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Visite de Victorin Lurel : l’UPLD manifestera vendredi prochain place Tarahoi (màj)


Lors de la conférence de presse de l'UPLD ce vendredi matin.
Lors de la conférence de presse de l'UPLD ce vendredi matin.
PAPEETE, vendredi 22 novembre 2013. Les élus de l’UPLD font de la résistance et ne s’associeront pas à la visite officielle du ministre des outre-mers Victorin Lurel attendu en Polynésie française pour une visite de trois jours, du 27 au 29 novembre prochain. Le parti indépendantiste a décidé de boycotter la visite officielle du ministre socialiste. Les représentants UPLD de l’Assemblée de Polynésie française ne seront même pas présents le vendredi 29 novembre en matinée dans l’hémicycle territorial où le ministre doit intervenir devant les élus. «Nous on sera dans la rue. Il y aura une manifestation, j’appelle toute la population à manifester. On ne sera pas à l’Assemblée, s’il veut nous rencontrer, on sera dans la rue» a déclaré ce vendredi matin, le leader du parti indépendantiste polynésien Oscar Temaru lors d’une conférence de presse. La manifestation de l’UPLD est prévue le vendredi 29 novembre à 16h place Tarahoi avec un rassemblement devant la stèle de Pouvana’a Oopa.

L’ancien président UPLD accuse ouvertement le Pays d’être gouverné par des pratiques mafieuses et Victorin Lurel de «cautionner tout ça». Oscar Temaru cite en vrac la collecte des déchets ménagers dans les communes de Tahiti assurée par la SEP, le centre d’enfouissement technique de Paihoro, la volonté de la nouvelle majorité de vouloir vendre ses parts de la Socredo au plus offrant. «Tout ça, ce sont encore des histoires mafieuses avec l’Etat et l’AFD derrière : on veut mettre ce pays à genoux» lance Oscar Temaru dans sa diatribe. A l’encontre de Victorin Lurel il lance : «il ferait mieux d’aller s’occuper de la Guadeloupe. Le peuple guadeloupéen demande aussi son indépendance».

Aux côtés d’Oscar Temaru, le sénateur Richard Tuheiava, qui siège au sein du groupe socialiste de la haute assemblée parlementaire nationale ne s’embarrasse d’aucune contradiction. Pour lui il n’est «pas inconfortable» de manifester son désaccord à la venue d’un ministre socialiste sur le territoire. «Manifester contre les pratiques mafieuses du Pays c’est plutôt honorable pour un sénateur, non ?» déclare-t-il. ? Oscar Temaru renchérit : «le Pays est dirigé par une bande de taulards, c’est du jamais vu. Comment on peut accepter ça ?»

Tina Cross, tavana de Teva i Uta y va aussi de son explication «le Tavini est partenaire du PS mais il y a eu depuis le 17 mai 2013, (et la réinscription de la Polynésie française sur la liste onusienne des pays à décoloniser-NDLR), et même François Hollande a cherché à faire échouer cela. Notre océan recèle d’immenses richesses minières. Nous sommes multimilliardaires! Pourtant les Polynésiens pensent qu’ils sont misérables. C’est ça notre challenge : que notre peuple retrouve son estime de soi et que la France accepte de travailler avec nous non pas sur un schéma de colonisation mais de décolonisation». Lors de la précédente visite de Victorin Lurel en Polynésie française en janvier dernier, Oscar Temaru alors président polynésien en exercice, n'était pas présent pour accueillir le ministre des outre-mer, ayant préféré se rendre à New York au siège de l'ONU pour plaider la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non autonomes.

La Présidence de Polynésie française a réagi ce vendredi après-midi par voie de communiqué aux déclarations d'Oscar Temaru.

(COMMUNIQUÉ, le 22 novembre 2013)

RÉACTION DE LA PRESIDENCE DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE




La descente aux enfers d’Oscar Temaru


Fidèle à elle-même, enlisée dans le mensonge, les attaques et la fuite en avant, l’UPLD tente d’exister dans ce quelle sait faire de mieux : critiquer, dénigrer, manifester.

Une fois encore, Oscar Temaru s’en est violemment pris au Président Gaston Flosse et au gouvernement, mais aussi à l’Etat et au ministre de l’Outre-mer. Il faut dire que le redressement de la Polynésie française vient sérieusement désavouer et contrarier les objectifs d’Oscar Temaru, lui qui prédisait que jamais Gaston Flosse n’obtiendrait l’avance de trésorerie de ses amis socialistes, lui qui comptait sur le pourrissement organisé de la situation économique et la dégradation sociale pour tenter d’enraciner dans les esprits son indépendance misère. Le recours sournois contre le CAE qui a pour effet de maintenir des milliers de Polynésiens dans la difficulté en est l’illustration la plus récente.

Mais l’homme qui détruisit 15.000 emplois et qui laissa aux Polynésiens 14 milliards de dettes, et dont l’incompétence n’a d’égale que sa haine viscérale de la France, semble à présent se détourner de ses amis politiques d’hier, le parti socialiste. Les attaques d’Oscar Temaru contre le ministre de l’Outre-mer sont indécentes et indignes d’un élu. Ses propos haineux montrent qu’il n’a même pas la reconnaissance du ventre ; car c’est pourtant lui qui a obtenu une dotation d’ajustement exceptionnelle de 6 milliards, plus un prêt de l’AFD de 4 milliards en 2012, sans contrepartie, et dont on ne sait toujours pas aujourd’hui ce qu’il a fait précisément de cet argent. Si la mafia existe en Polynésie, elle n’est pas là où il le dit, et bien des zones d’ombres subsistent dans la gestion des deniers publics sur lesquelles Monsieur Temaru et l’UPLD devront un jour rendre des comptes.

Manifester, c’est tout ce qu’Oscar Temaru sait faire, mais les Polynésiens ne sont pas dupes. Derrière des propos délirants et des slogans éculés, l’UPLD tente de cacher sa déconfiture qui s’apparente à une descente aux enfers. Conformément aux accords de coopération qui lient le PS au Tavini Huiraatira, Oscar Temaru était jusqu’à présent bien content d’empocher le soutien financier du PS ; plus pour très longtemps peut-être…




Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 22 Novembre 2013 à 12:01 | Lu 3675 fois