Violences conjugales : 10 mois de prison ferme


PAPEETE, mardi 27 août 2013. Un jeune homme a été condamné à deux ans de prison, dont 14 mois avec sursis, mise à l’épreuve pendant deux ans avec obligation de soin et de travail pour des violences commises envers sa concubine. Le prévenu, qui avait été placé en détention provisoire depuis la dénonciation des faits en septembre 2012 est retourné à Nuutania aussitôt après l’audience, afin de purger les deux mois de prison ferme qui lui reste à faire. Il devra en outre payer 100 000 Fcfp de dommages et intérêts à sa concubine pour le préjudice moral subi et 50 000 Fcfp pour les frais de justice qu’elle a engagés.

La jeune femme, âgée d’une vingtaine d’années à peine, et qui était en couple avec le prévenu depuis deux ans dans une maison familiale de Faa’a, avait dénoncé des faits de violence répétés à la gendarmerie en septembre 2012. Au cours d’une de ces scènes de violence, elle ajoutait également avoir été violée par son conjoint : des faits qui n’ont finalement pas été retenus au cours de l’instruction, faute de preuves. Des affirmations qu’elle a néanmoins réitérées ce mardi matin devant le tribunal correctionnel. A la barre, lui, nie toujours avoir forcé des rapports sexuels avec sa concubine. Les témoignages recueillis, lors de l’enquête font état d’un couple en difficulté relationnelle avec une jeune femme portée sur la critique et les insultes envers son tane et un jeune homme buveur et noceur. L’expertise psychologique a mis en lumière que le prévenu avait vu, dans son enfance, ses parents se disputer fréquemment et en venir aux mains.

L’avocat de la défense a beaucoup insisté sur la situation particulière de cette affaire où les violences dénoncées ne sont appuyées par aucun certificat médical et ne sont donc assorties d’aucune ITT. Avec un placement en détention provisoire justifié néanmoins par la situation de récidive du prévenu. Le jeune homme avait déjà été condamné quatre fois, dont trois fois (la dernière en 2010) à trois mois de prison avec sursis pour des violences sur de précédentes conjointes. «Mon client a déjà fait huit mois de prévention pour des violences sans aucune ITT, la sanction est déjà sévère. Je crois qu’en prison il a compris. Il y a eu des violences, il les reconnaît. Il y a eu des disputes dans cette relation tumultueuse de couple entre une concubine jalouse et lui qui boit». L’avocat insiste sur la réinsertion du jeune homme, la proposition d’emploi qui lui a été faite pour rejoindre une ferme perlière de Fakarava, ce qui l’éloignerait de Tahiti et de sa victime. Finalement le tribunal a maintenu le prévenu en détention jusqu’à la fin de sa peine ferme. Ce sera ensuite au juge d’application des peines de mettre en place un accompagnement pour éviter, si c’est possible, la récidive.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 27 Aout 2013 à 17:39 | Lu 712 fois