Ua Pou, le 12 mars 2025 - Après son passage à Nuku Hiva en début de semaine, le haut-commissaire Éric Spitz a poursuivi sa tournée aux Marquises avec une visite officielle à Ua Pou mercredi, accompagné d’Anny Pietri, cheffe de la subdivision administrative des îles Marquises, ainsi que des élus Cyril Tetuanui, président du SPCPF, et René Temeharo, président du CGF. Accueillis par le maire Joseph Kaiha, ils ont pu constater les défis auxquels l’île est confrontée, entre sécheresse persistante et projets structurants pour l’avenir.
Le haut-commissaire, actuellement en tournée aux Marquises, était à Ua Pou, mercredi. Dès 8 heures, sous un soleil accablant, la cérémonie de levée des couleurs a marqué le début de la journée, avec une minute de silence en hommage à Teiva Ah-Lo, jeune homme de 31 ans tragiquement décédé dans un accident de la route vendredi dernier.
S’en est suivie une matinée bien remplie : remise des diplômes des cadets de la sécurité et des formations de secourisme PSE1 et PSE2 aux nouvelles recrues des pompiers, conseil municipal extraordinaire pour aborder les enjeux majeurs de l’île, pose de la première pierre du centre d’incendie et de secours (CIS), un projet très attendu, prévu pour fin février 2026, ou encore la visite du Centre d’enfouissement technique (CET) de Hakahau.
Après un spectacle de haka au centre artisanal et une pause méridienne rapide, la délégation a repris la route vers la côte ouest pour inaugurer de nouvelles installations hydrauliques, se recueillir sur le site de l’accident du jeune Teiva Ah-Lo, puis visiter l’une des huit unités de potabilisation de l’eau qui répondent aux exigences du code général des collectivités territoriales (CGCT) pour 2025.
L'eau, un enjeu vital pour Ua Pou
La sécheresse prolongée que subit Ua Pou depuis plusieurs mois est une préoccupation majeure. L’eau est rationnée, avec des coupures en journée et une distribution limitée le matin et le soir, faute de débit suffisant et en raison du gaspillage.
“Quand j’ai pris mes fonctions en 2001, la situation était déjà compliquée. Aujourd’hui, nous devons nous interroger sur l’avenir : faut-il explorer d’autres technologies comme l’osmose inverse ou la désalinisation ?”, s’est interrogé le maire Joseph Kaiha.
Les forages souterrains réalisés en 2003 n’ayant pas donné de résultats concluants, l’île continue de s’appuyer sur le captage d’eau de rivière. Le SPCPF et son département “Eau potable” accompagnent la commune dans la formation des agents et l’installation de matériel de détection des fuites, dans une volonté de gestion plus durable et efficace.
Un développement durable et équilibré
Outre l’eau, le maire a mis en avant d’autres défis liés à l’insularité : dépendance aux importations et coût élevé des infrastructures, respect des enjeux climatiques et transition énergétique, développement d’un tourisme raisonné, permettant de valoriser le patrimoine tout en respectant l’environnement ou encore développement économique pour un maintien des jeunes sur l’île, pour éviter qu’ils ne soient contraints de partir trop tôt vers Tahiti.
Dans cette optique, plusieurs projets sont en cours : création de zones de mouillage et de zones de pêche réglementées, et bétonnage d’une dizaine de kilomètres de routes pour améliorer la sécurité routière.
Un regard sur la répartition des compétences
Lors de son intervention, Éric Spitz, qui s’est dit frappé par la sécheresse sévissant à Ua Pou, en comparaison avec la “verdoyante Nuku Hiva”, a souligné l’importance d’une meilleure prise en compte des réalités locales dans la répartition des compétences : “À Tahiti, on évoque souvent le centralisme jacobin de l’État, mais depuis les Marquises, on pourrait formuler une réflexion similaire à l’égard de Papeete”.
Il a ainsi invité à une réflexion collective sur une meilleure articulation des responsabilités entre l’État, le Pays et les communes, notamment sur les questions essentielles de l’eau, des déchets et de l’assainissement, mais aussi sur la gestion des pôles culturel et social.
Former et équiper pour mieux protéger
Dans un contexte où la sécurité civile est primordiale, le centre d’incendie et de secours (CIS) offrira aux sapeurs-pompiers volontaires des équipements modernes et performants, avec une capacité de réponse renforcée.
En parallèle, les formations PSE1 et PSE2 dispensées en février dernier ont permis d’améliorer les compétences locales en secourisme. “J’ai voulu apporter mon aide à l’île”, témoigne Temana Paro, 31 ans, récemment engagée comme sapeur-pompier. “Ce que j’ai le plus apprécié dans la formation, c’est le travail en équipe et l’apprentissage des gestes d’urgence : relevage, brancardage, interventions sur noyades ou empoisonnements… Lors du récent accident de la route, nous avons appliqué nos compétences en temps réel.”
Des projets freinés par le foncier
Le conseil municipal extraordinaire a également mis en lumière un problème récurrent : le foncier. De nombreux projets, notamment pour l’amélioration des captages d’eau, peinent à voir le jour faute d’accords fonciers.
Le chantier d’adressage, qui doit débuter en mai-juin 2025, permettra néanmoins de mieux structurer l’île, en associant les savoirs des anciens et les jeunes générations.
Le haut-commissaire, actuellement en tournée aux Marquises, était à Ua Pou, mercredi. Dès 8 heures, sous un soleil accablant, la cérémonie de levée des couleurs a marqué le début de la journée, avec une minute de silence en hommage à Teiva Ah-Lo, jeune homme de 31 ans tragiquement décédé dans un accident de la route vendredi dernier.
S’en est suivie une matinée bien remplie : remise des diplômes des cadets de la sécurité et des formations de secourisme PSE1 et PSE2 aux nouvelles recrues des pompiers, conseil municipal extraordinaire pour aborder les enjeux majeurs de l’île, pose de la première pierre du centre d’incendie et de secours (CIS), un projet très attendu, prévu pour fin février 2026, ou encore la visite du Centre d’enfouissement technique (CET) de Hakahau.
Après un spectacle de haka au centre artisanal et une pause méridienne rapide, la délégation a repris la route vers la côte ouest pour inaugurer de nouvelles installations hydrauliques, se recueillir sur le site de l’accident du jeune Teiva Ah-Lo, puis visiter l’une des huit unités de potabilisation de l’eau qui répondent aux exigences du code général des collectivités territoriales (CGCT) pour 2025.
L'eau, un enjeu vital pour Ua Pou
La sécheresse prolongée que subit Ua Pou depuis plusieurs mois est une préoccupation majeure. L’eau est rationnée, avec des coupures en journée et une distribution limitée le matin et le soir, faute de débit suffisant et en raison du gaspillage.
“Quand j’ai pris mes fonctions en 2001, la situation était déjà compliquée. Aujourd’hui, nous devons nous interroger sur l’avenir : faut-il explorer d’autres technologies comme l’osmose inverse ou la désalinisation ?”, s’est interrogé le maire Joseph Kaiha.
Les forages souterrains réalisés en 2003 n’ayant pas donné de résultats concluants, l’île continue de s’appuyer sur le captage d’eau de rivière. Le SPCPF et son département “Eau potable” accompagnent la commune dans la formation des agents et l’installation de matériel de détection des fuites, dans une volonté de gestion plus durable et efficace.
Un développement durable et équilibré
Outre l’eau, le maire a mis en avant d’autres défis liés à l’insularité : dépendance aux importations et coût élevé des infrastructures, respect des enjeux climatiques et transition énergétique, développement d’un tourisme raisonné, permettant de valoriser le patrimoine tout en respectant l’environnement ou encore développement économique pour un maintien des jeunes sur l’île, pour éviter qu’ils ne soient contraints de partir trop tôt vers Tahiti.
Dans cette optique, plusieurs projets sont en cours : création de zones de mouillage et de zones de pêche réglementées, et bétonnage d’une dizaine de kilomètres de routes pour améliorer la sécurité routière.
Un regard sur la répartition des compétences
Lors de son intervention, Éric Spitz, qui s’est dit frappé par la sécheresse sévissant à Ua Pou, en comparaison avec la “verdoyante Nuku Hiva”, a souligné l’importance d’une meilleure prise en compte des réalités locales dans la répartition des compétences : “À Tahiti, on évoque souvent le centralisme jacobin de l’État, mais depuis les Marquises, on pourrait formuler une réflexion similaire à l’égard de Papeete”.
Il a ainsi invité à une réflexion collective sur une meilleure articulation des responsabilités entre l’État, le Pays et les communes, notamment sur les questions essentielles de l’eau, des déchets et de l’assainissement, mais aussi sur la gestion des pôles culturel et social.
Former et équiper pour mieux protéger
Dans un contexte où la sécurité civile est primordiale, le centre d’incendie et de secours (CIS) offrira aux sapeurs-pompiers volontaires des équipements modernes et performants, avec une capacité de réponse renforcée.
En parallèle, les formations PSE1 et PSE2 dispensées en février dernier ont permis d’améliorer les compétences locales en secourisme. “J’ai voulu apporter mon aide à l’île”, témoigne Temana Paro, 31 ans, récemment engagée comme sapeur-pompier. “Ce que j’ai le plus apprécié dans la formation, c’est le travail en équipe et l’apprentissage des gestes d’urgence : relevage, brancardage, interventions sur noyades ou empoisonnements… Lors du récent accident de la route, nous avons appliqué nos compétences en temps réel.”
Des projets freinés par le foncier
Le conseil municipal extraordinaire a également mis en lumière un problème récurrent : le foncier. De nombreux projets, notamment pour l’amélioration des captages d’eau, peinent à voir le jour faute d’accords fonciers.
Le chantier d’adressage, qui doit débuter en mai-juin 2025, permettra néanmoins de mieux structurer l’île, en associant les savoirs des anciens et les jeunes générations.