BERTRAND GUAY / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 18/04/2024 - Statistiques lacunaires, manque de prévention, moyens d'action mal ciblés: la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française doivent faire mieux dans la lutte contre les violences faites aux femmes, estime la Cour des comptes dans un rapport paru jeudi.
Dans ces deux collectivités, le volet répressif et le suivi des auteurs de violences conjugales reviennent à l'État, mais la prise en charge des victimes est de leur compétence. Or, "la prise de conscience par les pouvoirs politiques locaux est relativement récente", note la Cour, qui pointe notamment le manque de fiabilité des statistiques relatives aux violences conjugales sur les deux territoires.
La Nouvelle-Calédonie n'a lancé une première enquête spécifique qu'en 2020, un pas que n'a pas encore franchi la Polynésie française. Mais même lacunaires, les chiffres sont alarmants. Ainsi, quand 217 personnes pour 100.000 habitants étaient mises en cause dans des affaires de violences conjugales dans l'Hexagone en 2022, ce taux montait à 535 en Nouvelle-Calédonie et 383 en Polynésie française. Les condamnations à de la prison ferme pour violences conjugales y sont également beaucoup plus élevées.
"Ainsi, il ne peut plus y avoir un quelconque déni politique", estime la Cour, qui regrette que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie aient été incapables de chiffrer le montant des crédits mobilisés pour lutter contre les violences faites aux femmes
L'institution financière ajoute que les principaux axes de lutte contre ces violences sont mis en oeuvre "en l'absence de toute stratégie globale de prévention" et que "le système de dépistage et d'alerte reste lacunaire sur ces territoires".
Elle donne l'exemple du 3919, le numéro d'urgence pour les femmes victimes de violences que la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie ont choisi de ne pas mettre en place.
Il y a du mieux, reconnaît la Cour, qui cite l'existence de "plusieurs lieux d'accueil et d'hébergement" en Nouvelle-Calédonie ou encore une loi votée en janvier 2022 par le congrès calédonien améliorant la protection des victimes.
Mais elle reproche aux deux collectivités ne ne pas se donner "les moyens de proposer un parcours global pour les femmes victimes de violence", leur recommandant, entre autre, "une stratégie de long terme en matière de lutte contre les violences faites aux femmes qui fédère tous les acteurs publics et associatifs".
La Nouvelle-Calédonie s'alarme depuis plusieurs années de son taux très élevé de violences intrafamilales, le plus haut de France. En mars, le procureur de la République Yves Dupas avait déploré une nouvelle progression de ces chiffres dans une conférence de presse.
Dans ces deux collectivités, le volet répressif et le suivi des auteurs de violences conjugales reviennent à l'État, mais la prise en charge des victimes est de leur compétence. Or, "la prise de conscience par les pouvoirs politiques locaux est relativement récente", note la Cour, qui pointe notamment le manque de fiabilité des statistiques relatives aux violences conjugales sur les deux territoires.
La Nouvelle-Calédonie n'a lancé une première enquête spécifique qu'en 2020, un pas que n'a pas encore franchi la Polynésie française. Mais même lacunaires, les chiffres sont alarmants. Ainsi, quand 217 personnes pour 100.000 habitants étaient mises en cause dans des affaires de violences conjugales dans l'Hexagone en 2022, ce taux montait à 535 en Nouvelle-Calédonie et 383 en Polynésie française. Les condamnations à de la prison ferme pour violences conjugales y sont également beaucoup plus élevées.
"Ainsi, il ne peut plus y avoir un quelconque déni politique", estime la Cour, qui regrette que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie aient été incapables de chiffrer le montant des crédits mobilisés pour lutter contre les violences faites aux femmes
L'institution financière ajoute que les principaux axes de lutte contre ces violences sont mis en oeuvre "en l'absence de toute stratégie globale de prévention" et que "le système de dépistage et d'alerte reste lacunaire sur ces territoires".
Elle donne l'exemple du 3919, le numéro d'urgence pour les femmes victimes de violences que la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie ont choisi de ne pas mettre en place.
Il y a du mieux, reconnaît la Cour, qui cite l'existence de "plusieurs lieux d'accueil et d'hébergement" en Nouvelle-Calédonie ou encore une loi votée en janvier 2022 par le congrès calédonien améliorant la protection des victimes.
Mais elle reproche aux deux collectivités ne ne pas se donner "les moyens de proposer un parcours global pour les femmes victimes de violence", leur recommandant, entre autre, "une stratégie de long terme en matière de lutte contre les violences faites aux femmes qui fédère tous les acteurs publics et associatifs".
La Nouvelle-Calédonie s'alarme depuis plusieurs années de son taux très élevé de violences intrafamilales, le plus haut de France. En mars, le procureur de la République Yves Dupas avait déploré une nouvelle progression de ces chiffres dans une conférence de presse.