Vols en série à Moorea : cinq femmes condamnées


PAPEETE, le 25 août 2018 - Cinq femmes comparaissaient ce vendredi matin en audience de juge unique pour des faits de vol. Le 28 février dernier à Moorea, les prévenues avaient dérobé pour plus de 250 000 francs de marchandises dans huit commerces de l’île. Elles ont été condamnées à des peines comprises entre 78 heures de travail d'intérêt général (TIG) et trois mois de prison ferme.

Le jour des faits, les gendarmes de Moorea sont avisés par une commerçante qu’une bande de cinq femmes vient de voler des marchandises dans son magasin. La victime, ayant peur que les choses dégénèrent, n’a pas souhaité intervenir mais a fait appel aux forces de l’ordre. Sur le quai de Vaiare, ces dernières interpellent cinq femmes qui étaient prêtes à reprendre le bateau pour Tahiti. Elles sont en possession de sacs contenant des articles divers et variés. Interpellées puis entendues, elles reconnaissent immédiatement les faits. Leurs déclarations laissent apparaître que, tout au long de la journée, elles ont écumé les commerces de Moorea.

En l’espace de quatre heures, les mises en cause ont volé pour plus de 250 000 francs de marchandises au sein de huit différents magasins. Paréos, robes, boites de pâté, sandales, bijoux, gels douche, piercings : le butin, tel que l’a fait remarquer le procureur de la République ce vendredi, est digne d’une « liste à la Prévert. »

A la barre du tribunal, les cinq prévenues, dont une mère et sa fille déjà condamnée pour des faits similaires, se murent dans le silence pendant que le représentant du ministère public s’étonne d’une telle frénésie : « nous sommes face à des stakhanovistes du vol qui ont porté préjudice à des commerçants qui se lèvent tous les jours à 6 heures du matin pour travailler et faire vivre leurs employés. C’est une bande de voleuses qui a conceptualisé les vols. Certaines rentraient dans les magasins, d’autres sortaient et créaient des distractions. Elles sont tout simplement venues s’habiller pour la saison dans les boutiques de Moorea ! Aucune n’a un emploi mais pour s’enrichir, il faut travailler et non prendre dans la poche de son voisin. »

A l’encontre de 4 des prévenues dont les casiers judiciaires étaient vierges, le procureur de la République a requis 78 heures de TIG et un mois de prison avec sursis. Il a également requis 3 mois de prison ferme contre la dernière mise en cause qui se trouvait en état de récidive légale.

Pour la défense des prévenues, leur avocate a indiqué qu’elles n’avaient pas « conscience » du « caractère répréhensible » de leur actes.

Le juge unique a finalement suivi les réquisitions du ministère public.

Rédigé par Garance Colbert le Samedi 25 Aout 2018 à 16:45 | Lu 7008 fois