Vidéosurveillance par algorithme: premier test en mars à Paris pour deux concerts de Depeche Mode


Crédit CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Paris, France | AFP | vendredi 16/02/2024 - Les caméras de vidéosurveillance algorithmique, dont l'expérimentation a été votée dans la loi "Jeux olympiques et paralympiques", seront testées pour la première fois les 3 et 5 mars à l'occasion des deux concerts du groupe Depeche Mode à l'Arena de Bercy, a annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur.

Au total, "six caméras", équipées du logiciel de la société parisienne Wintics, seront déployées par la préfecture de police sur la voie publique autour de la salle de spectacle, a détaillé l'Intérieur.

A cette occasion, les caméras ne seront pas utilisées pour "détecter des évènements" ni pour "des interpellations" mais pour "tester et paramétrer les solutions logicielles" dans des conditions réelles, a insisté la place Beauvau.

D'autres tests du même type doivent ensuite être conduits avec la SNCF et la RATP, "à l'intérieur et autour des gares à l'occasion d'événements précis", a ajouté le ministère, sans donner de calendrier.

Ces caméras pourront détecter huit types d'événements: le non-respect du sens de circulation, le franchissement d'une zone interdite, la présence ou l'utilisation d'une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante ou un colis abandonné.

"Il s'agit d'une aide à la lecture des images dans le flot d'une salle de contrôle, pour être sûr que l'opérateur ne manque pas" un évènement important, rappelle Beauvau.

Aucune des solutions proposées par les quatre sociétés retenues par l'Etat ne permet la reconnaissance faciale, assure-t-on.

Interrogé sur le nombre de ces caméras dites "intelligentes" qui seront déployées lors des JO-2024, notamment pour la cérémonie d'ouverture, le ministère de l'Intérieur a répondu qu'il était "trop tôt" pour donner un chiffre.

Comme pour les drones, chaque événement nécessitant le recours à la vidéosurveillance algorithmique fera l'objet d'un arrêté préfectoral, en précisant "la temporalité, la localisation et les motifs", souligne l'Intérieur, alors que la technologie est décriée par les associations de défense des libertés individuelles.

"On s'attend à du contentieux", avec des recours devant les tribunaux administratifs et le Conseil d'Etat "mais on est serein", dit-on au ministère de l'Intérieur.

Le 21 décembre, le Conseil d'Etat a annulé une décision du tribunal administratif de Caen qui avait ordonné à une communauté de communes du Calvados, dont Deauville et Trouville, d'effacer les données personnelles issues de leurs caméras équipées du logiciel israélien BriefCam, spécialisé dans la vidéosurveillance algorithmique.

alh

le Vendredi 16 Février 2024 à 06:19 | Lu 545 fois