Tahiti, le 21 février 2022 – Le président du Pays, Édouard Fritch, a présenté lundi son quatrième et vraisemblablement dernier gouvernement de la mandature 2018-2023 avec l'entrée des ministres Virginie Bruant au Travail et à la Solidarité, Naea Bennett à la Jeunesse et aux Sports, la sortie d'Isabelle Sachet du gouvernement et une nouvelle répartition des portefeuilles du Tourisme, des Télécommunications ou encore des Ressources Marines…
Exercice plus périlleux qu'il n'y paraissait, le président Édouard Fritch a enfin présenté lundi matin le remaniement ministériel annoncé depuis plusieurs semaines. “Vous me connaissez à présent, je ne suis pas quelqu'un qui précipite les décisions”, a concédé d'entrée le président du Pays. Autre habitude de la maison, Édouard Fritch a réfuté le terme de “remaniement” pour lui préférer une version plus minimaliste : “simplement un gouvernement complété et rajeuni”.
Plusieurs changements étaient pourtant à relever dans ce nouveau gouvernement Fritch, le quatrième et vraisemblablement dernier de la mandature 2018-2023, qui répondait à la démission de la ministre du Tourisme et du Travail, Nicole Bouteau, en novembre dernier. Les trois principaux changements dans la composition de l'équipe gouvernementale étant la sortie de la ministre des Affaires sociales et de la Famille, Isabelle Sachet, ainsi que l'entrée de l'élue Tapura à l'assemblée, Virginie Bruant, et du médiatique ancien capitaine des Tiki Toa, Naea Bennett.
Nouveaux visages, nouveaux portefeuilles
Virginie Bruant, que l'on attendait davantage au Tourisme, récupère finalement un ministère “du Travail, des Solidarités et de la Formation, en charge de la condition féminine, de la famille et des personnes non autonomes”. Élue depuis 2013 à l'assemblée, aujourd'hui conseillère municipale d'Édouard Fritch à Pirae, elle a été chargée par son maire et président de “mettre en œuvre une politique d’insertion sociale plus vigoureuse et plus large”. Politique qui passera au premier chef par les renouvellements des directions du Service de l'emploi (ex-Sefi, sans titulaire depuis octobre) et de la Direction des solidarités, de la famille et de l'égalité (ex-DAS, dont la directrice est en cours de débarquement par Isabelle Sachet).
Pour ce qui est de Naea Bennett, encore coach de l'équipe de l'AS Pirae de football il y a quelques jours, c'est véritablement une première expérience politique de “haut niveau”. Figure montante de l'église mormone, l'intéressé était depuis septembre “chargé de la mission de lutte contre le décrochage scolaire”. Même s'il a passé le plus clair de sa carrière au sein de la société familiale navale, ou comme coach, joueur et capitaine de l'équipe polynésienne de beach soccer. En charge de “la Jeunesse, de la Prévention de la délinquance et des Sports”, Naea Bennett travaillera avec la récente Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse (DPDJ) de Teiva Manutahi, et aura pour mission, selon les mots de son président, de “s'occuper de la jeunesse en voie de délinquance” et “de la jeunesse normale, la plus nombreuse” (sic).
D'autres changements notables d'attributions de portefeuilles ministériels sont à relever dans ce nouveau gouvernement. C'est tout d'abord le président Édouard Fritch qui s'occupera du secteur du tourisme, pour “relancer les investissements hôteliers et touristiques dans notre pays” et “aller à la conquête de nouveaux marchés touristiques hauts de gamme”. Le président qui a laissé en revanche les télécommunications et la tutelle de l'OPT à son ministre Yvonnick Raffin, qui s'occupera également du dialogue social avec les syndicats. Et enfin Tearii Alpha a été “allégé” du portefeuille de l'Économie bleue, parti sous la forme du ministère des “ressources marines” à Heremoana Maamaatuaiahutapu.
Le mal Alpha
Édouard Fritch a tenu à le souligner, cet “allègement” du portefeuille de Tearii Alpha n'est pas une “sanction”. Le président du Pays s'était pourtant engagé il y a trois mois à sévir sur la situation de son ministre s'il venait à maintenir son refus de se faire vacciner. Trois mois plus tard, la situation vaccinale de Tearii Alpha n'a pas évolué. Au contraire du discours d'Édouard Fritch. “Je ne vois pas pourquoi je sortirai du gouvernement quelqu'un qui est compétent”, a feint Édouard Fritch. “C'est la presse qui effectivement, depuis pratiquement deux mois maintenant, ne cesse de parler de Tearii Alpha.”
Plus embarrassant pour le président du Pays, ce dernier s'est littéralement perdu lundi en justifications sur l'exigence d'une obligation vaccinale pour ses ministres. Édouard Fritch continuant de maintenir pendant une bonne partie de la conférence de presse que, selon lui, Tearii Alpha serait soumis aux conditions de l'obligation vaccinale et devrait payer une amende. Alors que cette disposition n'est pas prévue dans le texte adopté le 20 août dernier par l'assemblée, que les élus ne figurent toujours nulle part dans le tableau récapitulatif des professions concernées par l'obligation vaccinale de l'Agence de régulation des affaires sanitaires et sociales (Arass) et qu'une telle éventualité a encore été refusée la semaine dernière par la majorité Tapura à Tarahoi…
Tearii Alpha, de son côté, n'a pas commenté le moins du monde la situation. Laissant son président s'affairer inlassablement à jouer les rassembleurs dans son camp.
Exercice plus périlleux qu'il n'y paraissait, le président Édouard Fritch a enfin présenté lundi matin le remaniement ministériel annoncé depuis plusieurs semaines. “Vous me connaissez à présent, je ne suis pas quelqu'un qui précipite les décisions”, a concédé d'entrée le président du Pays. Autre habitude de la maison, Édouard Fritch a réfuté le terme de “remaniement” pour lui préférer une version plus minimaliste : “simplement un gouvernement complété et rajeuni”.
Plusieurs changements étaient pourtant à relever dans ce nouveau gouvernement Fritch, le quatrième et vraisemblablement dernier de la mandature 2018-2023, qui répondait à la démission de la ministre du Tourisme et du Travail, Nicole Bouteau, en novembre dernier. Les trois principaux changements dans la composition de l'équipe gouvernementale étant la sortie de la ministre des Affaires sociales et de la Famille, Isabelle Sachet, ainsi que l'entrée de l'élue Tapura à l'assemblée, Virginie Bruant, et du médiatique ancien capitaine des Tiki Toa, Naea Bennett.
Nouveaux visages, nouveaux portefeuilles
Virginie Bruant, que l'on attendait davantage au Tourisme, récupère finalement un ministère “du Travail, des Solidarités et de la Formation, en charge de la condition féminine, de la famille et des personnes non autonomes”. Élue depuis 2013 à l'assemblée, aujourd'hui conseillère municipale d'Édouard Fritch à Pirae, elle a été chargée par son maire et président de “mettre en œuvre une politique d’insertion sociale plus vigoureuse et plus large”. Politique qui passera au premier chef par les renouvellements des directions du Service de l'emploi (ex-Sefi, sans titulaire depuis octobre) et de la Direction des solidarités, de la famille et de l'égalité (ex-DAS, dont la directrice est en cours de débarquement par Isabelle Sachet).
Pour ce qui est de Naea Bennett, encore coach de l'équipe de l'AS Pirae de football il y a quelques jours, c'est véritablement une première expérience politique de “haut niveau”. Figure montante de l'église mormone, l'intéressé était depuis septembre “chargé de la mission de lutte contre le décrochage scolaire”. Même s'il a passé le plus clair de sa carrière au sein de la société familiale navale, ou comme coach, joueur et capitaine de l'équipe polynésienne de beach soccer. En charge de “la Jeunesse, de la Prévention de la délinquance et des Sports”, Naea Bennett travaillera avec la récente Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse (DPDJ) de Teiva Manutahi, et aura pour mission, selon les mots de son président, de “s'occuper de la jeunesse en voie de délinquance” et “de la jeunesse normale, la plus nombreuse” (sic).
D'autres changements notables d'attributions de portefeuilles ministériels sont à relever dans ce nouveau gouvernement. C'est tout d'abord le président Édouard Fritch qui s'occupera du secteur du tourisme, pour “relancer les investissements hôteliers et touristiques dans notre pays” et “aller à la conquête de nouveaux marchés touristiques hauts de gamme”. Le président qui a laissé en revanche les télécommunications et la tutelle de l'OPT à son ministre Yvonnick Raffin, qui s'occupera également du dialogue social avec les syndicats. Et enfin Tearii Alpha a été “allégé” du portefeuille de l'Économie bleue, parti sous la forme du ministère des “ressources marines” à Heremoana Maamaatuaiahutapu.
Le mal Alpha
Édouard Fritch a tenu à le souligner, cet “allègement” du portefeuille de Tearii Alpha n'est pas une “sanction”. Le président du Pays s'était pourtant engagé il y a trois mois à sévir sur la situation de son ministre s'il venait à maintenir son refus de se faire vacciner. Trois mois plus tard, la situation vaccinale de Tearii Alpha n'a pas évolué. Au contraire du discours d'Édouard Fritch. “Je ne vois pas pourquoi je sortirai du gouvernement quelqu'un qui est compétent”, a feint Édouard Fritch. “C'est la presse qui effectivement, depuis pratiquement deux mois maintenant, ne cesse de parler de Tearii Alpha.”
Plus embarrassant pour le président du Pays, ce dernier s'est littéralement perdu lundi en justifications sur l'exigence d'une obligation vaccinale pour ses ministres. Édouard Fritch continuant de maintenir pendant une bonne partie de la conférence de presse que, selon lui, Tearii Alpha serait soumis aux conditions de l'obligation vaccinale et devrait payer une amende. Alors que cette disposition n'est pas prévue dans le texte adopté le 20 août dernier par l'assemblée, que les élus ne figurent toujours nulle part dans le tableau récapitulatif des professions concernées par l'obligation vaccinale de l'Agence de régulation des affaires sanitaires et sociales (Arass) et qu'une telle éventualité a encore été refusée la semaine dernière par la majorité Tapura à Tarahoi…
Tearii Alpha, de son côté, n'a pas commenté le moins du monde la situation. Laissant son président s'affairer inlassablement à jouer les rassembleurs dans son camp.
Fritch défend les “économies” des cabinets ministériels
Se présentant davantage “fourmi” que “cigale”, Édouard Fritch a tenu à devancer les critiques sur l'augmentation de l'indemnité de sujétion spéciale de sa future directrice de cabinet de 100 000 à 400 000 Fcfp qui ont défrayé la chronique la semaine dernière, en rappelant que l'enveloppe budgétaire allouée à l'ensemble des cabinets ministérielle est fixe. Elle est bloquée légalement à 3% de la masse salariale du Pays et le gouvernement ne peut donc pas augmenter le train de vie d'un de ses collaborateurs, sans l'équilibrer par une réduction budgétaire de l'autre. Mais surtout, Édouard Fritch a tenu à souligner que sur cette enveloppe représentant 800 millions de Fcfp au total, le gouvernement avait économisé “120 millions” en 2021. Et le président du Pays de promettre que ce serrage de ceinture serait visible lors de l'examen du compte administratif du Pays à l'assemblée.
Quant à la nomination de sa future directrice de cabinet, après la disparition du prédécesseur Sylvestre Bodin en août dernier, elle devrait être effective mercredi, a annoncé Édouard Fritch. Sans confirmer l'identité de la future titulaire du poste (mais sans réfuter le nom de l'actuelle directrice du Budget et épouse du ministre Yvonnick Raffin, Marie-Laure Denis, présente lundi à la présidence), Édouard Fritch a indiqué qu'il préférait privilégier une “candidature locale”, d'une personne “qui connaisse bien l'administration de notre Pays”.
Quant à la nomination de sa future directrice de cabinet, après la disparition du prédécesseur Sylvestre Bodin en août dernier, elle devrait être effective mercredi, a annoncé Édouard Fritch. Sans confirmer l'identité de la future titulaire du poste (mais sans réfuter le nom de l'actuelle directrice du Budget et épouse du ministre Yvonnick Raffin, Marie-Laure Denis, présente lundi à la présidence), Édouard Fritch a indiqué qu'il préférait privilégier une “candidature locale”, d'une personne “qui connaisse bien l'administration de notre Pays”.