Viriamu Itae-Tetaa, à quelques notes de l'opéra


TAHITI, le 24 juin 2020 - Les deux élèves du Conservatoire qui ont obtenu leurs Diplômes d’études musicales mention très bien cette année peuvent s'inspirer d'un de leur prédécesseur. Viriamu Itae-Tetaa se prépare à entrer au prestigieux Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Il vise un poste de pianiste à l’Opéra de Paris.

Temira Dimier et Tommy Yeung ont obtenu leurs diplômes d’études musicales mention très bien. Ce diplôme, dit DEM correspond aux anciennes médailles d’or des conservatoires.

Les deux élèves ont obtenu ce diplôme en violon (le 10 juin) ainsi qu’en flûte pour Temira Dimier (le 20 juin) et en saxophone pour Tommy Yeung (le 20 juin). Une porte s’ouvre sur une carrière de professeur ou bien de concertiste. Mais le chemin est encore long.

Viriamu Itae-Tetaa en sait quelque chose. Il a réussi en février dernier le prestigieux concours d’entrée au Conservatoire national supérieur de musique de Paris après avoir réussi le concours d’entrée au Royal college of Music de Londres quelques mois plus tôt.

Il a découvert le piano à Tahiti grâce à sa mère qui l'y a initié dès l'âge de deux ans et demi. “Bien évidemment, à l’époque, cet apprentissage n'avait pas pour but d'en faire ma vie, mais plutôt de découvrir la musique."

D’ailleurs, sa mère lui dessinait un avenir plutôt tourné vers les sciences. Il a été élève au conservatoire artistique de Polynésie française où il a obtenu une médaille d’or avant de partir en métropole pour étudier et passer des concours.

Les concours sont l’aboutissement d’innombrables heures passées à l’étude de l’instrument. “Par exemple, j'ai commencé en septembre 2019 à préparer le concours du conservatoire de Paris. Soit environ 5 mois de préparation.” Chaque jour, l’élève consacre plus de quatre heures à l’étude.

Le concours s’est déroulé en deux tours. Le premier tour consistait à passer une audition d'environ 20 minutes. “J’avais cinq morceaux à préparer : une étude au choix, une étude de Chopin, un prélude et fugue de Bach, un morceau classique ou romantique et un morceau moderne ou contemporain".

"Le jour J, le jury a demandé l’interprétation d’une des deux études, le prélude et fugue, ainsi qu'un des deux morceaux au hasard. Au final, une étude et un morceau n’ont jamais été écoutés par le jury.”

Les candidats admissibles ont été convoqués à passer un second tour le lundi suivant. À cette occasion, ils devaient d’abord déchiffrer un morceau. "J’ai eu 12 minutes pour apprendre le morceau qui 'm'attendait' sur le pupitre du piano”. Puis, ils avaient à interpréter un morceau préparé pour l’épreuve.

Viiamu Itea-Tataa a passé les deux tours avec succès. “C'est une réelle opportunité car le conservatoire va m’ouvrir des portes au niveau national, contrairement au Royal College de Londres. Il est plus renommé mais ouvre des portes sur l’international.”

Il souhaite passer des concours internationaux (Long-Thibaud Crespin, Tchaïko, Chopin, Leeds, Cliburn) pour pouvoir, un jour, devenir concertiste, “mais il faudra être rigoureux et travailler énormément”. Dans les années à venir, il vise un poste de pianiste à l'Opéra de Paris.

En attendant, sorti du confinement il y a peu, il prépare sa rentrée au conservatoire en septembre. La musique, passionnante, est exigeante.


Rédigé par Delphine Barrais le Mercredi 24 Juin 2020 à 09:48 | Lu 1613 fois