Violences du 1er mai 2018 : Alexandre Benalla jugé du 13 septembre au 1er octobre


Paris, France | AFP | mardi 04/05/2021 - La révélation d'une vidéo d'Alexandre Benalla, casque des forces de l'ordre sur la tête, frappant un homme le 1er mai 2018 à Paris avait entraîné un scandale politique: l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron comparaîtra du 13 septembre au 1er octobre pour ces faits ainsi que dans l'affaire des passeports.

Lors d'une audience de procédure, le tribunal correctionnel de Paris a ordonné mardi la jonction des dossiers des violences du 1er mai et de l'utilisation frauduleuse par M. Benalla de passeports diplomatiques et de service, pour une "bonne administration de la justice".

Le procès se tiendra devant la 10e chambre correctionnelle les après-midis du 13 au 16 septembre inclus, du 22 au 24 septembre inclus, puis du 27 septembre au 1er octobre inclus.

L'affaire Benalla, qui avait éclaté en juillet 2018, avait empoisonné la première partie du mandat d'Emmanuel Macron. L'opposition avait émis de vives critiques sur la gestion des services de sécurité de l'Elysée.

M. Benalla avait été identifié le 18 juillet 2018 par Le Monde sur une vidéo de Taha Bouhafs, ancien militant de La France insoumise devenu journaliste. Sur ces images, tournées le 1er mai sur la place de la Contrescarpe à Paris et diffusées le jour même, on voit Alexandre Benalla, coiffé d'un casque à visière des forces de l'ordre, frapper un homme.

Le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire dès le 19 juillet et M. Benalla avait été licencié par l'Elysée le lendemain. 

Pour ces faits, l'ancien chargé de mission à l'Elysée, aujourd'hui âgé de 29 ans et reconverti dans le privé, comparaîtra pour "violence en réunion, immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique, port d'arme, usage public et sans droit d'un insigne, violation du secret professionnel et divulgation d'images de vidéoprotection". 

A son côté, Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche, devra répondre de "violence en réunion, usage public et sans droit d'un insigne, port d'arme prohibé et suppression de données". 

M. Benalla et M. Crase, mis en examen et placés en détention provisoire pendant une semaine en février 2019, soutenaient avoir aidé les forces de l'ordre à interpeller des manifestants qui leur jetaient des projectiles. Mais la juge d'instruction chargée de ce dossier a estimé que leur intervention "n'apparaissait pas nécessaire" et ordonné leur renvoi devant le tribunal correctionnel. 

Les investigations ont permis d'établir que M. Benalla avait molesté un couple place de la Contrescarpe et deux personnes au Jardin des plantes.

Deux anciens hauts-gradés de la Préfecture de police de Paris, soupçonnés d'avoir remis à M. Benalla les images de vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe, seront pour leur part jugés pour "divulgation d'images de vidéoprotection et violation du secret professionnel". 

Concernant le second volet, M. Benalla sera jugé pour "faux, usage de faux en écriture et usage public sans droit d'un insigne": pendant plusieurs mois après son licenciement de l'Elysée, il avait continué à voyager avec des passeports diplomatiques. Il détenait en outre un passeport de service obtenu frauduleusement selon l'accusation.

Une enquête avait été ouverte le 29 décembre 2018 par le parquet de Paris.

Trois autres procédures

Outre ces deux affaires, trois autres procédures judiciaires concernant M. Benalla sont toujours en cours à Paris.

L'une, sous l'égide du parquet national financier (PNF), porte sur des soupçons de "corruption" dans un contrat passé entre l'entreprise de Vincent Crase, Mars, et un sulfureux oligarque russe.

Une deuxième, confiée depuis novembre 2019 à un juge d'instruction, concerne le mystérieux coffre-fort que l'ex-chargé de mission possédait à son domicile pour stocker ses armes, et sur le contenu d'un autre coffre dans son bureau à l'Elysée. M. Benalla est soupçonné d'avoir dissimulé des preuves dans le cadre de l'enquête sur les violences du 1er-Mai.

Enfin, le parquet de Paris enquête depuis avril 2019 sur des soupçons de "faux témoignage" devant la commission d'enquête du Sénat.

Une procédure pour "manquement aux obligations déclaratives à la HATVP" (Haute autorité pour la transparence de la vie publique) a en revanche été classée sans suite en février 2020.  

le Mardi 4 Mai 2021 à 08:11 | Lu 188 fois