Violée dans son sommeil à deux reprises


Tahiti, le 11 juin 2024 – Ce mardi, un homme a été condamné par le tribunal correctionnel à cinq ans d'emprisonnement pour avoir, à deux reprises et durant la même soirée, agressé sexuellement sa jeune voisine durant son sommeil. Un traumatisme d'autant plus sévère pour la victime étant homosexuelle.
 
L’homme, qui comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel pour avoir agressé sexuellement sa jeune voisine, et sa victime se connaissent bien. Il est un ami de longue date de la famille et habite à seulement à quelques encablures du domicile familial de la jeune femme. Il est même resté quelques années en couple avec la sœur aînée de cette dernière. Une situation qui ne lui a jamais suffi : “Lorsqu'il était avec ma grande sœur, il disait déjà qu'il lui fallait deux femmes”, explique la victime. Séparé depuis 2015, l'homme a toutefois continué de rendre visite à la famille et notamment à la petite sœur dont il dit être tombé amoureux. Un amour affirmé mais non réciproque : “Il venait souvent pour boire des bières, et puis une fois qu'il atteignait un certain degré d'alcool, il me faisait des déclarations. Dès que ça commençait, je mettais fin immédiatement à la soirée et lui disais de partir”, raconte la jeune femme. Chose que le prévenu avait toujours respecté, jusqu'à cette triste soirée du 29 mai 2021.
 
En effet, si d'ordinaire la jeune femme n'avait pas pour habitude de boire plus que de raison, cette soirée-là, elle avait décidé de se lâcher, invitant même ledit “voisin” à venir se joindre à la fête. Un signal mal interprété par ce dernier, croyant qu'enfin le vent avait tourné en sa faveur. Et alors que les rares convives s'étaient endormis plus tôt, l'homme a attendu que la jeune femme aille se coucher pour s'inviter dans son lit. Très fortement alcoolisée et endormie, cette dernière n'a pas tout de suite réagi aux gestes déplacés de son agresseur pensant qu'il s'agissait de sa compagne. Toutefois, alertée par l'absence de lumière inhabituelle dans la maison, la victime, se rendant compte de la situation, a réussi à se lever et à faire fuir l'indésirable. Mais trop alcoolisée pour espérer régler ses comptes ou chercher de l'aide, la jeune femme s'est rendormie. Une erreur. L'agresseur, frustré de ne pas avoir assouvi ses pulsions, est revenu à la charge plus tard dans la soirée avec plus d'insistance, n'hésitant pas à enlever le short de la victime pour tenter de la pénétrer.
 
“J'étais trop alcoolisé. Je n'ai pas réussi à la pénétrer avec mon sexe”, affirme le prévenu. “Du coup, j'ai mis mes doigts. Mais je n'ai jamais réussi à la pénétrer avec mon sexe.” De son côté, la victime assure avoir senti des va-et-vient et donc avoir été violée. Quoi qu'il en soit, le tribunal a surtout retenu le rapport d'expertise du psychologue concernant la victime, affirmant que cette dernière souffre d'un état de sidération aiguë, de paralysie psychique, de troubles du sommeil et d'une prise de poids conséquente typique d'un trauma prononcé. Le prévenu a été condamné à 5 ans d'emprisonnement, dont deux années avec sursis probatoire, et devra indemniser sa victime à hauteur de 3 millions de francs.

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 11 Juin 2024 à 15:56 | Lu 5841 fois