Violences à l’égard des femmes : un véritable fléau social


Dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes qui se tiendra le 25 novembre prochain, le ministre de la solidarité et de la famille, Teura Iriti, a présenté un état des lieux actualisé de la situation des violences faites aux femmes.

En effet, cette journée, célébrée depuis 2006 en Polynésie française sous l’égide du ministère en charge de la condition féminine en liaison avec les services de l’Etat (forces de l’ordre, justice) et le secteur associatif, consistait d’une part, à faire prendre conscience aux victimes de leur statut de victime, la situation étant trop souvent vécue comme « normale » ; et d’autre part, corrélativement, d’inciter les victimes à se faire connaître auprès des services et associations concernés, afin qu’elles puissent être conseillées et accompagnées dans leurs démarches pour mettre fin à cette situation.

Les résultats sont encourageants, puisqu’au travers des campagnes de communication, le nombre de plaintes déposées est en hausse constante. Parallèlement, le Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) et l’association d’aide aux victimes d’infractions pénales Te rama ora comptent, parmi leurs motifs de recours, de plus en plus de cas de violences faites aux femmes.

Toutefois, la situation n’est toujours pas satisfaisante. Assimilées à un véritable fléau social, une étude menée en 2002 indique que les violences faites aux femmes sont jusqu’à sept fois plus nombreuses qu’en métropole, avec une méthodologie d’enquête identique.

Les conséquences sont évidemment dramatiques, en premier lieu dans le cadre conjugal ou familial dans lequel elles ont généralement lieu. Sur la victime, d’abord, mais également sur les enfants qui, témoins de tels actes, en souffrent et auront tendance à les reproduire, ou à les accepter plus tard.

Aussi, une étude attentive des actions menées les années passées, ainsi que la consultation des professionnels et des militants associatifs engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, ont convaincu de l’intérêt de déployer, cette année, une approche pragmatique et opérationnelle pour cette journée internationale.

De ce fait, la campagne de communication grand public 2010 ciblera en priorité les jeunes, les victimes et les auteurs. Deux affiches seront éditées et largement diffusées sur l’île de Tahiti et dans l’ensemble des archipels éloignés, notamment grâce au concours des communes et des établissements d’enseignement secondaire.

Par ailleurs, dans le cadre de cette journée, une brochure sera diffusée reprenant l’essentiel des informations nécessaires et qui sera accompagnée par la mise en ligne, sur le site du ministère de la solidarité et sur celui du Conseil des femmes, de documents plus complets.
Enfin, un référentiel complet pour la prise en charge de toutes les victimes de violences est en cours d’achèvement et devrait être adressé aux professionnels au cours du premier trimestre 2011.



Rédigé par extrait du conseil des ministres le Vendredi 19 Novembre 2010 à 14:51 | Lu 3013 fois