nouvelles de Tahiti (rayé du paysage en 2014) et La Dépêche de Tahiti. En 1991, quand j'ai créé Tahiti Pacifique, c'était donc le seul média non Hersant dans le Pacifique. Albert Moux a racheté il y a trois ans la majorité des actions du Tahiti Pacifique, puis je ne l'ai plus vu, et je ne m'en suis pas plaint (sourire). Je connais Albert depuis la fin des années 80 alors que j'étais aux Nouvelles de Tahiti et jamais il n'est intervenu pour me demander d'écrire quoi que ce soit, ce qui appréciable. Aujourd'hui, j'ai 71 ans, et les temps sont plus durs, de nouveaux médias arrivent, donc je passe la main, mais j'apporte mon réseau de contacts. Je suis très content, car le ton va être conservé en mettant en avant la différence entre les paroles et les actes des acteurs du fenua. Depuis presque 25 ans, nous exposons la fragilité du système post-colonial dans les colonnes du Tahiti Pacifique ; maintenant, ce sera fait toutes les semaines (rire) ! En 1995, Tahiti Pacifique était le premier magazine du Pacifique à avoir un site Internet. Depuis, le compteur a recensé plus de 14 millions de vues. C'était un travail colossal avant l'arrivée d'Internet, il fallait écouter les radios du Pacifique, collecter les infos comme on pouvait, etc. J'étais comme un sculpteur face à son ouvrage à réaliser. La plus grande diffusion enregistrée est 6 800 ventes quand il y a eu le "taui" (arrivée du pouvoir indépendantiste en 2004, ndlr). Nous avons eu plus de 23 procès émanant de la Présidence ou de l'entourage, dont trois à Paris. Je n'ai jamais été condamné, hormis une ardoise de 1 000 euros pour atteinte à la dignité et à l'honneur du procureur de la République et des francs symboliques… J'ai été obligé de devenir un fin procédurier en affaires de presse. En tout cas, c'est une aventure absolument formidable."

Rédigé par Dominique Schmitt le Lundi 10 Aout 2015 à 17:45 | Lu 1904 fois