Vœux du Haut-commissaire aux Polynésiens


PAPEETE, le 02 janvier 2018 - Dans un communiqué, le Haut-commissaire, René Bidal adresse ses vœux pour la nouvelle année qui vient de démarrer.

Chères Polynésiennes, chers Polynésiens,

C’est du fond du cœur que je vous adresse des vœux de santé et de bonheur à l’aube de cette nouvelle année.

Nous sommes tous très attachés au premier de l’an, car il symbolise une attention affective et une promesse qui nous rapprochent de ceux que l’on aime avec le désir que s’exauce l’avenir meilleur qu’ils espèrent. Ça nous fait du bien d’y croire à l’occasion de ces agréables moments où les familles et les amis se rassemblent.

Bien sûr, je ne connais pas la situation de chacun d’entre vous et mes paroles peuvent apparaître artificielles au seuil de vos maisons qui contiennent l’intimité et la pudeur des familles, lesquelles rencontrent parfois une adversité tenace qui leur est difficile de vaincre, mais vous devez savoir que dans les missions que j’exerce auprès de vous depuis dix-neuf mois, j’attache mon action à trois exigences :

Ma première exigence est de diriger les services de l’État en leur demandant d’être humbles et à l’écoute de vos préoccupations quotidiennes, parce que l’humilité est une valeur qui vous est chère.

Ma deuxième exigence est de travailler en intelligence et en confiance, tant avec le gouvernement du Pays sur les grands dossiers structurants qui garantissent votre avenir qu’avec vos tavana qui sont toujours à l’ouvrage des difficultés lorsqu’elles adviennent et auprès desquels vous savez trouver le premier soutien lorsqu’il vous est nécessaire.

Ma troisième exigence est de vouloir apprendre de vous, de votre culture, de votre conception de la vie, qui donne à l’instant présent une importance souvent salutaire, mais je veux aussi vous dire qu’essayer d’organiser l’avenir n’est pas inconciliable avec votre goût de savoir trouver le bonheur quand il se présente, plutôt que de l’espérer pour demain.

Pour apprendre de vous, je privilégie une proximité curieuse et sincère. Cette exigence est pour moi essentielle, car elle me permet d’analyser, de mieux comprendre puis de défendre des sujets qui répondent à vos besoins et à vos attentes, alors qu’ils pourraient être incomplètement perçus.


Cette exigence me permet aussi d’essayer d’infléchir certains comportements qui n’ont plus leur place dans une Polynésie qui tend ses bras au Monde et qui veut donner une image d’ouverture et de paix. Je veux parler des violences et plus particulièrement celles dont les femmes et les enfants sont les victimes.

Pour ces faits de violence, mon vœu le plus cher en 2018 est de ne plus avoir à déplorer le constat que les actes violents sont, en proportion, très supérieurs à la moyenne nationale ; cette mauvaise réputation est tellement éloignée des élans de générosité et d’authenticité qui sont les vôtres.

Comme je l’ai fait récemment, je préfère distinguer et décorer les jeunes des quartiers qui avec leur force et leur cœur ont sauvé des vies, plutôt que d’entendre dire que, pour être un homme, il faut être violent. A ceux qui entretiennent cette funeste tradition de comportement je veux dire que l’on n’est pas un homme lorsque l’on s’attaque à plus faible que soi, à des femmes et à des enfants.

Après une année 2017 qui fut marquée par l’élection du Président de la République et des représentants polynésiens de la nation ; Maina Sage, Nicole Sanquer et Moetai Brotherson, l’année 2018 sera aussi un moment fort de la vie institutionnelle polynésienne puisque vous allez être appelés, les 22 avril et 6 mai prochains, à désigner vos représentants à l’assemblée de la Polynésie française, laquelle élira ensuite le président de la Polynésie française. C’est un moment démocratique essentiel pour le Pays auquel je vous engage à participer en allant voter.

Dès son élection, le président de la République Emmanuel Macron a souhaité que soient engagées les Assises de l’outre-mer. La Polynésie française et son président Édouard Fritch ont su très rapidement lancer cette démarche participative que nous venons, ensemble, de clôturer. Votre participation fut dense et riche ; ainsi, la Ministre des Outre-mer va pouvoir disposer de nombreuses propositions polynésiennes parmi lesquelles seront choisies celles qui correspondent à des objectifs rapidement réalisables par le « Pays », dans ses compétences, avec l’engagement et le soutien actif de l’État.

Que ce nouvel an vous apporte des joies plus fortes que les difficultés ou les peines que la vie nous impose à tous ; qu’elle vous permette de réaliser certains de vos rêves et qu’elle réponde à vos attentes les plus légitimes, je pense d’abord aux malades et à tous ceux qui traversent une période difficile.

A tous, je vous souhaite une très bonne année 2018, dans la joie et la solidarité qu’incarnent vos familles, que porte votre foi et qu’entretiennent vos passions.

Ia ora na ite matahiti api !


René Bidal

Rédigé par Communiqué du Haut-Commissariat le Mardi 2 Janvier 2018 à 11:26 | Lu 1269 fois