Paris, France | AFP | mardi 07/09/2021 - "Rejoignez-nous!" L'ex-mannequin Carre Otis a lancé mardi à Paris un appel à victimes contre l'ancien patron d'Elite Europe Gérald Marie qu'elle et une quinzaine d'autres femmes accusent de "viols", des faits susceptibles d'être prescrits.
L'ancienne top-modèle et actrice américaine a été entendue mardi matin par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs dans l'enquête préliminaire ouverte en septembre 2020 après une plainte d'une ex-journaliste de la BBC Lisa Brinkworth visant M. Marie pour "viols" et "agressions sexuelles", notamment sur mineurs.
Visiblement émue, Carre Otis s'est exprimée dans l'après-midi lors d'une conférence de presse aux côtés de cinq autres mannequins qui formulent les mêmes accusations et se rencontraient pour la première fois: Ebba Karlsson, Shawna Lee, Lesa Amoore, Jill Dodd et Emily Mott.
Deux autres (EJ Moran et Laurie Marsden) suivaient en ligne, de l'étranger, la conférence de presse.
"Etre ici en France et témoigner auprès de la police française est si significatif pour moi. Il est l'heure que cet homme rende des comptes pour ses crimes", a lancé Carre Otis.
Dans un signalement à la justice française, l'ex-mannequin avait dénoncé "d'innombrables viols" perpétrés par Gérald Marie à partir d'avril 1986, alors qu'elle était mannequin pour l'agence Elite et âgée de 17 ans.
"J'étais jeune, seule et dans un pays étranger, sans famille ni réseau pour me soutenir. Je dépendais de M. Marie pour ma nourriture, mon logement et mon travail. Je savais que j'avais à supporter ces abus pour pouvoir continuer à travailler. J'ai été profondément traumatisée", a relaté Carre Otis, en larmes.
A ce stade, une quinzaine de femmes ont pris la parole publiquement ou se sont signalées aux enquêteurs de la BPM.
Toutes ces accusations reposent sur des faits susceptibles d'être prescrits aux yeux de la justice française, rendant peu probable un éventuel procès.
"On espère attirer des victimes plus récentes, ne serait-ce qu'une victime", pour pouvoir déclencher des poursuites, a indiqué l'avocate de plusieurs d'entre elles, Me Anne-Claire Lejeune.
D'après elle, "plusieurs témoins, et notamment anciens dirigeants d'Elite, ont été entendus et ont corroboré les faits décrits par les victimes".
Les mannequins, soutenus par l'ONG Model alliance, ont tous mis en cause l'industrie de la mode, "hors de toute règle" selon Lesa Amoore, mais aussi les délais de prescription jugés trop courts. "Cela protège seulement les agresseurs", a déclaré la fondatrice de Model alliance, Sara Ziff.
Carre Otis a de son côté lancé aux Etats-Unis une procédure civile contre Gérald Marie en août, grâce à une loi de l'Etat de New York qui a temporairement permis à des victimes présumées d'abus sexuels pendant leur enfance de lancer une telle procédure, quel que soit leur âge désormais.
"Il y a une chance" que cette procédure ait plus de succès, a concédé Carre Otis, âgée de 52 ans aujourd'hui.
Sollicitée par l'AFP, Me Céline Bekerman, l'avocate de Gérald Marie, a indiqué que son client "dément avec consternation ces allégations mensongères et diffamatoires".
"Il réserve ses éventuelles déclarations aux autorités compétentes", a-t-elle ajouté.
L'ancienne top-modèle et actrice américaine a été entendue mardi matin par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs dans l'enquête préliminaire ouverte en septembre 2020 après une plainte d'une ex-journaliste de la BBC Lisa Brinkworth visant M. Marie pour "viols" et "agressions sexuelles", notamment sur mineurs.
Visiblement émue, Carre Otis s'est exprimée dans l'après-midi lors d'une conférence de presse aux côtés de cinq autres mannequins qui formulent les mêmes accusations et se rencontraient pour la première fois: Ebba Karlsson, Shawna Lee, Lesa Amoore, Jill Dodd et Emily Mott.
Deux autres (EJ Moran et Laurie Marsden) suivaient en ligne, de l'étranger, la conférence de presse.
"Etre ici en France et témoigner auprès de la police française est si significatif pour moi. Il est l'heure que cet homme rende des comptes pour ses crimes", a lancé Carre Otis.
Dans un signalement à la justice française, l'ex-mannequin avait dénoncé "d'innombrables viols" perpétrés par Gérald Marie à partir d'avril 1986, alors qu'elle était mannequin pour l'agence Elite et âgée de 17 ans.
"J'étais jeune, seule et dans un pays étranger, sans famille ni réseau pour me soutenir. Je dépendais de M. Marie pour ma nourriture, mon logement et mon travail. Je savais que j'avais à supporter ces abus pour pouvoir continuer à travailler. J'ai été profondément traumatisée", a relaté Carre Otis, en larmes.
A ce stade, une quinzaine de femmes ont pris la parole publiquement ou se sont signalées aux enquêteurs de la BPM.
Toutes ces accusations reposent sur des faits susceptibles d'être prescrits aux yeux de la justice française, rendant peu probable un éventuel procès.
"On espère attirer des victimes plus récentes, ne serait-ce qu'une victime", pour pouvoir déclencher des poursuites, a indiqué l'avocate de plusieurs d'entre elles, Me Anne-Claire Lejeune.
D'après elle, "plusieurs témoins, et notamment anciens dirigeants d'Elite, ont été entendus et ont corroboré les faits décrits par les victimes".
Les mannequins, soutenus par l'ONG Model alliance, ont tous mis en cause l'industrie de la mode, "hors de toute règle" selon Lesa Amoore, mais aussi les délais de prescription jugés trop courts. "Cela protège seulement les agresseurs", a déclaré la fondatrice de Model alliance, Sara Ziff.
Carre Otis a de son côté lancé aux Etats-Unis une procédure civile contre Gérald Marie en août, grâce à une loi de l'Etat de New York qui a temporairement permis à des victimes présumées d'abus sexuels pendant leur enfance de lancer une telle procédure, quel que soit leur âge désormais.
"Il y a une chance" que cette procédure ait plus de succès, a concédé Carre Otis, âgée de 52 ans aujourd'hui.
Sollicitée par l'AFP, Me Céline Bekerman, l'avocate de Gérald Marie, a indiqué que son client "dément avec consternation ces allégations mensongères et diffamatoires".
"Il réserve ses éventuelles déclarations aux autorités compétentes", a-t-elle ajouté.